L'agence de notation Fitch a annoncé avant-hier qu'elle relevait la perspective de la note attachée à la dette de l'Italie de négative à stable, tout en maintenant la note à BBB+. L'agence fait valoir que la récession a pris fin, que les conditions de financement de l'Italie se sont améliorées et que les risques budgétaires liés au secteur financier ont diminué car les grandes banques italiennes ont profité de l'amélioration des conditions de marché pour renforcer leurs fonds propres. La perspective stable reflète l'opinion de Fitch que les risques à la hausse ou à la baisse sont actuellement équilibrés, explique l'agence. Malgré cette bonne nouvelle, la bourse de Milan a ouvert en baisse comme ses paires en Europe, l'indice Ftse Mib perdant 0,47% à 21 716 points. Fitch a justifié également le relèvement de la perspective par les réformes structurelles lancées par le nouveau gouvernement de Matteo Renzi avec un calendrier ambitieux ainsi que la confirmation de la volonté affichée par le précédent gouvernement de maintenir le déficit sous les 3% du PIB. Fitch a justifié aussi sa notation par l'existence en Italie d'une économie de grande taille, plutôt riche, diversifiée et à forte valeur ajoutée avec des niveaux d'endettement privé modérés et un système de retraites au financement solide. L'agence de notation souligne cependant que malgré des améliorations cycliques, la croissance italienne reste faible comparée aux pays dans la même fourchette de notation mais également aux autres membres de l'eurozone. Parmi les facteurs qui pourraient conduire Fitch à revoir à la hausse la note de la dette italienne, une stabilisation de la part de la dette par rapport au PIB et une reprise économique durable sont avancées. A l'inverse, des troubles politiques qui paralyseraient les politiques économiques et fiscales ainsi que des mesures fiscales ou un choc économique réduisant la confiance des marchés auraient un effet négatif. Arrivé au pouvoir le 12 mars, le nouveau Premier ministre italien Matteo Renzi a annoncé une série de mesures choc telles que l'abolition du Sénat, une baisse des impôts pour les plus pauvres et les PME ainsi que des mesures d'économies chiffrées entre 5 et 7 milliards d'euros. Fitch a souligné que l'Italie a dégagé un excédent de ses comptes courants en 2013 pour la première fois depuis la crise financière (2008/2009) et l'agence s'attend à ce qu'il s'accroisse grâce à une forte demande à l'export notamment de la part des partenaires de l'Italie dans la zone euro alors que les importations restent peu dynamiques en raison de la faiblesse de la demande intérieure. Malgré une croissance attendue à seulement 0,8% en 2014, le gouvernement italien prévoit de contenir son déficit à 2,6% du PIB à la fin 2014 et prévoit un retour à l'équilibre pour 2016. Selon Fitch, le ratio entre dette et PIB atteindra un pic de 135% en 2014 contre une prévision précédente de 133% à la fin de l'année mais cela s'explique par une croissance plus faible qu'anticipé du PIB. En tablant sur un ratio en faible diminution et qui restera au-dessus de 130% jusqu'en 2017, Fitch a averti que cet endettement élevé laisse peu de marges budgétaire (à l'Italie) pour faire face à d'éventuels chocs négatifs sur l'économie. Parmi les autres facteurs de fragilité, Fitch a cité le potentiel de croissance plutôt faible de l'Italie après une contraction de 4,1% du PIB depuis la mi-2011, l'une des plus fortes récessions enregistrées dans la zone euro, ainsi que le taux de chômage qui a atteint 13% en février et continue d'augmenter.