Les pertes fiscales douanières sont estimées à 2,3 milliards de dollars à la fin de l'année 2012 suite à la réduction des taxes et droits induits par la mise en œuvre de l'accord d'association signé entre l'Algérie et l'Union européenne " a déclaré, hier, Ali Bey Nasri, consultant international et président de l'association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL) dans le cadre du séminaire organisé sur l'accord préférentiel entre l'Algérie et l'Union professionnelle par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) à l'Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA). L'Algérie a constaté et l'a fait savoir, dit-il, devant l'Union européenne (UE) que cet accord d'association n'a pas été à son avantage, car il a engendré des pertes fiscales, des droits et taxes douanières. Cela représente 50 à 53 % de ses importations. Le conférencier a souligné que l'Algérie a démantelé 2034 produits jusqu'ici tandis qu'ils étaient au seuil zéro au 1er septembre 2005. " En 2010, l'Algérie a demandé certains réglages sur les articles 11 et 16 de la clause de révision de l'accord qui devait intervenir à mi- parcours sur une échéance de 12 ans en 2017 avec la zone de libre-échange pour les produits industriels. On devait atteindre le taux zéro en 2017 " a-t-il dit. Aussi, 25 à 80 % des produits industriels algériens peuvent entrer dans l'Union européenne sans droits de douanes et il existe des concessions réciproques pour d'autres produits. L'Algérie revendique surtout la libre circulation des marchandises sachant que le pays a figé sa classification douanière et droits de douane jusqu'à 45 % sur la base de l'année 2000 avec un taux moyen de 30 % pondéré sachant qu'il était de 18,56 % en 2002. En fait, le taux algérien est l'un des plus bas en Méditerranée. L'Algérie exporte ses produits industriels, agricoles et agroalimentaires vers plusieurs pays de l'UE, mais avec l'adhésion prochaine d'autres pays européennes, elle aura la possibilité de commercialiser ses marchandises, notamment avec la Bulgarie, l'Albanie, le Kosovo… Cependant, l'Algérie exporte déjà certains produits, tels que les phosphates et le sucre vers la Croatie qui va adhérer à l'Union européenne le 1er juillet prochain. Aussi, l'Algérie entretient des relations commerciales et de partenariat avec la Serbie dont une délégation d'hommes d'affaires visitera prochainement l'Algérie pour chercher des opportunités de coopération avec les opérateurs économiques nationaux, tant publics que privés. Ainsi donc , selon le conférencier, l'Algérie dispose actuellement, sans démantèlement tarifaire total d'un des taux douanier et fiscal le plus bas dans la région de la Méditerranée. Mais la production nationale en reçoit un coup car elle n'est pas suffisamment protégée par l'invasion des importations massives.