Une mission d'affaires composée d'une vingtaine d'opérateurs algériens activant dans le secteur agricole et agroalimentaire s'est rendue le mois dernier aux Etats-Unis pour s'enquérir du savoir-faire américain et nouer des partenariats "gagnant-gagnant", avec l'aide des organisateurs à savoir la Fondation Filaha Innove et le Conseil d'affaires algéro-américain. Il faut rappeler que cette mission était axée sur les cultures céréalière et fourragère, la filière lait, les semences végétales, le matériel d'irrigation et le machinisme agricole. Hier, c'était donc au tour des Américains de venir en Algérie pour concrétiser des partenariats. Ainsi donc la coopération Algérie-USA s'intensifie ces dernières années de par surtout la positon stratégique de l'Algérie aux " portes " de l'Afrique et surtout dans le contexte régional de la MENA. Hier une délégation d'hommes d'affaires américains est arrivée à Alger conduite par la sous-secrétaire d'Etat aux Affaires économiques afin d'explorer un nouveau marché alors que des entreprises américaines envisagent d'investir. Concernant les secteurs qui sont ciblés par cette visite, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, cite plusieurs lors de son passage à l'émission " L'Invité de la rédaction " de la chaine 3 de la Radio nationale. C'est ainsi qu'il a indiqué que les discussions entre les hommes d'affaires algériens et leurs homologues américains porteront, en dehors bien évidemment de la relance de la coopération économique " à l'arrêt depuis 2004 ", sur la mise en œuvre de la zone de libre-échange et la reprise du dialogue stratégique inauguré entre les deux pays en 2014. M. Chikhoune cite d'abord le volume des échanges Algérie-Etats-Unis qui a chuté de 20 milliards de dollars en 2009, à 6 milliards actuellement, avant de souligner la volonté des deux parties de les relancer à travers la réalisation de projets d'envergure dans les secteurs de l'agriculture et de l'industrie des médicaments, en particulier. Selon M. Chikhoune, les discussions de la délégation américaine devraient se traduire également par la signature d'une feuille de route consacrée à l'aide des USA dans les domaines de la formation, la recherche et le développement dans le domaine de la biotechnologie pour ce qui concerne, notamment, la production de médicaments de pointe. Dans ce même ordre d'idées, le président du Conseil d'affaires algéro-américain annonce que les discussions, déjà avancées, vont porter sur la création au niveau des Hauts-Plateaux, de plusieurs fermes spécialisées, les unes dans la production laitière, et les autres dans l'élevage pour la production de la viande bovine. D'autre part, il ajoute qu'une importante firme américaine est fortement intéressée par l'implantation dans le pays d'une importante usine de fertilisants biologiques dont elle se propose, par ailleurs, d'exporter des quantités vers les pays du continent africain. De plus il évoque l'état de discussions avancées entre la Sonelgaz et la compagnie Fist Solar, spécialisée dans la construction de panneaux photovoltaïques pour l'implantation d'une usine de construction de ces éléments. Enfin, le président du Conseil d'affaires algéro-américain rappelle qu'outre la réalisation d'une usine de construction de turbines à gaz, des compagnies américaines se sont déjà grandement investies dans la production de tracteurs à Constantine, de câbles électriques à Biskra ou bien, encore, dans l'industrie des médicaments. Il est utile également de rappeler que lors de la visite des 25 opérateurs algériens au mois de février dernier dans les Etats de Californie et du Texas, deux zones de référence dans l'industrie laitière, l'élevage et la production fourragère au monde, a permis de s'enquérir des dernières techniques dans les domaines agricole et agroalimentaire. L'objectif était de conclure des partenariats entre opérateurs privés algériens et américains avec la possibilité de créer des joint-ventures avec des leaders américains dans le domaine. Les Etats de Californie et du Texas présentent les mêmes perspectives de développement de l'agriculture que l'Algérie, surtout du point de vue climat, étant donné qu'ils ont un climat aride et semi-aride comme l'Algérie. Il ne s'agit pas de copier le modèle américain, mais de s'imprégner des techniques et de l'organisation du secteur agricole de ce pays. Et à titre d'exemple, il faut aussi savoir que le rendement de la Californie annuellement par vache est passé de 5.900 litres en 1985 à plus de 10.000 litres grâce à la maîtrise des techniques intensives de production et du matériel génétique performant. Et là, il s'agirait donc d'importer des semences de taureaux et des embryons pour développer ces nouvelles techniques localement, qui serait mieux que d'importer des génisses européennes, comme le fait actuellement l'Algérie. Pour clore, il est important de savoir qu'en dehors du marché algérien, les Américains voient plus loin puisqu'ils cherchent à saisir l'occasion de par la stabilité de l'Algérie et surtout ses bonnes relations en Afrique et dans la région du MENA pour élargir leur champ d'investissements. Ce qui serait également un " double " avantage pour nos investisseurs pour exploiter de telles opportunités également. Et comme l'indique le président du Conseil algéro-américain, Smaïl Chikhoune, qui a estimé que cette mission constituait une occasion pour les opérateurs de nouer des partenariats gagnant-gagnant, notamment dans l'industrie laitière. Il est donc temps de se mettre au travail pour sortir l'Algérie de cette dépendance des importations du lait et de la viande et aller vers l'exportation…