Invité à une émission spéciale de la Télévision algérienne, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué mercredi à Alger, que les revenus de l'Algérie liés aux exportations d'hydrocarbures augmenteront dans les prochaines années pour atteindre 35 milliards de dollars en 2017 contre 27,5 milliards de dollars en 2016, Les exportations d'hydrocarbures atteindront 45 milliards de dollars en 2019, a ajouté le Premier ministre, tout en soulignant qu'en dépit des "problèmes financiers rencontrés par l'Algérie en 2016, le budget de cette année a pu couvrir le programme de développement" arrêté les autorités publiques. Le Produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie ne cesse d'augmenter et atteindra 19.390 milliards de DA en 2017 contre 17.494 milliards de DA en 2016, a-t-il fait savoir. M. Sellal a également précisé que le PIB passera à 21.000 milliards de DA en 2018 et atteindra 22.740 milliards de DA en 2019. Concernant la réunion de la tripartite (gouvernement, centrale syndicale et patronat) le premier ministre a indiqué qu'elle se tiendra en mars prochain, en vue d'évaluer les mesures économiques prises par l'Etat. La dernière réunion de la tripartite, tenue en juin dernier, avait évoqué plusieurs dossiers dont le nouveau modèle économique, la mise en œuvre du pacte économique et social dans les domaines de l'investissement et de l'emploi et l'ajustement du régime de retraite. Soulignant que "l'appui de la production et de l'entreprise est le facteur clé de la solution des problèmes socioéconomiques éventuels", M. Sellal a rappelé que les chiffres confirmaient que l'Algérie était dans une position confortable, grâce aux mesures prises par l'Etat telles que la rationalisation des dépenses et l'encouragement de l'investissement. Le Premier Ministre a réaffirmé la ferme volonté des autorités publiques à améliorer le cadre de vie du citoyen, soutenant qu'en dépit de la chute importante des cours du pétrole ces trois dernières années, "la situation socioéconomique est stable". Evoquant les réserves de change du pays, M. Sellal a affirmé qu'elle vont baisser à 114 milliards USD à la fin décembre 2016, indiquant que l'Algérie maîtrise tous les indicateurs macro-économiques en dépit de cette baisse, qui intervient dans un contexte de chute des prix du pétrole depuis 2014. A propos de la dette, M. Sellal a indiqué qu'elle est estimée actuellement à trois (3) milliards USD, ajoutant qu'elle représente essentiellement des dettes d'entreprises privées et non pas de l'Etat. Les acquis sociaux ne s'affecteront pas D'autre part, l'invité de la Télévision algérienne, a déclaré que la stratégie des pouvoirs publics dans le domaine économique s'articulait autour du changement du mode économique de manière à libérer l'économie nationale de la dépendance aux hydrocarbures, rassurant que la rationalisation des dépenses n'affectera pas les acquis sociaux. "La stratégie des pouvoirs publics à l'horizon 2019 est claire: le pétrole ne constituera plus l'unique source de richesse et nous aspirons à changer de modèle économique et à diversifier l'économie nationale". "Les dispositions de la loi de finances 2017 ont pour objet de réaliser un saut qualitatif en matière de développement socio-économique", a ajouté M. Sellal qui a réaffirmé "la détermination des pouvoirs publics à maintenir la vocation sociale de l'Etat" soulignant que l'année 2017 "ne connaitra aucun problème et que la situation socio-économique restera normale". "Il n'est pas question d'austérité mais de rationalisation des dépenses, le but étant de parvenir à une économie émergente à l'horizon 2019", a-t-il martelé. "Les transferts sociaux passeront de 1.300 milliards de dinars en 2016 à 1.630 milliards en 2017", a insisté M. Sellal avant de poursuivre qu' "en dépit de la chute vertigineuse des prix de pétrole, les conditions de vie des Algériens ne se sont pas détériorées". Aucun changement dans les prix des produits de base Concernant le front social, le Premier ministre a fait état d'une légère hausse des prix du carburant induisant une réduction de la consommation une conséquence positive, précisant, toutefois que les prix du Diesel n'ont pas été augmentés afin de ne pas impacter les tarifs de transports et des produits agricoles. L'année 2017 connaîtra une abondance des marchandises et une importante dynamique économique, a-t-il rassuré, insistant qu'"il n'y aura aucun recul par rapport au soutien des prix de produits de base destinés aux citoyens". La hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) n'affectera pas les produits de base, il n'y aura pas donc de changement des prix d'autant plus que les produits sont disponibles en abondance, a ajouté le Premier ministre. Les prix de plusieurs produits de consommation -agricoles notamment- n'ont pas beaucoup changé ces dernières années, hormis ceux d'importation, a fait remarquer M. Sellal qui a mis en garde contre la fraude commerciale, avertissant à cet égard que les autorités publiques veillaient sur la santé des citoyens tout en œuvrant à préserver son pouvoir d'achat. Pour ce qui est des salaires, le Premier ministre a affirmé qu'il n'était pas possible de procéder à une augmentation de ces derniers. "Nous avons proposé à des institution de procéder, sans aucune contrainte, à des réductions de salaires de leurs fonctionnaires. Certaines ont répondu favorablement", s'est-il félicité avant d'annoncer que la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS) "se solidarisera avec la Caisse nationale des retraites (CNR) pour combler le déficit afin de couvrir les pensions de retraite en 2017". Quelque 300.917 unités de logements ont été distribuées en 2016, en attendant la réception en 2017 d'au moins 300.000 unités, toutes formules confondues, a estimé le Premier ministre. "Je rassure les Algériens que le gouvernement ne renoncera pas à la politique de soutien social, à laquelle nous avons alloué une enveloppe de 18 milliards de dollars", a souligné M. Sellal, précisant que "les projets lancés dans les domaines de l'Education, l'Habitat et l'Enseignement supérieur ne seront pas suspendus". A une question sur la possibilité de concrétiser le système de subvention ciblée destiné exclusivement aux catégories au faible revenu, M. Sellal a indiqué qu'"il s'agit là du mode idéal exigeant une administration organisée et des élus qualifiés". La politique de soutien aux agriculteurs en matière de production céréalière actuellement en vigueur, en sus de l'exclusion du Sud de l'augmentation des tarifs d'électricité, constitue l'étape précédant l'adoption du système de subvention ciblée.