Samsung Total Petrochemicals (STC), coentreprise de Samsung Group et Total basée en Corée du Sud, a réactivé un contrat pétrolier avec l'Iran après un an d'arrêt, selon des sources proches du dossier. Les sanctions économiques décidées contre l'Iran par les Etats-Unis et l'Europe ont rendu difficiles la livraison et le paiement du pétrole iranien, réduisant de moitié les exportations de brut de la République islamique. Mais les prix intéressants proposés par l'Iran ont incité la coentreprise sud-coréenne à trouver les moyens de contourner la difficulté. Selon des calculs de Reuters, le contrat pourrait permettre à STC d'économiser jusqu'à 6,7 millions de dollars (4,98 millions d'euros) sur ses coûts. "Cet accord se comprend facilement si l'on regarde la situation financière de Samsung Total", a dit une source gouvernementale à Séoul en fin de semaine dernière. Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de STC et de Samsung Group. A Paris, un porte-parole de Total a souligné que la coentreprise se conformait à la législation sud-coréenne. "STC est une entreprise sud-coréenne, soumise aux lois de la Corée du Sud", a-t-il dit en notant que Séoul avait obtenu l'an dernier une exemption des Etats-Unis lui permettant de continuer à acheter du pétrole iranien en dépit des sanctions. "Tout achat de produits pétroliers par une entreprise sud-coréenne est couvert par cette exemption", a-t-il ajouté. Interrogé sur la question lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot a indiqué que l'affaire était "complexe" et serait examinée par le gouvernement. Flou juridique autour des condensats Samsung Total avait cessé ses importations d'Iran l'an dernier après l'instauration des sanctions internationales destinées à dissuader Téhéran de poursuivre son programme nucléaire. Total a parallèlement arrêté ses achats de pétrole iranien à destination de ses raffineries. Le remplacement du pétrole iranien par des importations plus chères en provenance d'Australie et de Russie a pesé sur les comptes de Samsung Total, dont les bénéfices ont fondu de 90% au deuxième trimestre 2012.Aux termes de son contrat annuel, Samsung Total pouvait acheter environ 550 000 barils par mois de condensats de Kangan jusqu'en juin 2012. Le volume du nouveau contrat n'est pas connu mais une première livraison de 30 000 tonnes, soit 280 000 barils, devrait arriver en mars sur le site pétrochimique de la coentreprise à Daesan, selon les sources. L'exemption dont bénéficie Séoul est pour une durée de six mois mais il n'est pas clair si elle concerne les condensats en plus du pétrole brut. La prochaine révision est prévue en mai. "La partie américaine soulèvera peut-être la question avec nous si elle constate une hausse des importations de condensat iranien", a dit le responsable gouvernemental sud-coréen. "Lors de nos dernières discussions en décembre, on n'avait évoqué que les importations de pétrole brut iranien, pas les condensats." Les condensats sont un pétrole léger utilisé dans l'industrie pétrochimique.