Les quatre humanitaires enlevés, vendredi, dans un camp de réfugiés de Dadaab (est du Kenya) dans l'attaque d'un convoi du Norwegian Refugee Council (NRC) ont été libérés, dans la nuit de dimanche à lundi, dans le sud de la Somalie, ont affirmé des responsables militaires kényan et somalien. Ils sont en sécurité, entre nos mains, ils ont été libérés, a indiqué le porte-parole de l'armée kényane, Cyrus Oguna. Les quatre otages (un Canadien, une Pakistano-Canadienne, une Norvégienne et un Philippin) travaillaient tous avec le NRC. Un chauffeur kényan a été tué dans l'attaque de leur convoi. Ils sont épuisés, ils ont marché longtemps et ont des ampoules, et l'un des travailleurs humanitaires a été blessé par balle à la jambe, mais à part ça, ils sont en bonne santé, a ajouté M. Oguna. Le responsable n'a pas précisé si la personne blessée à la jambe l'avait été au cours de la libération ou vendredi dans l'attaque. Les otages ont été libérés lors d'une opération commune des forces kényanes et somaliennes au cours de laquelle l'un des ravisseurs a été tué, a encore précisé le porte-parole. L'armée kényane intervient dans le sud somalien depuis fin 2011 pour tenter d'en déloger les insurgés islamistes shebab. Selon M. Oguna, les otages étaient encore lundi matin sur la base militaire kényane de Dhobley, dans le sud somalien. Ils y recevaient des soins en attendant leur transfert au Kénya, a-t-il poursuivi. L'armée a arrêté les ravisseurs qui essayaient de se cacher et d'échapper aux militaires, a renchéri un commandant de l'armée somalienne, Mohamed Dini Adan. Grâce à Dieu, nous avons déjoué leurs plans d'emmener les otages dans la forêt, a de son côté commenté le général somalien Osmail Sahardid, qui a dirigé l'opération. Selon lui, trois ravisseurs ont aussi été capturés. Des habitants de Dhobley ont de leur côté affirmé que la milice Ras Kamboni, dirigée par un puissant seigneur de guerre islamiste désormais allié au Kenya, avait aussi été impliquée dans l'opération de sauvetage. Dadaâb - plus grand complexe de camps de réfugiés au monde- est proche de la frontière somalienne et composé essentiellement de réfugiés somaliens qui fuient depuis plus de 20 ans une violence permanente et des sécheresses chroniques dans leur pays. Les camps, souvent qualifiés de troisième ville kényane, abritaient en mai quelque 465 000 personnes. L'enlèvement des quatre humanitaires vendredi était le dernier incident en date enregistré dans ces camps connus pour leur insécurité, où la plupart des organisations humanitaires se déplacent sous escorte. En octobre dernier, deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF) avaient été enlevées à Dadaâb, avant d'être emmenées en Somalie voisine où elles sont, elles, toujours retenues en otage. Cet enlèvement l'an dernier avait été l'un des éléments déclencheurs de l'intervention militaire kényane dans le sud somalien contre les shebab, un groupe récemment intégré à Al-Qaïda que Nairobi tient pour responsable d'une série d'attaques sur son sol et qui a depuis menacé plusieurs fois le pays de représailles.