Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en légère hausse avant-hier, l'annonce de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, accusée d'envenimer la crise ukrainienne, l'emportant sur l'espoir d'une reprise prochaine des exportations en Libye. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin s'est apprécié de 24 cents, à 100,84 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a de son côté terminé à 108,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,46 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Les cours du WTI avaient nettement augmenté dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance physique à New York dans l'anticipation de l'adoption de sanctions supplémentaires à l'encontre de la Russie, a observé Matt Smith de Schneider Electric. Et les Etats-Unis et l'Union européenne ont bien annoncé, peu après le début de la séance, qu'ils imposaient de nouvelles mesures de rétorsion contre Moscou en raison de l'absence de désescalade de la situation en Ukraine. Côté américain, sept responsables russes et 17 sociétés, jugés proches du président russe Vladimir Poutine, sont concernés. Washington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements high-tech qui pourraient avoir un usage militaire. L'Union européenne, de son côté, va ajouter quinze noms à la liste des personnes sanctionnées. Après ces annonces, les cours du brut américain se sont repliés, allant jusqu'à accuser quelques pertes avant de se reprendre en fin de séance, car le marché s'attendait à des sanctions plus sévères, a relevé Matt Smith. Ce n'est rien de plus qu'un geste symbolique. Comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, le marché européen de l'énergie est sensible à tout risque de dérèglement de l'approvisionnement. Parallèlement, il semblerait que la Libye soit vraiment prête à reprendre les exportations, les rebelles ayant apparemment laissé aux autorités le contrôle du port de Zwitina, a indiqué Matt Smith. Les ports de l'Est libyen sont bloqués depuis juillet par des autonomistes, empêchant toute exportation de brut et provoquant une chute de la production à 250 000 barils par jour, voire moins, contre près de 1,5 million b/j en temps normal. Mais les rebelles ont conclu début avril un accord permettant la levée des blocages de plusieurs ports. Cela pèse sur les cours du brut car il devrait y avoir plus d'offre au niveau mondial, a souligné Matt Smith. Par ailleurs, les tensions en Ukraine occultent le fait que les Etats-Unis sont submergés de brut, a rappelé Phil Flynn de Price Futures Group: selon le dernier rapport hebdomadaire des autorités américaines, les stocks d'or noir sont actuellement à leur plus haut niveau depuis 1931. Pour Bill Baruch de iiTrader.com, la faible progression des prix de l'or noir lundi est aussi liée au fait que les investisseurs attendent surtout de voir ce qui va se passer mercredi quand seront d'une part dévoilées les conclusions du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) et d'autre part le rapport hebdomadaire sur les stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis.