L'indice de perception de la corruption (IPC), publié le 6 novembre dernier par Transparency international (TI), met en évidence un lien entre corruption et pauvreté. Il démontre que les rouages de la corruption restent bien huilés, en dépit de l'amélioration de la législation. Les pays à faibles revenus demeurent en queue de classement. "La corruption enferme des millions de personnes dans la pauvreté ", a déclaré Huguette Labelle, présidente de Transparency international. " Malgré une décennie de progrès dans l'établissement de législations et de régulations anticorruption, les résultats d'aujourd'hui montrent qu'il reste à faire avant de pouvoir observer de réelles améliorations dans le quotidien des populations les plus défavorisées. " L'indice de perception de la corruption 2006 est un indice composite, établi à partir de plusieurs sondages d'opinion en se prononçant sur leur perception du niveau de corruption dans les secteurs publics de 163 pays (panel le plus large analysé dans l'IPC depuis sa création en 1995). Il classe les pays sur une échelle de zéro, indiquant un degré de perception de la corruption élevé et dix, indiquant un degré de corruption comme faible. Les résultats de l'IPC 2006 mettent en évidence une forte corrélation et pauvreté. Prés de trois quarts des pays figurant dans le classement ont obtenu une note inférieure à cinq. On trouve dans cette catégorie tous les pays à revenus faibles ainsi que tous les pays africains du classement à l'exception de deux. Cela indique que la corruption est perçue comme élevée dans la plupart des pays du monde. Soixante et onze pays, près de la moitié des pays analysés, ont une note inférieure à trois, ce qui est le signe d'une corruption perçue comme endémique. Haïti obtient la note la plus faible avec 1,8. La Guinée et le Myanmar partagent l'avant-dernière place avec une note de 1,9. La Finlande et la Nouvelle-Zélande ont la note plus élevée 9,6. Les pays pour lesquels la corruption est ressentie en croissance sont le Brésil, Cuba, Israël, la Jordanie, le Laos, les Seychelles, Trinité et Tobago, la Tunisie et les Etats-Unis. La corruption est au contraire perçue comme en recul pour l'Algérie, la République tchèque, l'Inde, le Japon, la Lettonie, le Liban, l'île Maurice, le Paraguay, la Slovénie, la Turquie, le Turkménistan et l'Uruguay. Une concentration d'Etats généralement considérés comme " défaillants ", apparaît clairement à la fin du classement. L'Irak a chuté à l'avant -dernière place. Les enquêtes d'opinion d'avant-guerre concernant ce pays n'ont pas été prises en compte dans l'IPC 2006. Si les pays industriels obtiennent une note relativement élevée dans l'IPC 2006, on note cependant la persistance d'importants scandales de corruption dans beaucoup de ces pays. Bien que la corruption a, dans les pays industrialisés, un impact moindre sur la pauvreté et le développement que dans les pays émergents, ces scandales démontrent qu'il importe de rester vigilant, souligne le même document.