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Pourquoi le prix du pétrole flambe ?
Publié dans Le Maghreb le 29 - 10 - 2007

Le cours du baril du brent à Londres a clôturé, fin octobre 2007, à plus de 80 dollars le baril, suivi de la dépréciation du dollar devant l'euro, celui-ci dépassant 1,40 dollars et ce malgré la baisse du taux directeur américain de la FED d'un demi point, qui et passé à la mi- septembre 2007 de 5,25 à 4,75%.
Docteur Abderrahmane mebtoul
Expert International
Dans ce contexte, il est utile de rappeler que la consommation d'énergie a connu une évolution depuis que le monde est monde, surtout depuis la révolution industrielle à nos jours et que les différentes sources d'énergie sont en concurrence : charbon, pétrole, gaz, nucléaire, les énergies renouvelables dont le solaire, éolienne , géothermique. Et que le marché du pétrole est un marché mondial alors que le marché du gaz est plus segmentée (l'idée d'une Opep du gaz étant un projet non réalisable à court terme et des solutions peuvent être trouvées conciliant les intérêts tant des producteurs que des consommateurs). Comme il est utile de préciser qu'il faut manier prudemment les données sur le niveau des réserves de pétrole et de gaz qui dépend à la fois des découvertes substantielles tenant compte des nouvelles technologies, du rythme d'exportation actuel, de la consommation intérieure, des coûts importants et de l'évolution du prix de cession : un gisement peut être rentable à 60 dollar le baril et non rentable à 30 dollars, les gisements marginaux de pétrole pouvant être rentables à la différence des gisements marginaux de gaz s'ils sont éloignés des lieux de connexion.. A titre de rappel l'Algérie a 2,5 à 3,5% des réserves mondiales rentables de gaz, au prix actuel seulement contre plus de 30% et 15% pour la Russie et l'Iran et sans compter la venue prochaine de bon nombre de pays africains , étant également un producteur marginal de pétrole. D'où l'importance de penser à asseoir la réforme globale pour une économie compétitive centrée sur l'entreprise et son fondement le savoir pour des segments hors hydrocarbures dont nous avons des avantages comparatifs et sur les énergies renouvelables dont le solaire. Aussi, plusieurs facteurs essentiels intimement liés me semblent être les fondamentaux de l'évolution du prix du brent, le prix du gaz étant indexé sur le cours du pétrole.
I- L'expansion de l'économie mondiale
L'élément fondamental qui explique l'envolée des cours du pétrole est, premièrement, l'expansion inégalée de l'économie mondiale. Le rapport du FMI et de la Banque mondiale de 2006 constatent que les prochaines années verront une croissance mondiale soutenue tirée surtout par les pays émergents, les pays en développement ayant atteint en 2006 un niveau de croissance quasi record de 7 %. Et bien qu'il faille s'attendre à un ralentissement en 2007 et 2008, cette croissance restera probablement supérieure à 6 %, soit plus du double de celle des pays à revenus élevés, laquelle devraient s'établir à 2,6%. A cet effet, l'évolution du taux de croissance de l'économie mondiale, et notamment de la Chine,( la 4e puissance économique mondiale actuellement risquant de devenir la première horizon 2030, actuellement la deuxième importatrice de pétrole/gaz) et de l'Inde (dont la population pour les deux pays approche les 30/35% de la planète) l'entrée de la Russie avec une forte consommation intérieure , influent sur le niveau du prix du brent du fait du déséquilibre offre/demande. Cette dynamisation de l'économie mondiale avec sa financiarisation accrue par la domination des actionnaires et des fonds de pension, notamment américains , explique qu'elle a pu absorber ces hausses de prix sans incidences majeures,les pays les plus pénalisés étant les pays pauvres du Tiers-monde, contrairement aux années 1974/1980, avec l'entré des pays émergents qui bousculent la hiérarchie pesant de plus en plus lourd sur les marchés, entièrement dominée il y a vingt ans par les Américains et les Japonais: Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) ; le géant de l'énergie russe Gazprom, coté depuis 1996 qui compte investir dans les 25 prochaines années la somme colossale de 420 milliards de dollars US,; l'opérateur de télécommunications, China Mobile, coté à Hongkong depuis 1997, compte parmi les trente premiers du classement et Tata Steel, un des plus grands sidérurgistes indiens coté à Bombay. C'est que le monde économique a fondamentalement changé en 2007, expliquant qu'en l'espace de vingt ans, les vingt premières capitalisations au monde ont été multipliées par dix. C'est ce que révèle une étude réalisée par Fidelity International, publiée en juin 2006 et Exxon Mobil( groupe pétrolier ), passé de la 2e à la 1ère place avec 371,2 milliards de dollars, (plus de trois fois et demi le PIB algérien). Les différentes concentrations des grandes compagnies des hydrocarbures , notamment les dernières fusions tenant compte du contrôle à l'aval des différents segments des arbres généalogiques du pétrole et du gaz, source de forte valeur ajoutée et le contrôle par les compagnies des services qui seront soumis aux règles de l'OMC à l'horizon 2010 montre clairement une maîtrise globale de ces hausses de prix à l'aval, laissant une fraction de l'amont aux pays producteurs de l'Opep qui se cantonnent dans le brut ou le semi-brut. Comme nous ne sommes plus dans les années 1974, et 1978 où la hausse du cours du baril a eu comme conséquence une récession des pays développés. Des mécanismes ont été mis en place pour absorber cette hausse, mécanismes favorisés par le recyclage des pétro-dollars qui s'investissent dans les pays développés. Pour preuve du fait de la faiblesse des capacités d'absorption de cette aisance financière, l'Algérie, selon l'Institut Peterson, dans sa note de conjoncture d'août 2007 proche du département d'Etat américain, aurait placé 43 milliards de dollars US en bons de trésor américain, ces placements étant garantis par l'Etat américain avec un taux fixe, bien que faible. La constatation pour ces placements, si le montant est vérifié cela représenterait la moitié des réserves de change bien que selon la déclaration officielle d'un ministre des Finances algérien courant 2006, ils produiraient entre 1 et 2 milliards de dollars US. Mais cela n'est pas propre à l'Algérie puisque d'autres pays contribuent indirectement comme les pays du Golfe à la croissance des pays développés comme les Emirats arabes unis (entre 500 et 875 milliards de dollars) et le Qatar (50 milliards). Liée à cette expansion de l'économie mondiale, l'importance du niveau de consommation qui tenant compte de la révolution technologique, serait selon certaines prospectives la suivante : la part du pétrole et du gaz passerait respectivement entre 2000 et 2040 de 40 et 22% à 20 et 25% avec le retour du charbon 25% expliquant la stratégie américaine à la fois de geler son exploitation de charbon dont les réserves prouvées uniquement en charbon sont le double en termes d'efficacité énergétique que les réserves de l'Arabie Saoudite- et d'étendre son influence politique et militaire sur les régions à forte potentialités énergétiques (Moyen-Orient). Ainsi, la dépendance énergétique tant des USA que de l'Europe devrait passer de 50% à plus de 70% à l'horizon 2020 avec l'entré de la Chine qui a importé pour plus de 45 milliards de dollars US d'hydrocarbures en 2006 , qui devrait passer à la 3e puissance économique mondiale, avant l'Allemagne (11,1% de taux de croissance en 2006 contre 10,7% en 2005 avec un produit intérieur brut dépassant 2650 milliards dollars soit plus de 26 fois le PIB algérien le PIB allemand s'étant élevé en 2006 à 2900 milliards de dollars US). D'où, d'ailleurs, les rivalités économiques actuelles entre les USA et la Chine pour l'Afrique, expliquant la position de cette dernière sur le Darfour expliquant notamment la présence active des USA au Moyen Orient, en Mer caspienne et leur présence en Irak. Concernant la place de l'approvisionnement en gaz de l'Europe de l'Algérie , il est utile de rappeler qu'en 2006 sa part représente 10%, 24% pour la Russie et 17% pour la Norvège et selon un rapport récent de la commission de Bruxelles, cette part, si les tendances ne sont pas renversées, entre 2020/2040, serait de 40% pour la Russie, 30% pour l'Algérie (sous réserve de nouvelles découvertes) et 25% pour la Norvège, expliquant le dernier rapport de la commission de Bruxelles de vouloir atténuer cette dépendance tant vis-à-vis de Sonatrach que de Gazprom. Pour notre pays, l'objectif est une exportation de 85/100 milliards de mètres cubes de gaz, notamment à travers les réseaux Galsi et Medgaz la construction de complexe de GNL, certes permettant une relative indépendance, mais demandant du temps. C'est dans ce cadre que rentrent les grands projets comme le Nigal (gazoduc Nigeria Europe via Algérie nécessitant un financement de plus de 10 milliards de dollars US qui est toujours malheureusement en gestation et dont les tensions sécuritaires au Nigeria ne faciliteront pas la réalisation, ou la connexion des gisements tchadiens de gaz qui sont des projets structurants pour l'Afrique. Cela traduirait dans la réalité les objectifs du NEPAD, dont les réalisations concrètes sont actuellement loin des espérances.
II- Autres facteurs économiques et géostratégiques
Le contrôle de l'énergie au niveau mondial est au cœur de la stratégie géo- stratégique américaine (d'ailleurs chinoise et européenne) sous-tendant toute la stratégie militaire. Pour preuve, le parlement américains en juillet 2007, a voté une motion contre toute tentative de création d'un Opep du gaz craignant qu'un cartel de gaz réunissant entre autres les plus grands producteurs potentiels notamment la Russie, le Qatar, l'Iran, le Vénézuéla aurait d'énormes conséquences pour son industrie d'armement affectant ses capacités de défense car les substances issues du gaz sont largement utilisés dans l'industrie de l'armement comme les industries chimiques, plastiques, et les matériaux composites. Et le récent accord entre Gazprom et la compagnie française total (Gazprom 75%, 25% pour Total, cette dernière venant également de s'implanter au Qatar, et bientôt en Libye) pour le développement du gigantesque gisement gazier de Chtokman et les importants gisements au dessus du cercle polaire plus de 25% des réserves mondiales expliquant les tensions actuelles entre le Canada des pays limitrophes et la Russie pour la délimitation du territoire posant pour la première fois un important problème de droit. Ainsi lié à cet aspect géostratégique, faudrait-il inclure plusieurs facteurs. Premièrement la stratégie de lobbies influents aux USA qui n'ont pas intérêt à un prix bas en deçà d'un certain seuil pour éviter la fermeture des puits marginaux, notamment au Texas, le stockage ou le déstockage notamment aux USA et des capacités de raffinage qui sont faibles surtout lorsqu'on sait que la marge bénéficiaire est extrêmement réduite, expliquant la faiblesse de l'investissement. Encore ne faudrait-il pas oublier que les taxes des pays développés dans le prix final à la pompe peuvent représenter selon les pays développés entre 50 et 70% , ces Etats développés accaparant ainsi une fraction importante de la rente pétrolière et gazière pour alimenter leurs budgets . Et lorsqu'on cible que l'Opep, la part de cette dernière (du fait de la situation en Irak qui constitue potentiellement la deuxième puissance exportatrice mondiale en termes de réserves de pétrole) représente environ 40% de la production commercialisée, (les pays non l'Opep représentant environ 60%- Russie par exemple premier producteur de gaz et second dans le pétrole). Par ailleurs, cette envolée du prix du brent s'explique par le fait que les stocks d'essence aux USA, en cette période de forte consommation, sont faibles surtout à l'approche de l'hiver. Deuxième facteur les phénomènes boursiers spéculatifs , les tensions géopolitiques avec le Venezuela, le bouclier anti-missile américain en Europe et la réponse de la Russie à travers la stratégie de Gazprom , sans oublier certaines tensions avec les ex-républiques soviétiques où transitent le gaz russe, au Moyen-Orient et avec l'Iran, porte de l'Asie, puissance régionale à terme, grand producteur , influençant certains pays riverains à grandes potentialités énergétiques ( chiites) et surtout contrôlant une grande partie du passage maritime des exportations des hydrocarbures des principaux pays du Golfe à travers le détroit d'Ormuz, dont les réserves mondiales sont de plus de 60% de la planète. Sans oublier les conflits internes au Nigeria , ce pays produisant selon l'Agence internationale de l'énergie dans son dernier rapport 2007 moins de 2 millions de barils jour accusant un déficit de plus de 800.000 barils jours. Troisième facteur lié à ces aspects économiques, la valeur réelle du brent en termes de parité du pouvoir d'achat par la prise en compte tant de l'inflation mondiale que des fluctuations du dollar et de l'euro qui ont des répercussions directes sur la valeur monétaire lorsqu'on sait que ces cinq dernières années le dollar s'est déprécié d'environ de 40% par rapport à l'euro, l'Algérie exportant son pétrole et son gaz en dollars et important de l'Europe plus de 6O% en euros. Ainsi et sans prise en compte de l'inflation mondiale, un cours de 80 dollars le baril de brent représente en réalité 56 dollars en termes de parité de pouvoir d'achat en euros et 100 milliards de dollars de réserves de change seulement 60 milliards d'euros.


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