Le secteur de l'éducation nationale connaît l'une des crises les plus ambiguës de son histoire, car n'arrivant toujours pas à faire face à plus de un million d'élèves qui vont passer du primaire au moyen. Le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, et le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, ont tenu hier, à Ben Aknoun, une réunion de travail avec les directeurs de leurs secteurs respectifs, pour faire face à "ce tsunami d'élèves", comme l'a qualifié M. Benbouzid. Lors de cette réunion, le ministre de l'Education a annoncé que "d'ici le mois de septembre il faut réceptionner 321 collèges, au minimum, pour accueillir les élèves qui sont en 6e et en 5e année primaire". De ce fait, le nombre de places à fournir au niveau de l'enseignement moyen va passer de 2 200 000 à 3 200 000 places pédagogiques. Le département de Benbouzid a également prévu d'autres solutions pour faire face à ce nombre important d'élèves. Des extensions sont prévues, au niveau des collèges ou des salles de classes seront construites et réceptionnées avant le début de l'année scolaire 2008/2009. Cependant, un constat amère s'impose, quand on écoute les chiffres annoncés par les directeurs de wilaya, sur le taux de réception des projets en cours. Sur 18 CEM prévus pour la wilaya de Béjaïa, seulement huit, seront réceptionnés pour la prochaine rentrée scolaire. Hormis les wilayas de Tipaza, M'sila et Boumerdès, le taux d'avancement des projets dans les autres wilayas est le même que celui enregistré à Béjaïa. De ce fait, le ministre de l'Education nationale a recommandé aux directeurs de l'éducation ainsi qu'aux directeurs de l'habitat et de l'urbanisme d'intensifier le rythme de travail pour réceptionner les établissements à temps. Par ailleurs, M. Boubekeur Benbouzid a rappelé que "l'Etat a accordé une rallonge financière de 40 milliards de dinars pour le secteur de l'éducation nationale, afin de poursuivre les réformes". Cela veut dire que le problème ne se pose pas au niveau du financement mais avant tout c'est un problème de gestion et de respect des délais. Les chiffres communiqués, hier, par les directeurs de l'habitat et de l'urbanisme, indiquent tous que l'objectif fixé par le ministre de l'Education nationale est loin d'être atteint.