L'euro montait légèrement mardi face à un dollar affecté par de nouveaux propos prudents de la Réserve fédérale américaine (Fed), les cambistes hésitant tout de même à prendre des positions fermes en l'absence d'indicateurs majeurs. L'euro valait 1,1337 dollar, contre 1,1315 dollar lundi soir. La monnaie unique européenne gagnait également du terrain face à la devise nippone, à 123,94 yens contre 123,14 yens lundi soir. L'euro était tombé lundi à 121,72 yens, son niveau le plus faible en trois ans. Le dollar aussi se reprenait face à la monnaie japonaise, à 109,33 yens contre 108,83 yens la veille. Le dollar souffrait depuis la veille de propos de commentaires prudents du vice-président de la Fed, William Dudley, relevait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. M. Dudley a prévenu lundi que la banque centrale américaine serait très prudente pour poursuivre la normalisation de sa politique à travers le relèvement de ses taux, ce qui n'est pas très encouragent pour le billet vert. La banque centrale a déjà multiplié les déclarations en ce sens à l'approche de sa prochaine décision de politique monétaire, le 27 avril. Une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la Fed, après la première en près de 10 ans décidée en décembre, rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs. Mais les inquiétudes du début de l'année sur la vigueur de la reprise économique mondiale et les turbulences sur les marchés financiers ont réduit les attentes de nouvelles hausses cette année, ce qui pèse sur le billet vert. Mais tous les membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ne partagent pas cette prudence: Eric Rosengren, président de l'antenne régionale de la Fed de Boston et membre votant du Comité, a affirmé que les perspectives économiques aux Etats-Unis ne sont "pas aussi pessimistes" que ne l'interprètent les marchés qui prévoient un relèvement des taux d'intérêt "exceptionnellement" lent. "Il estime que la trajectoire envisagée par les marchés vont courir le risque d'une inflation élevée, mais cela ne semble pas être un risque de court terme", tempérait Brenda Kelly, analyste chez London Capital Group. De son côté, les gains de l'euro restaient limités à deux jours d'une réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). "L'euro a commencé à se renforcer un peu avant la BCE, qui semble avoir épuisé ses munitions" mais elle pourrait tout de même faire allusion à une possible extension de son stimulus monétaire, prévenait Jasper Lawler. En attendant la réunion de jeudi, l'euro était soutenu mardi par des chiffres encourageants sur l'économie allemande, la première de la zone euro.