Samsung Electronics va faire son entrée sur le marché des véhicules "connectés". Le géant sud-coréen a annoncé le rachat de l'équipementier automobile américain Harman pour huit milliards de dollars. Le conseil d'administration du premier fabricant mondial de téléphones mobiles a donné son feu vert à cette acquisition réalisée entièrement au comptant, à 112 dollars l'action, a ajouté Samsung dans un communiqué. Le sud-coréen espère achever l'opération d'ici le troisième trimestre 2017, après le feu vert des actionnaires de Harman et des régulateurs. Grâce à ce rachat, le plus important par le sud-coréen en termes de valeur, Samsung s'offre une "présence significative" sur le marché mondial des équipements automobiles connectés, y compris la télématique embarquée, ajoute le texte. "Harman complète parfaitement Samsung en termes de technologies, de produits et de solutions, et allier nos forces entre dans le droit fil de la stratégie automobile mise en œuvre de longue date" par le groupe sud-coréen, a déclaré le vice-président de Samsung, Kwon Oh-Hyun. L'entreprise "offre immédiatement à Samsung une base solide pour développer sa plate-forme automobile". La société, basée dans le Connecticut, produit des systèmes audio haut de gamme et d'autres systèmes embarqués offrant une connexion à internet pour des constructeurs automobiles comme GM et Fiat Chrysler. Samsung Electronics, navire amiral du conglomérat Samsung, produit une large gamme de produits électroniques, allant des Smartphones à l'électroménager en passant par les semi-conducteurs. Nouveaux marchés Face au ralentissement du marché extrêmement concurrentiel des Smartphones, à quoi s'est ajouté en septembre la débâcle des Note 7, Samsung est à la recherche de nouveaux moteurs de croissance. L'année dernière, le sud-coréen avait mis en place une équipe spécialisée dans l'électronique automobile et les composants pour voitures autonomes et celle-ci va travailler de près avec l'américain. D'après le groupe sud-coréen, le marché des voitures connectées et intelligentes, y compris les véhicules sans chauffeur, va augmenter en moyenne de 13% chaque année pour atteindre 186,4 milliards de dollars en 2025. Le groupe sud-coréen s'était essayé à l'industrie automobile dans les années 1990 mais avait dû vendre Samsung Motors au français Renault en raison de la crise financière asiatique de 1997/1998. Le groupe Samsung cherche aussi à trouver dans le bio-médical un nouveau marché. Son unité pharmaceutique, Samsung Biologics, a levé la semaine dernière près de 1,8 milliard d'euros (1,9 milliard de francs) en entrant à la Bourse de Séoul. Fiasco Samsung avait été contraint début septembre d'ordonner le rappel planétaire de 2,5 millions de Galaxy Note 7 parce que plusieurs exemplaires avaient pris feu ou explosé. La production avait dû être abandonnée. Cette crise aurait pu être contenue si certains des terminaux distribués en remplacement des premiers modèles défectueux n'avaient pas eux aussi commencé à s'enflammer, poussant Samsung à abandonner la production de ce qui devait être un produit phare. L'appareil était censé concurrencer l'iPhone du grand rival américain Apple et cette affaire a été dévastatrice pour une entreprise habituée à être considérée comme le nec plus ultra de la technologie, et traitée comme tel.