Les talibans ont exigé la rédaction d'une nouvelle Constitution conforme aux principes de l'islam pour participer au processus de paix en Afghanistan, selon une déclaration au terme d'une réunion avec les autres composantes politiques afghanes près de Paris. La Constitution afghane actuelle n'a pas de valeur parce qu'elle a été rédigée à l'ombre des bombardiers B52 et des envahisseurs, de la coalition de l'Otan menée par les Etats-Unis qui ont chassé les talibans du pouvoir à Kaboul en 2001, quelques mois après les attentats du 11 septembre, peut-on lire dans ce texte long de 14 pages. L'Emirat islamique, le nom que les talibans avaient attribué à l'Afghanistan du temps où ils étaient au pouvoir de septembre 1996 à novembre 2001, nécessite une Constitution fondée sur les saints principes de l'islam, de l'intérêt national, des accomplissements historiques, de la justice sociale, ajoutent les talibans dans cette déclaration. Aucun article ne devrait aller à l'encontre des valeurs islamiques, poursuivent-ils. Les talibans ont participé pour la première fois à une réunion inédite rassemblant les principaux protagonistes afghans, jeudi et vendredi près de Chantilly, au nord de Paris, pour des discussions informelles à huis clos sur l'avenir du processus de paix afghan. Les principales composantes du spectre politique et armé afghan étaient présents à la rencontre : représentants du gouvernement du président Hamid Karzaï, de l'opposition politique, et de l'insurrection armée des talibans et du Hezb-e-islami, deuxième composante la plus importante des insurgés afghans. Cette rencontre intervient avec pour arrière plan une accélération des efforts pour amener les talibans ainsi que d'autres opposants au président Karzaï à la table des négociations pour déterminer de quelle façon l'Afghanistan sera gouverné après le départ des troupes occidentales fin 2014. Le gouvernement du président Karzaï a élaboré une feuille de route pour rétablir la paix qui prévoit de persuader les talibans et d'autres groupes rebelles d'accepter un cessez-le-feu en vue de participer à terme à la mise en place de la démocratie naissante. Un premier pas dans ce sens de la part de l'administration Karzaï a été de garantir la libération des dirigeants talibans détenus dans le Pakistan voisin. Les négociations avec les responsables américains ont été interrompues en mars dernier. Les talibans mènent depuis 11 ans une rébellion armée visant à renverser le régime du président Karzaï soutenu par les Etats-Unis.