Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) s'est " pleinement impliqué " dans le financement des projets Ansej et Cnac en général, mais les entreprises du bâtiment et des travaux publics restent ses " privilégiées ", a indiqué, hier à Alger, M. Rachid Metref, directeur de cette banque publique." Si la Badr (Banque de l'agriculture et du développement rural) est la banque de l'agriculture et la Cnep (Caisse d'épargne et de prévoyance) est celle du logement, le CPA est surtout la banque du bâtiment, ce qui ne l'empêche pas de financer les autres secteurs ", a-t-il indiqué lors d'un séminaire organisé en marge du Batimatec 2011. " Nous avons actuellement plus de 10 000 clients, entreprises et particuliers, dans le domaine du bâtiment alors que 40 000 à 50 000 dossiers de crédit immobiliers sont au niveau de la banque ", a-t-il précisé sans avancer plus de détails sur le portefeuille y afférent. Quant aux avantages accordés aux petites entreprises, du bâtiment ou d'autres secteurs, créées dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) ou la Caisse nationale du chômage (Cnac), il a rappelé que ces entreprises bénéficiaient, grâce aux dernières facilités décidées par le président Bouteflika, d' " un financement allant à 70% des coûts des projets et de taux d'intérêts bonifié. M. Metref a souligné que le programme quinquennal de l'investissement public (2010-2014) constituait un " défi pour le CPA et les banques publiques en général qui doivent assurer un accompagnement financier à près de 35 000 entreprises nationales de bâtiment afin de réussir le challenge de réaliser 1,2 million de logements d'ici 2014 ". Interrogé par un expert en bâtiment pour savoir si le CPA " suivait l'aboutissement de ses crédits immobiliers" au moment où " une bonne partie des bénéficiaires consacrent cet argent pour meubler leur maison et non pas pour les construire ", le responsable a assuré que sa banque disposait de " méthodes qui lui permettent de s'assurer de la destination de ses crédits ". Par ailleurs, le directeur central au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Ali Meddane a mis l'accent sur les besoins en matière de formation pour les métiers du bâtiment. " De la conception du projet, à l'élaboration des plans à la mise en œuvre des travaux : des centaines de métiers sont concernés : topographe, dessinateur, maçon, coffreur, ferrailleur, plâtrier, peintre et aussi plombier, menuisier, électricien et chauffagiste, ce qui impose aux intervenants dans le secteur de jouer leurs rôles tels que définis par les textes et les normes universels", a-t-il préconisé non sans relever que " les règles de la production architecturale et urbanistique pratiquées en Algérie demeuraient en deçà des normes requises ". Il a rappelé que le secteur de l'habitat et de l'urbanisme avait contractualisé, dans le cadre des programmes de réalisation des logements, des équipements publics et de l'amélioration au titre du quinquennat (2005-2009), plus de 100 000 marchés, contrats et conventions avec différentes entreprises. Selon lui, le programme quinquennal en cours "représente le double du premier programme " en termes de volume de financement, de quantité de travaux et des opportunités de formation et d'emploi. A la fin 2010, le secteur du bâtiment comptait 5 000 architectes, 3 500 ingénieurs agréés, 34 095 entreprises qualifiées. "Si chaque entreprise devait prendre en charge en moyenne cinq appentis, plus de 150 000 jeunes peuvent être formés, qualifiés et employés" dans ce secteur, s'est-il réjoui. Actuellement, 70 000 jeunes sont inscrits dans les programmes de formation par apprentissage dans les différents métiers du bâtiment, a encore indiqué M. Meddane, appelant les associations professionnelles à engager, avec les autorités publiques, "une réflexion sur une stratégie qui s'appuie sur la valorisation de l'apprentissage des métiers, la sensibilisation de la population jeune ainsi que la mise en place d'un réseau de recrutement et d'un cadre de formation et de qualification pour les entreprises.