Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, n'a pas réussi à obtenir de baisse de prix du gaz russe pour son pays lors de sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine, jeudi dernier, à Yalta, dans la péninsule ukrainienne de Crimée (sud). Nous avons des dossiers sur lesquels nous n'avons pas trouvé d'accord pour le moment, a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien à l'issue de leurs négociations. Il a éludé la question sur des conditions sous lesquelles la Russie accepterait de réviser à la baisse le tarif gazier pour Kiev soulignant que les contrats existaient restaient en vigueur. Le prix du gaz pour l'Ukraine est comparable à ceux appliqués pour d'autres pays européens, a encore assuré l'homme fort de la Russie. Kiev avait déjà obtenu en 2010 un rabais qui lui permit d'économiser depuis 8 milliards de dollars, a-t-il fait valoir. Les deux hommes, qui se sont retrouvés au palais de Livadia, ancienne résidence de tsars russes qui accueillit en 1945 la célèbre conférence ayant réuni Roosevelt, Churchill et Staline, ont toutefois annoncé qu'ils allaient continuer des entretiens informels plus tard dans la soirée. En 2010, à peine arrivé à la présidence, M. Ianoukovitch, avait obtenu de Moscou un rabais de 30% sur le prix du gaz en échange de la prolongation de 25 ans de l'accord sur le mouillage de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, dans l'est de la Crimée. Cette décision avait déclenché de vives protestations en Ukraine où l'opposition l'a qualifiée de haute trahison. Le gouvernement ukrainien estime toujours que le prix du gaz russe demeure trop élevé, même avec la ristourne octroyée, et cherche depuis des mois à convaincre la Russie de le revoir davantage à la baisse. Moscou a demandé en retour que l'Ukraine lui cède le contrôle de son système de gazoducs ou qu'elle se détourne de l'Union européenne en rejoignant l'Union douanière Russie-Kazakhstan-Bélarus, ce que les Ukrainiens ont refusé. Avant-hier, M. Poutine a toutefois assuré que la Russie n'avait pas d'intention d'imposer à Kiev l'adhésion à l'Union douanière. Des conflits sur le prix du gaz russe payé par les Ukrainiens ont, par le passé, entraîné plusieurs crises qui ont conduit au blocage des approvisionnements européens en gaz, dont une bonne partie transite par le territoire ukrainien.