Des chasseurs turcs ont bombardé quatre positions du groupe Etat islamique (EI) en Syrie depuis l'espace aérien turc tôt hier matin, a annoncé Ankara. Au même moment, la police turque menait une vaste opération antiterroriste à Istanbul et en province. Cette razzia visait le groupe Etat islamique (EI) et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Une militante a été tuée dans l'opération. La police a également interpellé et placé en garde à vue 251 personnes. La militante d'extrême gauche a été abattue lors d'une fusillade alors que la police tentait de pénétrer dans une habitation du quartier stambouliote de Bagcilar, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie. Elle faisait partie du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), un groupe marxiste auteur de nombreux attentats en Turquie. L'opération antiterroriste a été lancée dans tout le pays, ont ajouté les services du Premier ministre Ahmet Davutoglu dans une déclaration. Elle était menée dans 13 provinces de Turquie et continuait de mobiliser quelque 5000 policiers et des hélicoptères dans la seule ville d'Istanbul.
Raids de l'armée Un peu plus tôt, les services d'Ahmet Davutoglu avaient annoncé des raids aériens sur des positions de l'EI en Syrie. Ils interviennent au lendemain d'un accrochage entre l'armée turque et des combattants de l'EI près de Kilis, lors duquel un soldat turc a été tué. Trois F-16 ont décollé de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, aux premières heures de la matinée. "Les chasseurs turcs n'ont pas franchi la frontière durant l'opération", a dit un responsable turc. L'armée turque avait déjà riposté jeudi par des tirs de chars en direction du territoire syrien et en faisant décoller des avions de chasse. La Turquie a par ailleurs consenti à autoriser la coalition formée par les Etats-Unis à utiliser la base aérienne d'Incirlik, située non loin de la frontière syrienne, pour ses opérations contre l'EI dans le nord de la Syrie, ont déclaré jeudi des responsables américains.
Les opérations vont se poursuivre Les opérations engagées par l'armée et la police turques contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) vont continuer, a annoncé le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Les opérations commencées aujourd'hui ne sont pas ponctuelles, elles vont se poursuivre, a déclaré à la presse M. Davutoglu, après les raids aériens qui ont frappé des cibles djihadistes en Syrie et le raid lancé contre des membres de l'EI et du PKK dans tout le pays. L'opération menée contre l'EI a rempli son objectif et ne s'arrêtera pas, a-t-il insisté. Je le dis ici très clairement, il n'est pas question pour la Turquie de prendre part à la guerre qui dure depuis quatre ans en Syrie, a-t-il souligné, mais nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger nos frontières. Le moindre mouvement menaçant pour la Turquie entraînera la plus sévère des réactions, a prévenu le chef du gouvernement. M. Davutoglu a également indiqué que, contrairement à certaines informations, son pays n'avait pas prévenu le régime de Damas des frappes aériennes conduites tôt hier matin contre l'EI à l'intérieur de son territoire. Ces informations sont sans fondement, a-t-il dit. M. Davutoglu a également indiqué que 297 personnes soupçonnées de liens avec des groupes terroristes, militants de l'EI, kurdes ou d'extrême gauche, avaient été arrêtées vendredi par la police dans treize provinces du pays. Parmi ceux-ci figurent 37 ressortissants étrangers, a-t-il précisé.
251 arrestations La police turque a interpellé 251 personnes dans le cadre d'une opération antiterroriste lancée vendredi dans tout le pays contre le groupe Etat islamique (EI) et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé le gouvernement. Un total de 251 personnes ont jusqu'à maintenant été placées en garde à vue pour appartenance à une organisation terroriste, ont précisé les services du Premier ministre Ahmet Davutoglu dans une déclaration. Ce coup de filet a été mené dans 13 provinces du pays, ont-il ajouté. Une militante d'extrême gauche a été tuée lors de ce raid lors d'une fusillade avec la police dans un quartier d'Istanbul, a rapporté l'agence progouvernementale Anatolie. Elle faisait partie du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), un groupe marxiste auteur de nombreux attentats en Turquie. Selon l'agence de presse Dogan, les policiers ont visé quelque 140 adresses différentes dans la seule ville d'Istanbul, où quelque 5 000 policiers et des hélicoptères ont été mobilisés pour cette opération. Elle intervient quatre jours après l'attentat suicide, attribué par le gouvernement islamo-conservateur turc au mouvement djihadiste, qui a visé des militants prokurdes à Suruç (sud), près de la frontière syrienne, faisant 32 morts et une centaine de blessés. La Turquie, qui a décidé d'intensifier sa lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a bombardé tôt vendredi matin plusieurs objectifs tenus par le mouvement radical en Syrie, au lendemain d'un accrochage entre l'armée turque et les djihadistes à la frontière. Le PKK a de son côté revendiqué l'exécution mercredi de deux policiers, accusés d'avoir coopéré avec l'EI, en représailles à l'attentat de Suruç. Le gouvernement turc a engagé en 2012 des discussions avec le PKK pour tenter de mettre un terme à la rébellion, qui a fait quelque 40.000 victimes depuis 1984. Un fragile cessez-le-feu est en cours depuis plus de deux ans mais les négociations n'ont pour l'heure abouti à aucun accord.