Le tournoi de handball masculin a commencé hier avec un grand favori : l'équipe de France, double tenante du titre, en piste pour un triplé inédit. En ouverture, elle affronte la Tunisie dans la nuit de dimanche à lundi (0h50). L'équipe de France, déjà médaillée d'or à Pékin en 2008 puis à Londres quatre ans plus tard, peut décrocher un troisième titre de rang, ce que personne n'a jamais accompli chez les hommes (les Danoises y sont parvenues de 1996 à 2004). Dans le sillage des superstars Nikola Karabatic et Thierry Omeyer, avec une jeune garde très prometteuse (Mahé, Grébille, N'Guessan), les Bleus, également champions du monde en titre, partent favoris du tournoi malgré leur relatif échec à l'Euro en janvier dernier (5e place). "Notre équipe présente un potentiel impressionnant, mais elle manque de maîtrise", nuance le sélectionneur, Claude Onesta, soulignant qu'elle ne compte dans ses rangs que six joueurs sur quatorze ayant déjà participé aux JO. Cette fois, elle n'aura pas à ronger l'os espagnol, qui n'a pas franchi les qualifications. Mais, du Danemark à la Pologne en passant par l'Allemagne, champion d'Europe surprise, la Croatie, le Qatar, voire la Suède et la Slovénie, ils sont nombreux à rêver de monter sur le podium… et d'en faire dégringoler les maîtres du monde. La star : Mikkel Hansen (Danemark)Le public brésilien va connaître la même chance que celui de Paris depuis quatre ans : voir de près le plus fantastique attaquant de la planète, l'arrière gauche danois au bras droit et au coup d'œil magiques. L'homme au fameux bandeau sort d'une saison exceptionnelle au PSG, aux côtés de Karabatic, dans laquelle il a pulvérisé les records de buts en D1 (228) et en Ligue des champions (141). Après le forfait du demi-centre Rasmus Lauge Schmidt (genou), il est désormais le dépositaire du jeu danois, dans lequel ses passes laser pèsent tout autant que les terribles flèches qu'il décoche à longue distance. Champion d'Europe (2012) et double médaillé d'argent mondial (2011, 2013), il tentera d'enlever sa première breloque olympique.La surprise à surveiller : le QatarC'est une étrange sélection nationale, composée à coups de naturalisations massives : Bosniens, Tunisiens, Egyptiens, Cubains, Espagnol, Croates, etc. Et même un Français, Bertrand Roiné. Mais le Qatar est une vraie équipe, soudée et parfaitement préparée par le maître espagnol Valero Rivera, qui a pu disposer de ses hommes, libérés par leurs clubs, pendant plusieurs mois. En 2015, elle avait créé la sensation en atteignant la finale du Mondial, chez elle (contre la France, 22-25). Avec une défense redoutable devant un formidable gardien, le Barcelonais Danijel Saric, et quelques shooteurs de haut vol (Capote, Markovic), c'est un vrai candidat au podium. "Le fait qu'ils n'aient jamais participé aux JO ne me semble pas représenter un handicap car ils vont les découvrir tous ensemble. Ils sont dans leur bulle, rien ne les atteint", estime l'ancien capitaine des Bleus Jérôme Fernandez, consultant de France Télévisions. Mais cette fois-ci, ils ne bénéficieront plus de l'avantage de jouer à la maison.