Après de longues heures de tensions et de combats, qui ont éclaté lundi entre miliciens chiites et troupes gouvernementales près du palais présidentiel, à Sanaa, un cessez-le-feu a été décrété en fin de journée. L'arrêt des hostilités a ensuite été confirmé par des témoins et des médias. La trêve a été décidée au cours d'une réunion autour du président Abd Rabbo Mansour Hadi, des ministres de l'Intérieur et de la Défense et d'un représentant des miliciens, connus sous le nom de "houthis" ou Ansaruallah. Les combats ont fait au moins neuf morts et 67 blessés dans la ville où a résonné le bruit des tirs et des explosions, selon un bilan de source médicale. Le regain de violences est intervenu deux jours après l'enlèvement par les miliciens chiites d'Ahmed Awad ben Moubarak, le chef de cabinet du président et l'un des architectes du projet de nouvelle Constitution. M. Ben Moubarak, qui a supervisé la rédaction de ce projet de Loi fondamentale, avait dirigé le processus de Dialogue National lancé après le départ de l'ancien président Ali Abdallah Saleh en février 2012 après un an de soulèvement. Les miliciens chiites, qui n'ont cessé de monter en puissance depuis leur entrée dans la capitale, s'opposent à ce texte qui prévoit un Yémen fédéral, composé de six régions.
Un calme précaire, les civils quittent les lieux des combats Les habitants de quartiers proches du palais présidentiel ont fui en masse après le début des affrontements. Sanaa ressemblait à une ville morte lundi. L'impressionnant déploiement de miliciens sur les principaux axes a dissuadé les employés et les élèves de se rendre au travail et dans les écoles, selon des médias. La tension était palpable dans la capitale depuis samedi, date de l'enlèvement revendiqué par les miliciens chiites de M. Ben Moubarak. Région d'origine du chef de cabinet, la province sudiste de Chabwa a arrêté lundi sa production de pétrole, selon un responsable gouvernemental. Son gouverneur Ahmed Ali Belhaj a expliqué que cette décision visait à exprimer la solidarité avec M. Ben Moubarak, originaire de Chabwa.
La Ligue arabe appelle les forces politiques à cesser les violences Le cessez-le-feu a été annoncé peu après un appel de la Ligue arabe à "toutes les forces politiques" à mettre fin à "l'escalade malheureuse des violences au Yémen". L'organisation panarabe exprime son "inquiétude concernant l'escalade malheureuse des violences au Yémen" et "appelle toutes les forces politiques à cesser complètement et immédiatement toute forme de violence et à respecter les autorités légitimes du pays", a déclaré le Secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Ahmed Benhali, qui lisait un communiqué au siège de la Ligue arabe au Caire. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi n'a pas été directement menacé puisqu'il n'était pas présent au palais présidentiel, situé dans le sud de la capitale, autour duquel se sont concentrés les affrontements. Le président, qui utilise rarement ce palais, a multiplié les consultations dans sa résidence, où il a négocié le cessez-le-feu avec un représentant d'Ansaruallah, selon des sources politiques.
Des miliciens chiites encerclent la résidence du Premier ministre Des miliciens chiites encerclaient lundi soir la résidence du Premier ministre Khaled Bahah dans la capitale yéménite Sanaa, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Cette attaque est intervenue quelques heures après des tirs qui ont visé son convoi. Auparavant, un arrêt des hostilités avait été décidé dans des violences près du palais présidentiel. M. Bahah est encerclé au Palais républicain, bâtiment où il réside depuis qu'il a été nommé Premier ministre en octobre, a dit le porte-parole, Rajih Badi. Les combats ont fait au moins neuf tués et près de 70 blessés dans la ville où a résonné le bruit des tirs et des explosions, selon un bilan de source médicale. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi n'a pas été directement menacé puisqu'il n'était pas présent au palais présidentiel, dans le sud de la capitale, autour duquel se sont concentrés les affrontements. La ministre yéménite de l'Information Nadia al-Sakkaf a toutefois parlé d'un coup d'Etat. Le président, qui utilise rarement ce palais, a multiplié les consultations dans sa résidence, où il a négocié le cessez-le-feu avec un représentant d'Ansaruallah, selon des sources politiques.
Prise d'une colline Des miliciens chiites ont affirmé s'être emparés d'une colline près du palais. "Nous contrôlons le Jebel Nahdine qui surplombe le palais présidentiel, et nous permettons aux gardes de la présidence de quitter leur position avec une arme personnelle", a souligné Ali al-Bukhaiti, un responsable de la milice d'Ansaruallah. Par ailleurs, des miliciens ont commencé à pilonner aux armes moyennes et lourdes un camp de la garde présidentielle au sud du palais, ont rapporté des témoins. Des renforts de miliciens ont aussi été vus faisant route vers le palais avec deux chars de combat. Les capacités du pouvoir semblent de plus en plus restreintes parce que Nadia al-Sakkaf a annoncé que la télévision nationale et l'agence officielle échappaient désormais au contrôle de l'autorité de l'Etat.
Renforcer l'emprise La milice d'Ansaruallah semble chercher à renforcer son emprise à Sanaa où elle était entrée le 21 septembre et dont elle contrôlait jusqu'ici les principaux secteurs et bâtiments publics. Le regain de violences est intervenu deux jours après l'enlèvement par les miliciens chiites d'Ahmed Awad Ben Moubarak, le chef de cabinet du président.
Plusieurs ambassades fermées Plusieurs ambassades ont fermé leurs portes à Sanaa, la capitale du Yémen, au lendemain d'affrontements meurtriers entre les miliciens houthis et membres de la garde présidentielle, selon des sources diplomatiques occidentales. L'ambassade de France était fermée mardi jusqu'à nouvel ordre en raison des affrontements de la veille. De même, l'ambassade des Pays-Bas a fermé toute la journée lundi et celle du Royaume-Uni a fermé pendant plusieurs heures, au plus fort des combats, ont indiqué des sources dans ces missions diplomatiques.