La Fête nationale de la datte vient d'être clôturée à Biskra . Ce que l'on retient de cette grande manifestation, les révélations de part et d'autre concernant les difficultés que rencontre cette filière, notamment dans le domaine de l'exportation. L'intervention du ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub est signifiante, à plus d'un titre, dans la mesure où il reconnaît, sans équivoque, l'existence d'un certain nombre d'obstacles qui freinent le développement de la filière et son déploiement sur les marchés extérieurs. Néanmoins, avec l'entrée en vigueur du nouveau dispositif appelé " couloir vert " , les choses devraient s'arranger. Le " couloir vert " consiste à mettre en œuvre un certain nombre de mesures visant à faciliter les démarches administratives et douanières. L'objectif principal de la nouvelle politique est sans doute, de redynamiser les exportations de dattes, qui connaît depuis quelque temps une situation désastreuse. Les opérateurs de la filière ont tiré la sonnette d'alarme. Ils ont, ainsi interpellé les pouvoirs publics afin d'accélérer les procédures bureaucratiques d'autant plus que la datte est connue comme étant un produit périssable en plus des mauvaises conditions de stockage notamment au niveau des ports. Rappelons, dans ce contexte, que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, a réuni, récemment, les professionnels de la datte pour les initier au contenu de la nouvelle démarche de fonctionnement nommée couloir vert. Décidément, le gouvernement n'a pas fait sourde oreille et a pris en compte les doléances des opérateurs en mettant en place ce nouveau dispositif. Il s'agit, donc, d'une série de mesures tendant à faciliter la tâche aux opérateurs de la filière. Ce "couloir vert", qui est déjà opérationnel permettra aux exportateurs de la datte, dont la période de collecte a déjà commencé, d'éviter les malencontreux tracas d'ordre administratif qui se dressent comme un véritable obstacle devant cette activité qui fait rentrer de la devise au Trésor. Septième producteur mondial de dattes, l'Algérie exporte en effet, 15 000 tonnes, chaque année, dans tous les pays du monde, surtout vers les pays d'Europe dont la France. C'est, en effet là, qu'est acheminée 90% de la production algérienne pour être, entre autres, réexportée. Il faut savoir, également, que sur 700 millions de dollars d'exportations hors hydrocarbure, l'Algérie exporte des produits agricoles frais pour une valeur de 25 à 30 millions de dollars à peine par an dont 15 à 20 millions de dollars pour les seules dattes. Le couloir vert se veut donc comme une solution à expérimenter. Sa mise en place a été décidée après concertation au niveau du gouvernement. Une première expérience, qui pourra, si elle s'avère efficace, être étendue à d'autres produits agricoles d'exportation, expliquera Saïd Barkat. Il faut dire, par ailleurs, que le niveau des exportations de la datte demeure insignifiant si l'on tient compte du niveau de production. Pour une production de 510 000 tonnes en 2005, seules quelque 23 000 tonnes ont pu être exportées. Autrement dit, les nouvelles mesures viennent à temps pour lever les contraintes sur activité qui pourra générer des rentrées d'argent assez remarquables surtout quand on sait que le patrimoine de production a été plus que doublé ces dernières années grâce aux multiples mesures contenues dans les différents dispositifs de soutien au secteur agricole. Si la nouvelle démarche vise une fluidité maximale des opérations d'exportation et un traitement rapide des dossiers, il n y aura plus de raisons de se plaindre par la suite. Les opérateurs devront faire preuve de professionnalisme à moins que le dispositif ne soit que fictif.