Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé, hier, que l'armée livrait une bataille "cruciale" pour le destin du pays. Il s'exprimait dans un discours publié par les médias officiels à l'occasion du 67e anniversaire de l'armée "L'armée livre une bataille héroïque et cruciale dont dépend le destin de notre peuple et de notre nation, car l'ennemi se trouve aujourd'hui parmi nous, utilisant les agents de l'intérieur comme un moyen pour déstabiliser la patrie, la sécurité du citoyen et continuer à épuiser nos ressources économiques et scientifiques", a affirmé M. Assad. "Vous les hommes de la patrie, vous avez participé aux épopées les plus merveilleuses et montré, en faisant face à la guerre livrée contre notre pays, aux bandes terroristes, que vous avez une volonté de fer et une conscience vive", a-t-il lancé à l'adresse des soldats. Combats dans les quartiers chrétiens de Damas Des combats entre armée syrienne et rebelles ont éclaté dans le centre de Damas dans la nuit d'avant-hier, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Bab Touma et Bab Charqi sont des quartiers traditionnels chrétiens dans le Vieux Damas, particulièrement prisés par les touristes et où se trouvent de nombreux hôtels. Des manifestations de soutien au président Bachar al-Assad y avaient été organisées. "Ce sont des combats inédits. Ce sont des zones auxquelles les combattants (rebelles) n'avaient pas accès jusqu'à présent", a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH, qui se base sur un large réseau de militants. Pilonnage de la ville d'Alep Par ailleurs, les tirs d'artillerie et les avions de combat de l'armée syrienne ont pilonné dans la nuit d'avant-hier, Alep, la deuxième ville du pays. L'armée tente de prendre le contrôle de certains quartiers tombés aux mains des opposants au président Bachar al Assad. A la nuit tombée, de fortes explosions ont retenti près de cette ville de 2,5 millions d'habitants, où les combats font rage entre forces rebelles et armée régulière depuis le 20 juillet dernier. L'opposant Haytham al-Maleh chargé de former un gouvernement en exil L'opposant syrien Haytham al-Maleh a annoncé, avant-hier, avoir été chargé par une coalition de Syriens indépendants sans affiliation politique de former un gouvernement en exil qui sera basé au Caire. J'ai été chargé de diriger un gouvernement de transition et de commencer les consultations avec l'opposition en Syrie et à l'étranger, a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse dans la capitale égyptienne.M. Maleh, 81 ans, est un avocat et défenseur des droits de l'Homme qui a passé plusieurs années en prison. Ce musulman conservateur a ainsi été incarcéré en octobre 2009 avant d'être libéré en vertu d'une grâce présidentielle en mars 2011, quelques jours avant l'éclatement de la révolte. Il a travaillé pour Amnesty International et aidé à fonder l'Association syrienne des droits de l'Homme (ADHS) en 2001 dont les activités en Syrie sont gelées depuis plus de quatre ans. Il avait aussi été emprisonné de 1980 à 1986, avec un grand nombre de syndicalistes, de militants et d'opposants politiques, pour avoir réclamé des réformes constitutionnelles. Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien (CNS), principale coalition d'opposition, avait lui annoncé samedi qu'il allait discuter avec les groupes rebelles présents sur le terrain d'un gouvernement de transition qui serait dirigé par une personnalité engagée dans le soulèvement dès son déclenchement. Le 21 juillet, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait appelé l'opposition syrienne à former rapidement un gouvernement provisoire représentatif de la diversité de la société syrienne.