A chaque tenue du sommet du G8, il y a des manifestations anti-mondialistes qui dénoncent les inégalités. Quand bien même la mondialisation est imposée au reste du monde, les pays en développement ne peuvent qu'en prendre acte et déployer tous leurs efforts pour s'y adapter sous peine de leur marginalisation. Les pays en développement peuvent cependant se regrouper, entrer dans des alliances mutuelles, se rassembler pour élever leur pouvoir de négociation face aux pays riches, mettre en commun leurs moyens comparables, mettre en complémentarité leurs économies, renforcer leur solidarité et parler d'une seule voix, ou de voix convergentes, de façon à pouvoir en tirer profit. Il s'agit, pour les opposants à ce modèle, de contrer la "marchandisation" du monde qui se fait au détriment du Sud. Pour ce qui concerne la position algérienne, laquelle est en parfaite harmonie avec celle des pays du Sud, il n'y a pas d'autre voie actuellement que celle de prendre note du fait que la mondialisation, ou l'économie de marché, finira par faire du monde un marché unique, l'important est d'engager les réformes nécessaires et de s'y intégrer en mettant notre économie au niveau des exigences de compétitivité et de concurrence. Il s'agit de ne pas accumuler des retards préjudiciables et de s'engager tous ensemble afin de ne pas aboutir à une guerre économique mais à réunir les conditions d'une coopération en vue d'assurer la marche vers un co-développement. Cela est possible si les pays du Sud entrent dans une coopération solidaire, opérationnelle avec la conviction qu'il est possible, ensemble, d'orienter la mondialisation vers la lutte contre la pauvreté. Une mondialisation qui engendre les inégalités travaillera à sa propre disparition dans la mesure où elle sera responsable du désordre qui s'ensuivra dans le monde et donc de l'instabilité préjudiciable à son essor et aux intérêts même des pays riches. Les résistances à ces inégalités n'existeront pas que dans les pays en développement.