Les principales Bourses européennes se stabilisent hier à l'ouverture après leur sévère correction de la veille en réaction au retour d'incertitudes politiques en Espagne et en Italie. A Paris, le CAC 40 reprend 12,72 points (0,35%) à 3 672,63 points après un quart d'heure d'échanges, au lendemain d'un recul de 3%. Le Dax avance de 0,15% à Francfort et le FTSE-100 de 0,23% à Londres, tandis que l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,38% et l'EuroStoxx50 de 0,28%. La Bourse de Madrid regagne 0,38% et la Bourse de Milan 0,58% après des baisses respectives de 3,8% et 4,5% la veille. Paris: le CAC repasse dans le vert au lendemain d'une chute brutale La Bourse de Paris repassait timidement dans le vert, hier dans les premiers échanges, marquant une pause au lendemain d'une chute brutale, dans l'attente de la publication des indices d'activité non manufacturière en zone euro et aux Etats-Unis. Le CAC 40 grignotait 0,31% à 3 671,31 points. La veille, l'indice parisien dégringolé de 3,01%. Le secteur bancaire avançait en ordre dispersé au lendemain d'un très fort recul. BNP Paribas grignotait 0,22% à 44,77 euros et Société Générale 0,47% à 32,28 euros, mais Crédit Agricole cédait 0,35% à 7,10 euros. Durement sanctionnées lundi, les valeurs cycliques, les plus dépendantes de la conjoncture, se redressaient timidement. Bouygues prenait 0,37% à 20,45 euros, Michelin 0,60% à 68,97 euros et Legrand 0,05% à 33,10 euros. Aperam signait l'une des plus fortes progressions du SBF 120 (+1,97% à 10,60 euros). Le groupe va suspendre pendant deux ans ses versements de dividendes afin de réduire sa dette et accélérer son programme de réduction de coûts après un exercice 2012 soldé par un doublement de ses pertes. Sanofi prenait 0,90% à 70,31 euros. Le Français et son partenaire américain Regeneron ont annoncé que la Commission européenne avait donné son feu vert à la mise sur le marché de leur traitement Zaltrap, destiné aux patients atteint d'un cancer colorectal résistant. Bonduelle gagnait 0,93% à 78,88 euros après avoir dégagé des ventes en hausse de 15% au deuxième trimestre de son exercice décalé 2012/13, marqué par un léger redressement de son activité en Europe. L'opérateur boursier transatlantique NYSE Euronext gagnait 1,77% à 25,90 euros après avoir vu son bénéfice annuel reculer de 29% en 2012, une baisse toutefois moins forte qu'anticipée. Londres rebondit légèrement, BG souffre La Bourse de Londres rebondissait légèrement, hier matin après sa nette baisse de la veille tandis que le groupe gazier BG souffrait après avoir annoncé qu'il ne tiendrait pas ses objectifs de production. L'indice FTSE-100 des principales valeurs, qui avait reculé de 1,58% la veille, prenait 16,95 points dans les premiers échanges, soit 0,27%, à 6 263,79 points. Les marchés "vont marquer une pause après des ventes massives" lundi en raison d'un regain d'inquiétudes pour l'Espagne et l'Italie, a commenté Michael Hewson de CMC Markets. Parmi les gagnants, le groupe de télécommunications BT prenait 1,60% à 267,2 pence et le groupe de défense BAE Systems 1,05% à 334,375 pence. Le géant pétrolier BP progressait de son côté de 0,95% à 466,45 pence malgré l'annonce d'une chute de ses résultats 2012 sous le poids de l'amende record de plus de 4,5 milliards de dollars infligée au groupe par les autorités américaines pour la marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique. Le groupe gazier BG Group chutait en revanche de 2,63% à 1 075 pence après avoir prévenu qu'il ne tiendrait pas son objectif de production pour 2015. Suisse : ouverture stable Alors que les indications préalables étaient encore négatives, la Bourse suisse a ouvert hier dans le vert. Le SMI gagnait 0,36% à 7 389,12 points, le SLI 0,34% à 1 126,56 points et le SPI 0,35% à 6 798,84 points. Sur les 30 blue chips, 23 gagnaient du terrain, 5 en perdaient et deux étaient stables. UBS (+0,1%) retient l'attention après ses chiffres annuels et trimestriels. CS reculait de 0,3% et Julius Bär de 0,9%, poursuivant sa baisse au lendemain de ses chiffres. Givaudan (+4,0%) venait largement en tête des gagnants. Le fabricant genevois de parfums et arômes a augmenté son chiffre d'affaires et ses bénéfices l'an dernier et ses actionnaires recevront un dividende nettement plus élevé. Le bénéfice d'exploitation a bondi de 15%. Les analystes saluent en particulier le cash-flow élevé, alors que l'évolution des marges a été faible. Les exportations horlogères ont atteint un record en 2012, mais ont reculé en décembre. Swatch gagnait 0,1%, après avoir déjà gagné 5% la veille après ses chiffres annuels. Richemont (+0,1%) avait nettement fléchi la veille. Swiss Re montait de 1,7%, réagissant positivement aux bons chiffres de son concurrent allemand Munich Re. Lonza prenait 0,9%, Sika 0,7% et SGS 0,6%. Les poids lourds défensifs Nestlé (+0,5%), Roche (+0,3%) et Novartis (+0,4%) soutenaient tous l'indice. Sulzer (+0,4%) a conclu un partenariat mondial exclusif avec FMC Technologies dans le domaine des pompes sous-marines. Sur le marché élargi, Rieter (+0,6%) a publié ses résultats 2012, avec, comme prévu, un recul du chiffre d'affaires et des entrées de commandes. L'entreprise a cependant confirmé ses prévisions de résultats, précisées pour la dernière fois en octobre dernier. Les analystes commentent que les chiffres montrent une amélioration graduelle au 2e semestre. La reprise est lente et fragile, mais positive. La Banque cantonale de Lucerne (+1,6%) a aussi publié ses chiffres avec une hausse de bénéfice, des fonds de la clientèle et des placements financiers. Implenia (-0,5%) a annoncé avoir déjà atteint en 2012 son objectif moyen terme d'EBIT de 100 millions de francs, plus tôt que prévu donc. L'entreprise a revu son organisation et la distribution de ses compétences. Adval Tech (pas traité) a annoncé que son résultat d'exploitation EBIT 2012 sera négatif: le retour prévu dans les chiffres noirs a donc été raté. Tokyo: le Nikkei perd 1,90%, regain du yen, séance très dynamique L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance très dynamique de hier sur une perte de 1,90%, à cause d'un renchérissement du yen face à l'euro, un mouvement dû à des inquiétudes politiques en Espagne et en Italie. A la fermeture du marché tokyoïte, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 213,43 points pour descendre à 11 046,92 points, après avoir terminé la veille à son plus haut cours de clôture depuis avril 2010. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part cédé 1,68% pour tomber à 939,70 points. Le dollar évoluait hier vers 92,35 yens et l'euro aux environs de 124,60 yens, des niveaux un peu moins favorables que la veille pour les sociétés nippones vendant des produits à l'étranger. Le volume des transactions a été extrêmement élevé, encore plus que la veille, pour atteindre 4,8 milliards de titres échangés sur le premier marché, un niveau inédit depuis les journées de panique ayant suivi le séisme, le tsunami et l'accident nucléaire du 11 mars 2011 dans le nord-est de l'archipel. Le yen avait brusquement baissé ces dernières semaines en partie grâce aux mesures prises par le gouvernement japonais et la banque centrale nippone. Le tout a propulsé les valeurs à la Bourse de Tokyo, mais elles sont à la merci du moindre regain de la monnaie nippone, comme ce fut le cas hier. Les valeurs ont évolué en ordre très dispersé, même si a dominé la vente de titres de firmes exportatrices, à commencer par celles des secteurs de l'automobile et de l'électronique. Les annonces de résultats financiers des unes et des autres a aussi beaucoup compté dans les décisions des donneurs d'ordres. Dans le domaine de l'automobile, Toyota a régressé de 1,20% à 4 540 yens, Honda de 2,39% à 3 465 yens et Nissan de 2,05% à 955 yens. Dans le secteur de l'électronique, l'action Panasonic s'est distinguée par une hausse de 3,90% à 719 yens, après avoir bondi de près de 17% la veille grâce à une rentabilité opérationnelle retrouvée selon les résultats et prévisions publiés vendredi. Sharp a au contraire perdu 3,46% hier à 335 yens et Sony 0,69% à 1 447 yens. Hitachi, qui a annoncé la veille des résultats décevants, a perdu 6,35% à 531 yens. Même motif même sanction pour Mitsubishi Motors dont le titre a dévissé de 5,60% à 118 yens après la publication de ses résultats à la mi-journée. Autre baisse notable, celle de l'action Fast Retailing, qui a reculé de 3,16% à 24'230 yens à cause de chiffres de ventes en janvier au Japon inférieurs à ceux du même mois de 2012 à périmètre constant dans les boutiques Uniqlo. Par ailleurs, même si les enquêtes en cours n'ont pas encore permis de comprendre l'origine de récents incidents liés aux batteries de Boeing 787, la compagnie Japan Airlines (JAL), qui en exploite 7, a élevé lundi ses prévisions de résultats, ce qui a plu aux actionnaires. Le titre s'est élevé de 5,11% à 4 010 yens, son niveau le plus haut depuis le retour de JAL en Bourse en septembre.