Les cours du pétrole étaient en hausse avant-hier en Asie, soutenus par un regain de tension au Moyen-Orient après le raid de l'aviation israélienne en Syrie. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars gagnait 3 cents à 97,97 dollars et le Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance prenait 27 cents à 115,17 dollars. Des risques géopolitiques "ont été pris en compte dans (les cours) des contrats à terme sur le pétrole", a déclaré Victor Shum, du cabinet IHS Purvin and Gertz à Singapour. Damas a annoncé la veille que l'aviation israélienne avait "directement bombardé" un centre de recherche militaire situé entre Damas et la frontière libanaise, pour la première fois en près de deux ans de conflit en Syrie. Une porte-parole de l'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire, tandis que des sources sécuritaires ont affirmé que ce bombardement visait un convoi d'armes vers le Liban. Selon les analystes, ce raid accroît le risque d'un débordement du conflit syrien vers les pays voisins, alimentant les craintes de perturbations de l'offre de brut dans cette région, la plus importante au monde dans ce domaine. Mais d'autres rappellent que la demande énergétique reste faible dans le monde, en raison de la morosité économique. "Les fondamentaux pour le marché du brut restent faibles, et certains (membres de l'Opep) font pression pour que (le cartel) réduise sa production", indique Sanjeev Gupta, chef de la branche pétrole et gaz pour l'Asie-Pacifique chez Ernst and Young. À New York, le pétrole a terminé en recul avant-hier, les investisseurs s'inquiétant de statistiques économiques américaines de mauvaise augure pour la demande énergétique du pays, premier consommateur mondial de brut, et de la persistance des problèmes affectant l'oléoduc Seaway. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a perdu 45 cents pour s'établir à 97,49 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Hausse 2 fois plus forte que prévu des stocks US de brut au 25/01 Les stocks de pétrole brut ont progressé deux fois plus qu'attendu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE) publiés, avant-hier. Les réserves de brut ont augmenté de 5,9 millions de barils lors de la semaine achevée le 25 janvier pour s'établir à 369,1 millions de barils alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires prévoyaient une hausse de 2,7 millions de barils seulement. Après avoir progressé de près de 2 millions au cours des deux dernières précédentes, elles se maintiennent bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année et sont en hausse de 8,9% par rapport à leur niveau d'il y a un an, a précisé le ministère. Les stocks de produits distillés ont de leur côté reculé de 2,3 millions de barils à 130,6 millions de barils, alors que les experts prévoyaient un repli moins prononcé, de 900 000 barils. Ces réserves, qui incluent le gazole et le fioul de chauffage et sont particulièrement surveillés par les investisseurs en période hivernale, sont en baisse de 10,2% sur un an. Elles se maintiennent dans la limite inférieure de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Les réserves d'essence ont, elles, enregistré un recul d'un million de barils, à 232,3 millions, alors que les analystes avaient parié sur une légère hausse de 200 000 barils. Elles s'établissent toutefois dans la partie haute de la fourchette moyenne en cette période de l'année et sont en hausse de 0,9% par rapport à leur niveau de l'an dernier, a précisé le ministère. Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont progressé de 2 millions de barils. Côté demande, sur les quatre dernières semaines, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 18,3 millions de barils de produits pétroliers par jour, soit 0,5% de plus qu'à la même période l'année dernière. La demande de produits distillés affiche une baisse de 6,3% par rapport à la même période en 2012, tandis que la demande en essence a progressé de 3,0%. Les raffineries américaines ont accéléré la cadence, fonctionnant à 85,0% de leur capacité contre 83,6% la semaine précédente. Farida B.