Les cours du sucre ont connu une semaine calme, évoluant dans une étroite fourchette de prix. Cependant, la perspective d'une surproduction importante dans le monde jette toujours une ombre importante sur le marché. En outre, avec des perspectives de développement de l'éthanol cette année révisées à la baisse, la demande de sucre sera moins importante qu'on ne pouvait s'y attendre. Sur le Liffe de Londres, samedi vers 14h 20 GMT, la tonne de sucre blanc valait 310 dollars contre 312,80 dollars vendredi dernier sur le NYbot américain pour livraison en octobre valant 10,4 cents US contre 10,3 cents US une semaine plutôt. Le marché du sucre génère un chiffre d'affaires mondial de plus de 80 milliards de dollars par an. Le secteur du sucre emploie 18 millions d'agriculteurs et 1,8 million d'ouvriers dans 113 pays du monde. Premier producteur mondial de sucre de betterave, la France joue un rôle moteur. En l'espace d'un siècle, la consommation du sucre dans le monde est passée de 8 à plus de 120 millions de tonnes. Elle croît aujourd'hui de plus de 2,3 % par an. 113 pays produisent aujourd'hui du sucre, avec en tête l'Inde, le Brésil, les USA, la Chine, la Thaïlande, le Mexique, l'Australie et la France. Le sucre étant consommé à 80% dans des pays de production le plus souvent autosuffisants, le marché mondial est, pour une large part, un marché d'excédents, ce qui en explique sa volatilité de temps à autre. Les prix sont négociés dans les "Bourses du Sucre" selon la loi de l'offre et de la demande. L'Europe, bien qu'autosuffisante, a noué pour sa part des accords avec des pays en voie de développement pour importer du sucre à des prix et des quantités déterminées. L'Union européenne est au deuxième rang des producteurs mondiaux de sucre avec 14% de la production mondiale (16 et 17 millions de tonnes de sucre de betteraves/an). Sa consommation, proche de 13 millions de tonnes/an, en fait la deuxième région consommatrice. Le surplus dégagé fait de l'Europe le troisième exportateur mondial, derrière le Brésil et l'Australie. Pour réguler son marché intérieur, l'Union européenne a instauré depuis 1968 un "Règlement Sucre" dont la dernière version a été modifiée en 1995 pour se mettre en conformité avec les obligations internationales prise par l'UE devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Règlement Sucre fixe des quotas maximums, de production par Etat membre, assure un revenu minimum aux planteurs de betteraves et garantit un prix stable et raisonnable pour les consommateurs. Les quotas de base permettent à l'Union de satisfaire ses besoins internes en sucre. La production excédentaire est écoulée sur le marché mondial aux frais des producteurs de sucre et de betteraves. Le régime est autofinancé sans faire appel au budget public. Le Règlement Sucre est discuté et reconduit tous les cinq ans. Pour soutenir le développement d'un certain nombre de pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et soutenir leurs recettes d'exportation, l'Union européenne s'est engagée à acheter, au prix garanti communautaire, plus de 1,3 million de tonnes de sucre, dans le cadre du protocole d'une convention qu'elle renouvelle périodiquement.