Les commandes à l'industrie allemande n'ont pas réussi à rebondir en février, selon un chiffre provisoire publié qui suggère que la première économie européenne n'a pas été aussi dynamique qu'espéré en début d'année. Après une forte baisse déjà en janvier (-2,6%), les commandes ont reculé de 0,9% en février selon le chiffre publié par le ministère de l'Economie, alors que les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset tablaient sur un rebond de 1,5%. La chute de janvier est certes ressortie moins importante que prévu, puisqu'elle avait été annoncée initialement à 3,9%, mais le début d'année a tout de même de quoi "faire déchanter", relevait Stefan Kipar, économiste de BayernLB. "En dépit de l'éclaircissement des perspectives en zone euro et de la chute de l'euro, il n'y eu aucun redémarrage en février", constate-t-il. Le mois de février a souffert d'un niveau en dessous de la moyenne du volume de grosses commandes. Et si les commandes en provenance d'Allemagne sont demeurées à un niveau inchangé par rapport à janvier, celles en provenance de l'étranger ont diminué de 1,6%, avec une baisse de 2,1% pour les seules commandes en provenance de la zone euro. Sur une période de trois mois, décembre-février par rapport à septembre-novembre, les commandes ont cependant progressé d'un petit 0,5%. Mais "la dynamique s'est quelque peu affaiblie (...) en particulier au niveau des commandes passées de l'étranger", détaille le ministère allemand dans un communiqué. Tout cela "est de mauvais augure pour la production industrielle du premier trimestre", jugeait Johannes Gareis de Natixis, pour qui les chiffres de mercredi incitent même à "la prudence quant au rythme de croissance de l'économie allemande". Celle-ci a nettement redressé la tête fin 2014 après un coup de mou en milieu d'année, et est pour le moment attendue pour 2015 en croissance de 1,3% à 1,8% cette année selon les estimations. Pas de raison pour le moment de revenir sur ces pronostics, estime Andreas Rees, d'Unicredit, qui relève que "le moral des entrepreneurs est intact". Le baromètre Ifo qui le mesure s'est amélioré le mois dernier pour la cinquième fois d'affilée. "Il n'y a pas matière à s'inquiéter, mais une certaine prudence est clairement justifiée", considérait pour sa part Carsten Brzeski, chez ING-Diba.