L'opération de privatisation des entreprises publiques est en passe d'atteindre sa vitesse de croisière contrairement aux années précédentes où les dossiers de cession ou de vente se comptaient sur les doigts d'une seule main. Depuis l'adoption de la nouvelle stratégie consistant à réunir le Conseil des participations de l'Etat (CPE) tous les quinze jours, plusieurs entreprises en difficulté ou en bonne santé financière, inscrites dans le cadre de la politique de privatisation, ont changé de main. Et c'est justement pour donner un second souffle à certains secteurs qui ont connu une certaine léthargie que le CPE a accéléré la cadence. Le secteur du tourisme se voit ainsi en bonne position. Un secteur que ne cesse de décrier les professionnels et les consommateurs, car ne répondant pas aux normes internationales. Le CPE a ainsi validé la cession de l'hôtel El Riad dans le site de Sidi Fredj à une société libanaise. La totalité de cet établissement hôtelier construit dans les années 1970 sera, de ce fait, confiée à la société libanaise Moderne pour la Construction. Ce qui est attendu en tout cas, selon la politique du gouvernement, est de ramener un plus dans la gestion et le développement du tourisme. Un secteur générateur de devise quand on sait qu'en Tunisie les recettes du tourisme avoisinent les 700 millions d'euros par an. Les établissements existants, même les plus réputés, font face à des difficultés de gestion. Les deux grands hôtels publics d'Alger, El Aurassi et El-Djazaïr (ex-St Georges) sont d'ailleurs proposés depuis le 19 mai à la location-gérance, pour des contrats de 30 ans renouvelables, dans le cadre de la privatisation des grands établissements touristiques algériens. Mais la vente de ces établissements hôteliers n'est pas envisagée. Outre le secteur du tourisme, le CPE a également donné son feu vert pour la cession de plusieurs entreprises de matériaux de construction situées surtout dans l'est du pays. Il s'agit de la vente de l'Entreprise de plâtre et dérivés (EPD Spa de Ouled Djellal), la cession des actifs de la SPA Edimco Mila et de la SPA Edied Guelma, relevant toutes les trois de la SGP Est-Sud Est. Autre dossier avalisé par le CPE est celui des boissons d'Algérie qui n'arrive pas à s'imposer au vu de la rude concurrence du privé et des marques étrangères qui inondent le marché national. Les deux brasseries d'Oran et de Réghaïa appartenant au groupe public "Boissons d'Algérie" seront reprises respectivement par l'Eurl vignobles de l'Oranie et la Sarl Brasserie de l'Atlas. Cette opération est intervenue après la reprise des négociations pour relèvement du montant des offres par les repreneurs. Il faut dire que sur le lot de 1200 entreprises à privatiser, un nombre non négligeable a déjà trouvé une issue d'autant que certaines entreprises vivent dans un gouffre financier. L'année en cours sera sans conteste celle des privatisations. Le secteur financier ne sera pas en reste puisque le CPA sera également privatisé prochainement. Les spécialistes parlent en tout cas d'un nouveau cap pour l'économie algérienne qui attire de plus en plus d'investisseurs.