Le dernier rapport de Transparency International qui décrit l'Algérie de pays comme parmi les plus corrompus du (tiers) monde a été lu par tout le monde. L'Algérie est un pays corrompu, mais comment ? Les méthodes sont multiples et souvent légales ; mais quelles sont-elles ? En voici une, pour l'exemple. Dans un journal, parmi les moins lus d'Algérie, il a été noté dernièrement deux annonces légales, de ce que l'on appelle les « avis d'infructuosité ». Ce terme barbare destiné aux initiés désigne en fait un appel d'offres d'une société qui recherche sans chercher des soumissionnaires pour un projet, mais fait en sorte qu'il n'y en ait pas pour que tout se conclut par une non-soumission pour cause de non réponse afin de s'orienter vers un marché de gré à gré, donc destiné aux copains. Dans ces deux avis d'appel d'offres parus dans des journaux inconnus, deux appels d'infructuosité ont été publiés et non conclus, le marché, qui devient de par la loi légal, passe de l'appel d'offres au gré à gré, ce qui encourage toutes les surfacturations et les clientélismes. Le procédé est légal puisqu'il répond aux lois mais, derrière, l'arnaque est évidente. On fait un appel d'offres et l'on n'a aucune réponse puisque cet appel n'est pas visible car publié dans des journaux à très faible tirage et sur la durée d'une journée. Le problème est bien sûr que ces appels d'offres émanent de ministères publics, donc de l'Etat, qui crée ainsi de l'équipement et de l'argent. Il n'y a donc rien à faire, à part contempler ces artifices et pleurer sur son sort. Il faut le savoir, l'Etat, de par ses innombrables filiales, est le premier corrupteur du pays, et immanquablement, il passe par des moyens légaux qui sont justement organisés par les mêmes corrupteurs qui travaillent en ce sens. Ayna l'mafar ? Nulle part. Une brigade d'incorruptibles ? Pourquoi pas. Mais qui nomme qui ?