La gestion participative des collectivités locales a été longuement débattue la semaine dernière, à l'occasion du 1er séminaire national sur “la mobilisation des acteurs dans le développement local” qui a eu lieu dans la localité de Tizi Ghennif (wilaya de Tizi Ouzou). D'emblée, l'ensemble des universitaires ayant eu à intervenir lors de cette rencontre ont tenté de mettre en exergue les trois facteurs essentiels pour la réussite d'une politique de développement local. A cet égard, il est question de la communication, de la concertation permanente et étroite entre les autorités locales et les représentants de la société civile et enfin, du choix des projets en fonction des besoins de la population locale. Dans la communication qu'elle a présentée devant les membres du mouvement associatif de la région, les autorités locales et le monde universitaire, Mme Galleze, consultante spécialisée dans les politiques de développement, a abordé le thème de "réfléchir autrement à la politique de proximité et sensibiliser la société civile à une meilleure prise en charge des questions de développement local". A cet égard, cette universitaire a relevé un certain nombre de critères qui sont élémentaires pour l'aboutissement d'une politique de développement. Décrivant la hiérarchisation des centres de décision, elle estimera que "sans une connaissance profonde des besoins locaux, aucune décision du pouvoir central ne peut s'avérer opérante". Pour ce faire, il y a nécessité pour les pouvoirs locaux (responsables au niveau des communes) de se rapprocher de la société civile pour des concertations afin de pouvoir recenser les besoins immédiats de la population locale et de recueillir ses propositions concernant les projets à promouvoir. Ceci au moment où ces autorités locales sont en permanente concertation avec le pouvoir central, donc les projets de développement conçus au niveau local ne doivent pas s'inscrire dans une trajectoire contradictoire avec les politiques de développement global (national). Mme Galleze estime que "la rationalisation des problèmes de l'environnement, le développement local, les programmes locaux dans leur durabilité en matière d'aménagement du territoire depuis l'échelle nationale puis régionale jusqu'à ce qu'ils trouvent leur concrétisation claire et réelle au niveau local, passe indubitablement par la participation et le consentement des acteurs locaux et de la société civile", avant de conclure que "cette rationalisation passe, en revanche, par la participation ou le consentement des acteurs locaux et de la société civile". D'une manière globale, la conférencière a schématisé ce concept de la gestion participative par l'interface entre la société civile et les autorités locales. En effet, "la commune représente le pouvoir face aux citoyens et elle est une image de sa population avec ses conditions, ses attentes et ses urgences, face à l'autorité centrale". Pour cela, ajoute-t-elle, il est autant important pour chaque commune de connaître les ressources naturelles, les compétences locales humaines et les attentes des populations par catégorie sociale. D'autres universitaires, tel Makhoukh de l'université d'Alger et Gherbi de l'université de Tebessa se sont penchés sur le rôle du mouvement associatif dans la conception des politiques de développement et la participation de la population locale dans la gestion des affaires de la cité.