La banque italienne UniCredit, première du pays en termes d'actifs, a cédé 10% de sa filiale polonaise Bank Pekao, dans le cadre d'une stratégie visant à renforcer sa position en capital. Cette opération, dont le lancement a été annoncé, a été menée directement après la cession de 10% de sa filiale en ligne FinecoBank. La vente de 26,2 millions d'actions ordinaires de Bank Pekao à des investisseurs institutionnels a rapporté à UniCredit 749 millions d'euros bruts. La banque italienne reste actionnaire principal de Pekao, avec 40,1% de son capital, a-t-elle précisé dans un communiqué rendu public. L'opération devrait se traduire pour UniCredit par une augmentation de quelque 12 points de base de son ratio CET1, de fonds durs propres, a-t-elle expliqué. La vente de quelque 60,7 millions d'actions ordinaires de FinecoBank lui a par ailleurs rapporté 328 millions d'euros bruts, ce qui doit se traduire par une hausse d'environ 8 points de base de son ratio CET1. Le ratio de fonds propres durs d'UniCredit, dit "CET1 fully loaded", indice très suivi car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise, s'élevait fin mars à 10,85%, en petit recul par rapport à fin décembre (10,94%). A titre de comparaison, Intesa Sanpaolo, la deuxième banque italienne en termes d'actifs, avait un ratio de 13,1%. Le Français Jean-Pierre Mustier a pris mardi matin les commandes de la banque italienne, succédant à Federico Ghizzoni, qui avait démissionné le 24 mai alors qu'un certain nombre d'actionnaires avait exprimé ces derniers mois leur mécontentement en raison de l'évolution du prix de l'action, qui a chuté de 55% depuis janvier, du niveau de profitabilité de la banque et de doutes sur la solidité de son capital. Lors d'une rencontre avec la presse lundi soir, il a souligné que la banque allait mener "une profonde revue stratégique" et "travailler très attentivement en termes de gestion de (son) capital". Le groupe sera aussi concentré sur la "réduction des coûts", aura "une approche très disciplinée en termes de risque" et cherchera à "saisir les opportunités en termes de création de valeur". Alors que certains actionnaires ou analystes estiment qu'UniCredit a besoin d'une augmentation de capital, à hauteur de 5 à 10 milliards d'euros, UniCredit a choisi pour le moment la cession de participations, ce qui pourrait lui permettre de réduire l'importance de l'opération. Mardi, après l'annonce de la cession de 10% de FinecoBank et sur fond de propos rassurants de responsables européens sur la situation des banques italiennes et sur la possibilité d'un accord avec l'UE pour un soutien de l'Etat dans le cadre des règles européennes, UniCredit avait fini en hausse de 13,45%. Mercredi, le titre a cédé 3,81%, à 2,02 euros, dans un marché en recul de 1,15%.