Les prix des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont connu des sorts contrastés cette semaine, tout en restant cantonnés au sein de fourchettes étroites, dans un marché suspendu à la demande chinoise et qu'une salve d'indicateurs encourageants n'a pas suffi à revigorer."Les prix des métaux de base sont dans l'ensemble restés cantonnés dans une marge étroite cette semaine, dans un marché sans grande direction", a observé Gayle Berry, analyste de Barclays, soulignant que "la confiance des investisseurs pour le marché des métaux restait aussi fragile qu'en 2012".Publiés lundi, les chiffres des douanes chinoises ont ravivé les craintes du marché sur la solidité de la demande du géant asiatique, principal consommateur de métaux industriels dans le monde: ainsi, les importations chinoises de cuivre raffiné ont reculé de 4,7% sur un mois en décembre, pâtissant probablement de l'abondance des stocks de métal rouge dans le pays.Ces importations ont même chuté de 41% par rapport à décembre 2011. "Mais les importations de minerai de cuivre ont quant à elles bondi de 66% sur un an. Cela reflète une tendance grandissante qui voit s'accroître les importations de matériaux de brut pour qu'ils soient raffinés sur place", au détriment des métaux raffinés -- ceux cotés au LME, a expliqué Mme Berry. Le net repli en décembre des importations chinoises de presque tous les métaux "est sans aucun doute dû en partie à l'affaiblissement saisonnier de la demande en fin d'année et en partie au renforcement de la production nationale de ces métaux", ont souligné de leur côté les analystes de Commerzbank. Or la Chine connaît habituellement un ralentissement sensible de son activité économique dans les semaines précédente les congés du Nouvel an chinois (tombant cette année la deuxième semaine de février), avant de se reprendre avec vigueur ensuite. "Les investisseurs vont scruter tout accroissement de sa demande de métaux", ont ajouté Daniel Brebner et Xiao Fu, experts de Deutsche Bank. Selon eux, "en dépit de l'amélioration des conditions économiques en Chine, les mesures (prises par les autorités chinoises) pour encourager le crédit (aux entreprises) ne devraient pas être fortement modifiées en 2013, c'est un incitatif financier à continuer d'acheter des métaux en Chine, quitte à gonfler encore davantage les stocks dans des entrepôts déjà bondés", ont-ils estimé. Même opinion chez Commerzbank: "la faiblesse et le manque d'enthousiasme actuel du marché ne peut pas être durable, étant donné la croissance attendue de la consommation chinoise de métaux en 2013, qui sera notamment dopée par des investissements publics massifs dans les infrastructures".En fin de semaine, les prix des métaux ont enregistré un bref sursaut après une salve d'indicateurs meilleurs qu'attendu en Chine (forte accélération en janvier de la production manufacturière) et aux Etats-Unis (dont un net repli des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis). Mais l'élan du marché est resté timide: ainsi, plombé vendredi après-midi par des prises de bénéfices à l'orée du week-end, le cuivre, baromètre du marché, a finalement effacé ses gains des deux derniers jours.L'ALUMINIUM reste pénalisé par des capacités de productions largement excédentaires. Selon l'Institut international de l'aluminium (IAI), la production mondiale a grimpé de près de 5% sur un mois en décembre, pour atteindre 3,92 millions de tonnes, un niveau record. Une offre dopée par un bond de 6% sur un mois de la production chinoise, à 1,76 million de tonnes. En revanche, le CUIVRE reste quant à lui soutenu par les tensions dans l'offre mondiale de métal rouge. Selon des chiffres publiés, mardi dernier, par le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG), le marché mondial a enregistré sur les dix premiers mois de 2012 un déficit de production de 557 000 tonnes, contre un déficit de 146 000 tonnes seulement sur la même période de 2011, en dépit d'une demande chinoise robuste. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8 028 dollars cette semaine contre 8122 dollars une semaine plus tôt. L'aluminium valait 2 049 dollars la tonne contre 2 066 dollars. Le plomb valait 2 364 dollars la tonne contre 2 328 dollars. L'étain valait 24 760 dollars la tonne contre 25 150 dollars. Le nickel valait 17 365 dollars la tonne contre 17 710 dollars. Le zinc valait 2 081 dollars la tonne contre 2 050 dollars. I.A.