L'ampleur et le rythme des réductions des dépenses publiques et leurs répercussions sur l'économie continuent de dominer le débat en Grande- Bretagne oùl'opposition propose un ''plan B'' pour sortir le pays du marasme. De plus en plus, des experts regroupés au sein d'un ''Conseil des Sages'', des Parlementaires et des représentants de partis ou d'Unions syndicales, appellent le gouvernement à réduire l'ampleur et le rythme des réductions budgétaires, sous peine de compromette sérieusement les chances de la croissance économique de la Grande Bretagne. Ils demandent depuis plusieurs mois au gouvernement qui veut éliminer le déficit structurel d'ici à 2015 grâce à une combinaison de la hausse des impôts et des réductions de dépenses, d'élaborer un ''plan B'' si son approche ne fonctionne pas. Cette idée de ''plan B'' proposée au gouvernement a fait son apparition récemment dans les débats économiques en Grande-Bretagne. Elle traduit le doute des représentants de plusieurs tendances de voir aboutir la stratégie économique du gouvernement. Selon un grand nombre d'experts, des compressions budgétaires excessives risquent de miner une économie déjà faible. ''Elles pourraient également faire monter le niveau des emprunts et de rendre plus difficile encore une réduction du déficit public'', ont-ils averti. Ils reprochent au ministre des Finances sa ''rigidité'' dans sa politique, l'exhortant à changer d'attitude. Par ailleurs, l'OCDE a affirmé que le département britannique des Finances aurait le ''mérite d'ajuster ses plans pour faire face à des perspectives économiques dégradées''. Cette Organisation a abaissé la fin de la semaine dernière ses prévisions de croissance au Royaume-Uni au cours des deux prochaines années, prévoyant pour l'économie britannique un taux de croissance de 1,4% en 2011 et 1,8% en 2012, soit des taux inférieurs à ceux de la Banque d'Angleterre qui sont respectivement de 1,7% et 2,5%. De son côte, l'opposition a appelé le ministre des Finances Georges Osborne a revoir sa stratégie, proposant même des ''éléments de preuve pour montrer que le gouvernement avait besoin de repenser son approche''. Les travaillistes dénoncent ''la détermination de George Osborne, malgré tous les éléments de preuve, de s'en tenir à des réductions importantes et rapides et de refuser d'envisager un "plan B", ce qui affaiblit sa crédibilité''. Pour eux, il est maintenant temps pour George Osborne d'écouter le ''Conseil des Sages'', de regarder ce qui se passe dans l'économie et revoir la vitesse et l'ampleur de ses coupes budgétaires''. Un porte parole du ministère des Finances a indiqué en réponse à ces déclarations que le gouvernement avait établi des plans pour stimuler la croissance, à travers une série de baisses des taxes sur les carburants et des imports pour soutenir le développement des entreprises. Selon les dernières statistiques de l'ONS, l'économie de la Grande -Bretagne a enregistré 0,5% de croissance au cours du premier trimestre 2011, et une contraction de 0,6 % a la fin de 2010, soit une stagnation de l'économie depuis octobre 2010. Une forte hausse de l'inflation qui a atteint 4,5% et une faiblesse récurrente de la consommation des ménages menacent toute reprise de l'économie au cours du second trimestre, de l'avis des analystes. Toutefois, certains signes positifs ont été enregistrés par l'économie britannique comme la baisse importante du nombre de chômeurs notamment les jeunes, au cours du premier trimestre 2011. Les observateurs mentionnent également la dynamique enregistrée au cours de cette période au niveau de l'industrie manufacturière (+6,8% par rapport au trimestre précédent) et des exportations. ''Ces progrès sont de bon augure et de nature à permettre à l'économie de renouer avec la croissance'', affirment les experts, soulignant que le commerce extérieur et les exportations demeurent le fer de lance de l'économie britannique.