"La ville et la santé" tel est le thème retenu du séminaire international organisé dimanche à l'université "Mentouri" de Constantine. La problématique de la santé en milieu urbain était au menu de ce séminaire. Plus de 80 communications portant sur des sujets en relation directe ou indirecte avec ce thème sont au programme de cette rencontre de deux jours organisée par le laboratoire "Ville santé" du département d'architecture et d'urbanisme de l'université "Mentouri", qui a pour ambition de réunir un maximum d'études et de travaux sur la question. Dans son intervention, leprofesseur Djamel Zoughaïleche, médecin-chef du service d'épidémiologie du CHU de Constantine, a traité de "l'impact de la ville sur les risques sanitaires". Passant en revue les différentes sources de pollution présentant de gros risques sur la santé publique, le Pr Zoughailèche a fait remarquer que les sources industrielles de pollution atmosphérique, qui posaient problème au début des années 80, "ont été certes maîtrisées mais, pour être remplacées par d'autres sources de pollution mobiles et plus insidieuses représentées par des particules produits par les carburants d'automobiles". A titre indicatif, le Pr Zoughaïleche a évoqué des statistiques françaises faisant état de 40.000 décès par an en France dus, pour une grande part, à des maladies cardiorespiratoires imputées aux polluants automobiles Le Pr Djamel Eddine Abdennour, qui a présenté la 2ème communication intitulée "le Sida, quels risques pour l'Algérie en 2007", a pour sa part tiré la sonnette d'alarme sur l'insuffisance d'une stratégie de prévention de cette pandémie en Algérie. Il a cité à ce propos un sondage mené au sein des étudiants en médecine qui a démontré que seul un quart des étudiants de l'échantillon étudié connaît le comportement à adopter en présence d'une personne séropositive. Yamina Zerdoumi-Serghine, architecte urbaniste du laboratoire "Ville santé", a consacré sa communication sur "la ville-santé entre mythes et réalités" à la critique des théories qui ont prévalu en la matière depuis l'apparition du concept de la ville hygiénique au 19 siècle. Le sociologue Farouk Benattia a jugé ces théories, développées au début des années 80, de "réductrices et trompeuses". D'autres communications prévues au programme portent sur des thèmes diversifiés ayant pour terrain d'étude différentes villes algériennes dont Tlemcen, Souk Ahras, Annaba et Skikda. Pour sa part, le syrien Mohamed Muzaffar Nourry a présenté dans sa communication une expérience de santé urbaine menée dans l'un des nouveaux quartiers de sa ville Damas.