Les Bourses européennes ont terminé en baisse avant-hier, après des indicateurs américains moins bons que prévu, de mauvais chiffres de la production manufacturière en Chine et une chute des marchés japonais. Outre-Atlantique, les dépenses de construction ont légèrement progressé en avril, mais moins que prévu par les analystes. Par ailleurs, l'activité des industries manufacturières s'est contractée en mai pour la première fois depuis novembre. "Des chiffres globalement décevants", soulignent les économistes chez Natixis. L'Eurostoxx a perdu 0,79% La Bourse de Paris a terminé sur une baisse (-0,71%). A la clôture, l'indice CAC 40 a cédé 27,92 points à 3 920,67 points, dans un volume d'échanges de 2,81 milliard d'euros. Sanofi perdait 1,53% à 81,25 euros après avoir annoncé l'abandon du programme de recherche expérimentale sur la molécule iniparib (cancer). Crédit Agricole a lâché 0,93% à 7,22 euros et Société Générale 0,86% à 30,59 euros. BNP Paribas a mieux résisté (-0,06% à 45,3 euros). LVMH a perdu 0,84% à 135,50 euros. L'autre grand groupe de luxe Kering (ex-PPR) abandonne 0,89% à 166,7 euros. Dans le secteur automobile, Renault a perdu 2,09% à 58,51 euros et PSA 0,40% à 6,8 euros. Du coté des hausses, on note la progression de Veolia Environnement (+0,96% à 9,7 euros) et Club Med (+0,68% à 17,79 euros). La Bourse de Londres a clôturé en baisse de 0,88%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 57,97 points par rapport à la clôture de vendredi, à 6 525,12 points. Le fabricant de microprocesseurs ARM Holdings a chuté de 6,98% à 919 pence tandis que la compagnie aérienne à bas coûts EasyJet a cédé 3,55% à 1 221 pence et le groupe de grande distribution Tesco 1,92% à 358,45 pence. La compagnie d'eau Severn Trent a reculé pour sa part de 0,49% à 2 042 pence après avoir rejeté une offre de rachat révisée d'environ 5 milliards de livres d'un consortium comprenant le groupe canadien Borealis Infrastructure et le Koweït. Les valeurs minières ont en revanche gagné du terrain à l'image d'Antofagasta (+2,64% à 970,5 pence), de Vedanta Resources (+2,30% à 1 291 pence) ou de Glencore Xstrata (+1,07% à 326,55 pence). La Bourse de Francfort a terminé dans le rouge, après la publication d'une série d'indicateurs mitigés aux Etats-Unis et en Europe, tandis que le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'Allemagne en 2013. A la clôture, l'indice vedette Dax a reculé de 0,76% à 8.285,80 points tandis que le MDax des valeurs moyennes a cédé 1,01% à 13 950,97 points. Lufthansa a pris 0,48% à 16,71 euros. La compagnie aérienne a profité des commentaires du directeur général de l'association mondiale des transporteurs aériens (IATA), Tony Tyler, selon qui les compagnies aériennes devraient dégager un bénéfice en hausse de 12,7 milliards de dollars (9,8 milliards d'euros) cette année, en dépit d'un environnement qui "reste dur". Le spécialiste de la santé Fresenius et le groupe pharmaceutique BASF ont également fait figure de rescapés, prenant respectivement 1,51% à 92,86 euros et 0,74% à 75,79 euros. ThyssenKrupp, dont le patron Heinrich Hiesinger a déclaré au Wall Street Journal qu'il comptait renforcer sa présence en Chine, pour tirer sa croissance, a reculé de 0,29% à 15,41 euros. L'indice SMI des valeurs vedettes de la Bourse suisse a mal commencé la semaine, en baisse de 2,09% à 7 780,98 points. Credit Suisse, le numéro deux de l'industrie bancaire en Suisse, a perdu 3,10% à 27,86 francs. UBS a mieux résisté, perdant 0,88% à 16,86 francs tout comme Julius Baer à moins 1,34% à 37,49 francs. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse, avant-hier, de 0,64% à 361,07 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par l'opérateur de télécoms KPN, qui a chuté de 5,30% à 1,41 euros. A la hausse, le groupe postal PostNL a gagné 0,67% à 2,12 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a fini en net recul de 1,39% à 5 856,74 points, pénalisé surtout par son poids-lourd Portugal Telecom, qui a dévissé de 4,09%. Les valeurs financières ont également pesé sur la place portugaise: la banque BCP a chuté de 1,87%, la BES de 1,7% et la BPI de 1,26%. La Bourse de Madrid a clôturé en baisse, l'Ibex-35 abandonnant 0,44% à 8 284,4 points, dans le sillage des autres places européennes. La journée a été marquée par une baisse des ventes de voitures neuves en mai de 2,6%, un recul atténué par la prime à la casse mise en place par le gouvernement. Les deux principales banques ont fini en recul, Santander cédant 0,76% à 5,498 euros et BBVA perdant 0,90% à 7,182 euros et CaixaBank a terminé en baisse de 1,55 à 2,737 euros. Abertis, qui a indiqué envisager la vente de l'aéroport londonien de Luton, a perdu 0,07% à 13,865 euros. La bourse de Milan a terminé en baisse de 0,91%, l'indice FTSE Mib terminant à 17'058 points. La meilleure performance a été réalisée par le groupe automobile Fiat, après les bons chiffres des ventes de Chrysler aux Etats-Unis, avec +3,27% à 6,325 euros. Le groupe Enel green Power a enregistré une hausse de 2,59% à 1,704 euro tandis que Prysmian a gagné 1,51% à 16,8 euros. La Banca Popolare Milano a enregistré la plus forte baisse, -3,29% à 0,4146 euros, suivie par Telecom Italia qui a perdu 3,17% à 0,58 euro. La Bourse de Bruxelles a reculé en légère baisse, cédant 0,53% à 2 635,27 points. Seulement quatre valeurs de l'indice Bel-20 ont terminé dans le vert, dont Solvay qui a enregistré la plus forte hausse (+2,51% à 114,30 euros) et l'assureur Ageas (+1,09% à 28,73 euros). Le plus fort recul a été enregistré par le groupe de biotechnologie ThromboGenics qui a perdu 4,25% à 30,76 euros, après avoir déjà reculé de 2,24% vendredi. Wall Street finit en hausse, accueillant d'un bon œil de mauvais chiffres Wall Street a fini en hausse, accueillant des chiffres économiques décevants aux Etats-Unis comme un signe du maintien de la politique de soutien exceptionnelle à l'économie menée par la banque centrale américaine: le Dow Jones a gagné 0,92% et le Nasdaq 0,27%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average s'est adjugé 138,46 points à 15 254,03 points et le Nasdaq 9,46 points à 3 465,37 points, après une séance passée en grande partie dans le rouge. Le Standard & Poor's 500 a avancé de 0,59% (+9,68 points) à 1 640,42 points. Après une trajectoire en dents de scie, les grands indices new-yorkais ont nettement regagné du terrain en toute fin d'échanges, dans un marché marqué par une forte volatilité. Ces hésitations initiales traduisaient les doutes des investisseurs concernant la signification des chiffres qui ont été publiés ce matin et leurs implications pour le marché, a noté Dan Greenhaus, gestionnaire de portefeuilles pour BTIG. L'activité des industries manufacturières américaines s'est contractée contre toute attente en mai pour la première fois depuis novembre, selon un indice publié par l'association professionnelle ISM. Il s'est établi à 49%, sous le seuil de 50%, marquant la limite entre hausse et contraction de l'activité, pour la première fois depuis six mois. Alors que des indicateurs tendaient à montrer que la période de ralentissement de la croissance américaine touchait à sa fin, l'indice manufacturier ISM montre une nette faiblesse de l'activité, a relevé Harm Bandholz, économiste de UniCredit Research. D'autre part, dans la construction, les dépenses ont moins progressé que prévu en avril, avançant de 0,4% sur un an par rapport à mars, soit moins de la moitié de la hausse attendue par les analystes (+1,1%). Loin de faire plonger le marché dans le rouge, ces indicateurs peu brillants ont accentué l'appétit des acheteurs pour le marché des actions. Economiquement, ils ne sont pas bons, mais ils semblent aussi indiquer que la Réserve fédérale (Fed) va pouvoir rester dans le jeu. Des commentaires du président de la Fed, Ben Bernanke, ont renforcé ces dernières semaines les attentes d'un ralentissement anticipé des mesures exceptionnelles de soutien de l'institution à l'économie en cas d'amélioration durable de la conjoncture. Or l'essor de Wall Street ces derniers mois est largement dû à ses injections de liquidités dans le circuit financier américain. Le Dow Jones était en outre soutenu par la performance du laboratoire pharmaceutique Merck (+4,84% à 48,96 dollars), membre de l'indice. Le groupe a fait état d'une étude clinique révélant qu'une immunothérapie a permis de réduire de 38% les tumeurs chez des malades atteints d'un mélanome avancé, forme la plus agressive de cancer de la peau. Les constructeurs automobiles, qui publiaient, avant-hier, leurs chiffres de ventes mensuelles, perdaient du terrain. Le numéro un américain General Motors (GM) reculait de 0,15% à 33,84 dollars, en dépit d'une hausse. Ford, numéro deux du secteur, cédait 0,32% à 15,63 dollars, malgré l'annonce de son meilleur mois de mai depuis six ans. Alors qu'Apple comparaissait, avant-hier, à New York devant la justice qui le soupçonne de s'être entendu avec cinq maisons d'édition américaines pour relever les prix des livres électroniques au détriment des consommateurs, son titre reculait de 1,19% à 444,49 dollars. Le groupe informatique Microsoft avançait de 0,72% à 35,15 dollars alors que son patron, Steve Ballmer, envisagerait une restructuration profonde de ce géant des logiciels pour le centrer davantage sur les tablettes et les téléphones portables multifonctions, selon le site spécialisé AllThingsD qui cite des sources proches du dossier.