Schneider Electric s'est fixé, hier, l'objectif d'une marge opérationnelle pouvant aller jusqu'à 17% dans le cadre de son nouveau plan stratégique à l'horizon 2014 tout en prévoyant une relative stagnation de l'activité en 2012 à cause de l'Europe. Le numéro un mondial des équipements électriques basse et moyenne tension, qui présentait "Connect", plan axé sur les services et les pays émergents, n'a pas exclu non plus une possible baisse de sa marge d'Ebita ajusté d'ici trois ans puisque son objectif triennal va de 13% à 17%, une fourchette similaire aux ambitions du précédent plan. "Si on est dans le bas de la fourchette, c'est qu'on est dans un moment très difficile du cycle économique, 13% c'est ce qu'on a fait en 2009", a commenté le directeur financier de Schneider Electric, Emmanuel Babeau, au cours d'un point de presse. "Si on est plutôt vers 17%, c'est qu'on aura eu certainement plusieurs années de forte croissance." En 2011, le groupe a affiché une marge d'Ebita avant coûts d'acquisition et d'intégration de 14,2%, en baisse par rapport à 15,1% -et 14,7% retraité de l'acquisition du pôle distribution d'Areva- en 2010. Schneider visait initialement pour l'année écoulée une marge de 15%, mais il avait abaissé cet objectif à 14% fin octobre en raison notamment de tensions inflationnistes plus fortes que prévu. Emmanuel Babeau a dit prévoir cette année une pression moins forte sur les prix des matières premières, dont l'effet devrait être "légèrement négatif" à cause de la hausse du dollar face à l'euro et qui devrait être compensé par la réaction tarifaire du groupe. "On rentre sur 2012 avec un effet des hausses de prix (engagées par Schneider en 2011) que j'estime à 100-150 millions d'euros", a-t-il ajouté. Pas de forte activité M&A au 1er semestre Schneider Electric a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 22,4 milliards d'euros, supérieur au consensus de 22 milliards calculé par la rédaction de Reuters à partir des réponses de 22 analystes. En données publiées, il ressort en hausse de 14%, soit une croissance organique de 8,3%, dans le haut de la fourchette de 6% à 9% que visait le groupe. Le bénéfice net a augmenté lui de 6% à 1,82 milliard d'euros, légèrement inférieur dans ce cas au consensus qui donnait 1,9 milliard. "Les incertitudes relatives à l'économie mondiale pour 2012 limitent la visibilité", a indiqué Schneider Electric dans un communiqué. "(Le groupe) s'attend à une tendance à nouveau solide dans les nouvelles économies et à une dynamique de reprise en Amérique du Nord, tandis que l'Europe de l'Ouest devrait peser sur la croissance." Il prévoit ainsi cette année une croissance organique de ses ventes nulle ou légèrement positive, et une marge d'Ebita ajusté comprise entre 14% et 15%. Cette prudence se retrouve aussi dans les ambitions en matière de croissance externe. "La visibilité (...) aujourd'hui n'est pas très bonne sur l'environnement économique", a dit Emmanuel Babeau. "Donc, au moins pour la première partie de l'année, on ne s'attend pas à une forte activité dans le domaine M&A." Après avoir racheté Areva D en 2010, Schneider a encore réalisé l'an dernier pour 2,9 milliards d'euros d'acquisitions, entraînant au passage un doublement de la dette à 5,3 milliards. Le groupe avait exclu en revanche au printemps une grosse opération en 2011, lorsqu'il avait pris la parole en réaction aux rumeurs le donnant en discussions avec le géant américain Tyco. Bénéfice net en baisse de 14,1% à 611 millions en 2011 Touché par le franc fort, l'affaiblissement de certains marchés et des charges de restructuration, Schindler a affiché une rentabilité en baisse en 2011. Le fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers roulants a vu son bénéfice net chuter de 14,1% à 611 millions de francs. Le chiffre d'affaires s'est pour sa part inscrit à 7,854 milliards de francs, en baisse de 4,1% au regard de 2010 a annoncé, avant-hier, le groupe établi à Ebikon. Le repli reflète essentiellement l'appréciation du franc, celle-ci ayant pesé à hauteur de 900 millions. En devises locales, les ventes ont progressé de 6,9%. Le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) s'est aussi fortement réduit de 16,8% à 790 millions de franc. Hors effets de change le tassement atteint 5,3%. La baisse illustre principalement une charge de 135 millions de francs au titre des mesures de restructuration engagées au 4e trimestre. 1770 postes supprimés Annoncé à l'automne dernier, ce plan inclut la suppression de 1770 emplois, soit quelque 4% des 44 387 postes (+3,2% sur un an) que Schindler occupait à la fin de l'an passé. Le groupe de Suisse centrale avait expliqué il y a quatre mois vouloir ainsi contrer les effets indésirables causés par la valorisation du franc. Les entrées de commandes arrêtées à fin 2011 se sont montées à 8,249 milliards de francs, un montant en repli de 6%. Exprimées en monnaies locales, elles ont toutefois crû de 4,8%. Schindler a achevé l'exercice avec un carnet d'ordres de 6,44 milliards, soit 6% de plus qu'un an auparavant. Optimisme pour 2012 Jugée réjouissante par le groupe au vu du contexte dans lequel elle est intervenue, la performance a aussi dépassé de manière générale les attentes des analystes. Ces derniers, cités par l'agence financière AWP, ont évoqué des chiffres solides. Soulignant un contexte incertain, Schindler anticipe toutefois pour cette année un bénéfice consolidé nettement supérieur à celui de 2011, grâce notamment à ses efforts de rationalisation.