Les augmentations systématiques des prix à la consommation ne risquent-elles pas d'aggraver la tendance à l'inflation sur le marché national ? La question est pertinente au moment où la hausse des prix touche de plus en plus les produits de large consommation sans que l'on parvienne à localiser l'origine exacte de ces augmentations, on ne peut plus " sporadiques ". Après la fameuse flambée des prix de la pomme de terre qui a provoqué une polémique, c'était au tour de la semoule et des produits céréaliers à être affectés par une crise sans précédent. Ceci sans mettre en avant les perturbations que ne cesse de traverser la filière des produits laitiers, même si qu'aux derniers développements de la situation de cette dernière (filière lait), il a été fait savoir que le problème se dirige vers son dénouement dans les jours à venir. Récemment, les huiles végétales, elles aussi, viennent d'être affectées par des augmentations de prix à la consommation. En tout cas, toutes ces perturbations, ayant provoqué des hausses drastiques sur les prix à la consommation, sont toutes expliquées par l'augmentation des prix des matières premières sur le marché mondial. Chose qui n'a pas échappé à l'opinion publique, mais aussi à la classe politique de faire un lien direct entre la courbe des cours mondiaux des produits alimentaires et celui du pétrole avant de déduire que la flambée des prix des produits de consommation sur le marché mondial est ordinaire devant le prix du baril qui n'a pas cessé de flamber, notamment durant les deux dernières années. Par définition, l'inflation est due à la hausse généralisée et durable du niveau général des prix. Elle se traduit par une baisse du pouvoir d'achat et de la valeur de la monnaie locale. De là, est-il convenable de conclure que l'économie nationale traverse une période d'inflation? D'aucuns diront qu'il est encore prématuré de conclure à ce constat mais il n'est pas écarté que si la situation actuelle persiste, la phase d'inflation ne tardera pas à faire son apparition. L'urgence, en conséquence, est à la mise en place des mécanismes permettant de maîtriser les indices généraux des prix à la consommation. En effet, avec des réserves de changes ayant atteint des niveaux jamais réalisés depuis l'indépendance, l'économie nationale a tous les atouts qui lui permettent de se consolider dans tous les secteurs d'activité, que ce soit agricole, industriel ou celui des services. Ce n'est que de cette façon que l'Algérie pourra éviter une crise inflationniste qui risque de "chambouler" tous les indices macroéconomiques. Développer une agriculture en mesure, au moins, de répondre aux besoins nationaux, suivi du développement d'une industrie de transformation équilibrée permettra largement à l'économie nationale de limiter sa dépendance du marché mondial, dont les fluctuations perpétuelles provoquent des retombées non moins déstabilisatrices sur les prix à la consommation ainsi que sur le pouvoir d'achat des ménages. Ceci vient d'être confirmé, ces derniers mois, avec les perturbations subies par les filières laitière et céréalière et, actuellement, celle des huiles végétales.