Les cours du pétrole étaient mitigés hier matin en Asie, après des chiffres en demi-teinte sur la croissance de la Chine, 2e économie mondiale, et dans l'attente des stocks hebdomadaires de pétrole américains. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 4 cents, à 103,79 dollars, en fin de matinée, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord, échéance juin, premier jour de ce contrat, reculait de 16 cents à 109,20 dollars. "Le PIB chinois est meilleur que prévu mais (sa croissance) est moindre qu'au trimestre précédent et je pense que les investisseurs vont avoir en tête le schéma +la Chine ralentit+", a déclaré David Lennox, analyste au cabinet Fat Prophets à Sydney. La Chine a enregistré au premier trimestre une croissance de 7,4%, un ralentissement marqué par rapport au 7,7% affiché sur les trois derniers mois de 2013. Le taux est en revanche légèrement supérieur à la prévision médiane de 13 analystes (7,3%). Les indicateurs chinois sont des facteurs clé pour le marché pétrolier, la Chine étant la deuxième économie mondiale et le plus gros consommateur d'énergies au monde. Les opérateurs attendaient par ailleurs la publication des stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis, qui devraient afficher une nouvelle hausse selon les analystes. La veille, le pétrole new-yorkais a clôturé en baisse, miné par des signes clairs d'une reprise des exportations libyennes et l'attente d'une nouvelle hausse des stocks de brut américains, dans un marché continuant à surveiller l'Ukraine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a cédé 30 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,75 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, a terminé à 108,74 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 33 cents par rapport à la clôture de lundi. La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé mardi qu'elle s'apprêtait à exporter sa première cargaison de brut depuis le port d'Al-Hariga, dans l'est du pays, après plus de huit mois de blocage. Les autorités libyennes et les autonomistes avaient annoncé le 6 avril être parvenus à un accord prévoyant la levée immédiate du blocage des ports de Zwitina et d'Al-Hariga. Mais échaudés par de précédentes tentatives inabouties de résolution des différends, les investisseurs prenaient jusqu'à présent ces informations avec circonspection. "Même si l'extraction de brut en Libye reste pour l'instant à un assez bas niveau, à environ 200 000 barils par jour", le marché "a été rassuré" par l'annonce de cette première cargaison de 1 million de barils par un pétrolier italien, estimait Tim Evans de Citi. Les investisseurs continuent par ailleurs de scruter l'Ukraine, où Kiev a déployé mardi ses forces, armée et Garde nationale, dans l'Est du pays face aux insurgés pro-russes. Cette offensive, si elle se concrétise, devrait encore attiser les tensions avec la Russie, qui a massé selon l'Otan jusqu'à 40 000 hommes à la frontière entre les deux pays et averti Kiev à plusieurs reprises de ne pas intervenir. Mais "pour l'instant les acteurs du marché attendent de voir ce qui va vraiment se passer", soulignait Michael Lynch de Strategic Energy and Economic Research. "S'il s'agit juste d'expulser quelques manifestants ou si cela dégénère en vrais combats". Les investisseurs craignent notamment qu'une escalade des tensions conduise à des sanctions contre la Russie pouvant déstabiliser le marché européen de l'énergie. Le marché se préparait également à la publication mercredi du rapport hebdomadaire des autorités américaines sur le niveau de stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire anticipent en moyenne une hausse des réserves de brut de 1,5 million de barils. Les stocks de produits distillés sont de leur côté attendus en baisse de 100'000 barils et ceux d'essence en recul de 1,4 million.