Des "progrès majeurs" ont été réalisés dans le secteur financier en Espagne, où l'assainissement des banques est parvenu à un "stade avancé", a estimé, avant-hier, le Fonds monétaire international (FMI), tandis que l'Union européenne saluait de son côté "le bon rythme" des réformes. "Le programme est sur les rails", a précisé dans un communiqué le FMI, dont une équipe s'est rendue à Madrid du 25 janvier au 1er février pour une deuxième évaluation du secteur bancaire du pays. L'UE et la Banque centrale européenne (BCE) participaient à cette mission. "La principale conclusion de la mission est que des progrès majeurs ont été réalisés dans la mise en œuvre des réformes du secteur financier", indique le Fonds auquel l'Union Européenne a demandé une assistance technique lorsqu'elle a décidé de renflouer à hauteur de 37 milliards d'euros les banques espagnoles plombées par les actifs toxiques.Dans le cadre de ce vaste mouvement de restructuration, les banques espagnoles se sont lancées ces derniers mois dans une vague de fusions et de rachats des entités les plus fragiles. Notant que des mesures ont été prises pour renforcer la capitalisation des banques, le Fonds estime que "cet assainissement est une réussite majeure qui devrait renforcer la confiance dans le système (financier espagnol) et améliorer sa capacité à soutenir l'économie réelle". Amélioration de l'accès au marché Un communiqué séparé de l'UE et de la BCE conclut lui aussi que "le programme est sur les rails" et que "sa mise en œuvre a progressé", notamment grâce "aux évolutions sur les marchés de capitaux au niveau mondial et aux initiatives efficaces prises au niveau européen pour combattre la crise de la dette". Le communiqué souligne en particulier que "l'accès au marché des emprunteurs espagnols, publics et privés, s'est amélioré parallèlement au retour sur les marchés espagnols d'investisseurs étrangers", ce qui a provoqué une détente des taux d'emprunt espagnols et une amélioration de la liquidité du secteur bancaire du pays. Toutefois "une vigilance accrue est nécessaire pour s'assurer que ces tendances positives seront maintenues", avertissent l'UE et la BCE. "Le fait que la deuxième mission d'évaluation en Espagne se termine sur un succès montre que la remise en état et la réforme du secteur financier espagnol procède à un bon rythme", a souligné de son côté le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, dans un communiqué, appelant lui aussi Madrid à "maintenir ses efforts en matière d'assainissement des finances publiques et sa détermination dans la mise en œuvre des réformes économiques". Ebranlé par l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, le secteur financier de la quatrième économie de la zone euro reste profondément affaibli et certaines banques croulent désormais sous les actifs toxiques. En décembre, quatre banques nationalisées en difficulté ont reçu 36,9 milliards d'euros d'aide versée par Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours de la zone euro. En échange de cette aide, l'Espagne a dû créer une société de gestion des actifs toxiques, une "bad bank", la Sareb, à qui 2,5 milliards ont été alloués pour assurer son fonctionnement. En ce qui concerne la Sareb, "des progrès importants ont été réalisés", mais il reste à lui définir une stratégie de long terme, a noté le Fonds dans ce rapport préliminaire. Une version finale doit être remise aux autorités espagnoles et à la Commission européenne "début mars".