Le scandale Khalifa a permis de mettre à nu les lacunes dans le système bancaire et financier. Depuis, des mesures ont été prises pour parer à toute éventualité et l'une d'elle consistait à interdire aux entreprises publiques tout dépôt dans une banque privée. Une mesure de "sauvegarde" juge le secrétaire général de l'Association des banques et établissements financiers. Abderrahmane Benkhalfa qui s'est exprimé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, estime qu'à présent il est temps de lever cette interdiction. Pour lui " cette mesure pourrait être reconsidérée parce qu'il y a des mécanismes autres que l'interdiction qui pourrait sécuriser le marché ". L'instauration de cette interdiction est intervenue suite à une série de circonstances. Les banques étaient, selon Abderrahmane Benkhalfa "fragilisées à cause des crédits consentis à leurs filiales ". Pour lui, Il y a " des règlements et une banque ne peut pas aller au delà d'un certain seuil en matière de financement des entités dans elle est partie prenante ", ajoutant au passage que le marché du crédit ne "devrait être régulé par aucune note administrative ". La seule règle à ses yeux, est " la maîtrise et l'évaluation du risque". Les banquiers, de leur côté, n'ont pas manqué de remettre en cause, l'article 104 de la loi sur la monnaie et le crédit. Pourquoi ? Le SG de l'ABEF précise que l'article incriminé se place comme un frein aux banques de financer leurs filiales comme il est également question de la "qualification juridique et judiciaire du risque, des éléments qui devraient s'atténuer ", a-t-il préconisé. Le marché des crédits est actuellement " régulé selon des règles universelles ", ce qui constitue un facteur important pour le développement de la place financière. Ce marché commence d'ailleurs à se diversifier comme le montre le niveau de collecte des banques. Un niveau qui atteint 3 000 milliards de dinars à la fin de l'année 2006. La nouveauté, selon Abderrahmane Benkhalfa, est que " le privé et les ménages constituent plus de 50% ". Les banques publiques ont également enregistré un encours de crédit de " 2 000 milliards de dinars et le privé détient aussi plus de 50% ". Quant aux crédits alloués, ils ont atteints 1 900 milliards de dinars. Un taux jugé insuffisant par le SG de l'ABEF comparativement PIB. Car, selon l'invité de la radio, " l'offre du crédit exige plus que ce qui est alloué actuellement ". Plusieurs raisons sont à l'origine de cette situation. En premier, " les demandes de crédit qui ne sont pas suffisamment matures ", ajouté à cela, " la faible couverture bancaire ". En effet, l'Algérie ne dispose que de 1 300 points sur tout le territoire national. Ce qui a fait dire au SG de l'ABEF qu'il est temps d'intensifier le réseau des agences. Concernant la part des banques privées sur le marché, Abderrahmane Benkhalfa estime qu'elle ne représente que " 10% et les banques publiques sont donc largement majoritaires". Un taux qui a connu une nette progression, reconnaît, toutefois, le SG de l'ABEF. A l'avenir la part du privé est appelée à augmenter car " la place financière algérienne est considérée comme l'une des plus prometteuses et le marché est profitable pour les banques étrangères ". Ces dernières, au même titre que les établissements financiers, sont "conscientes des mesures sécurisantes instaurées ces dernières années ", a souligné le SG de l'ABEF.