L'euro montait vendredi face à un dollar sous pression après la publication d'un rapport mitigé sur l'emploi et le chômage aux états-Unis en janvier, les cambistes peinant à en tirer une ligne claire. L'euro valait 1,0788 dollar contre 1,0760 jeudi soire. La monnaie unique était montée jeudi à 1,0829 dollar, son niveau le plus élevé depuis début décembre. La devise européenne se stabilisait face à la monnaie nippone, à 121,31 yens pour un euro contre 121,36 yens la veille. Le billet vert baissait face à la devise japonaise, à 112,45 yens pour un dollar contre 112,79 yens la veille. Jeudi, il était tombé à 112,06 yens, au plus bas depuis novembre. Le chiffre des créations d'emplois aux états-Unis est bien plus élevé qu'attendu, à 227.000 nouvelles embauches contre 170.000 attendues, mais "est lesté par des salaires un peu décevants", ont commenté les analystes de City Index. Le coût moyen du salaire horaire, une autre mesure observée par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour jauger de l'inflation à venir, n'a augmenté que de 3 cents à 26 dollars. Pour Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group, les données décevantes sur les salaires impliquent que la Fed ne devrait pas se sentir obligée de relever ses taux dès mars. Pour Naeem Aslam, analyste chez Think Markets, la faiblesse de la hausse des salaires refroidit l'idée répandue chez certains courtiers que l'inflation prend plus de vitesse que ne le pense la Fed. Ce rapport tempérait ainsi les attentes d'une hausse dans les mois à venir des taux directeurs de la Fed, pesant aussi sur le billet vert car un resserrement monétaire rend la devise plus rémunératrice et donc plus attractive pour les investisseurs. Avant la publication de ce rapport, le billet vert tentait de se reprendre un peu après avoir souffert la veille d'un statu quo monétaire de la banque centrale américaine et être tombé à son niveau le plus faible face à l'euro en deux mois. La prudence demeurait de mise car les cambistes restaient focalisés sur les développements politiques aux états-Unis, alors que les récentes déclarations de Donald Trump contre la force du billet vert et ses décisions sur l'immigration ainsi que le commerce international ont accru le risque protectionniste et pesé sur le billet vert. De son côté, la livre britannique restait affaiblie au lendemain de commentaires jugés prudents de la Banque d'Angleterre (BoE), suite à l'annonce sans surprise d'un statu quo monétaire. Même si elle a relevé ses prévisions de croissance pour cette année au Royaume-Uni après la bonne résistance de l'économie britannique au vote en faveur du Brexit, "la banque centrale a minimisé l'accélération de l'inflation, ce qui a sapé les espoirs d'une hausse des taux d'intérêt" à court terme, a commenté Naeem Aslam.