L'Algérie a dépassé la situation critique des années quatrevingt- dix, vis-à-vis de l'approvisionnement en eau potable; grâce à une réforme du secteur, nous sommes passés de celui de l'hydraulique, à un ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, " ce n'est pas un simple changement de nomination, mais c'est l'adoption de toute une stratégie ambitieuse" dit le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, s'exprimant, hier, à l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. S elon M. Ouali, un travail titanesque, a été réalisé à travers les deux premiers quinquennaux, "En plus des 44 barrages existants par le passé (avant 1999), le secteur a vu la réalisation de 31 barrages entre 1999 et 2009, ajoutant les cinq barrages qui seront réceptionnés l'année en cours, et quatre autres d'ici 2019, soit un total de 75 ouvrages hydrauliques" a rappel é M. Ouali. Il indique, en outre, qu'un prochain plan quinquennal prévoit de lancer la construction de 45 nouvelles infrastructures de même nature, pour optimiser les ressources hydriques du pays et sécuriser ainsi, les besoins en eau des populations et de l'économie. NOUVELLE TARIFICATION Par ailleurs, la tarification relative à la consommation de l'eau va être modifiée pour être revue à la hausse, a prévenu, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement. M. Ouali signale par ailleurs que l'application de cette nouvelle tarification a été étudiée de manière à " épargner " les quelque 18 millions d'Algériens ne consommant " pas plus " de 25 mètres cubes par trimestre, laissant entendre, qu'au-delà, ceux-ci auront à s'acquitter d'un montant supplémentaire, compte tenu du principe, dit-il, du "qui consomme plus, paie plus ". Il annonce, en outre, qu'un autre mode de tarification sera appliqué aux secteurs de l'industrie, du tourisme et aux commerces consommant beaucoup d'eau, à l'exemple des limonadiers, des douches publiques et autres lieux de lavage de véhicules. Le ministre justifie cette prochaine hausse par le coût d'exploitation de cette ressource, qui revient, dit-il, à 70 dinars le litre pour être revendue 6,30 dinars pour la même quantité, entraî- nant, note-t-il, un déficit de l'ordre de 10 milliards de dinars à l'Algérienne des eaux, l'organisme chargé de gérer cette ressource. Evaluant la consommation d'eau en Algérie à environ 3,6 milliards de m3, il révèle que près de 1,6 million de m3/jour étaient l'objet de "gaspillage ", en raison, explique-t-il, d'un réseau d'acheminement défectueux, sur lequel les travaux effectués, ajoutés à la lutte menée contre les branchements illicites, ont permis de remobiliser " entre 600.000 à 1,2 million de m3/jour ". Concernant le dessalement de l'eau de mer, il est considéré comme étant, un troisième apport de l'AEP, après les ressources souterraines, et superficielles, en ajoutant la récupération de l'eau à travers l'élimination des fuites et la lutte menée contre les branchements illicites. Avec l'inauguration de la plus grande station en Afrique, de dessalement de l'eau de mer d'El Mactâa (est d'Oran), l'Algérie est devenue un pays précurseur en la matière ; cette station est inscrite dans le cadre du renforcement des capacités de la wilaya en matière d'approvisionnement de l'eau potable (AEP); cette 3ème ligne de production assurera un apport supplémentaire de 150.000 m3/jour, a précisé le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali. Ce nouvel apport arrivera en appoint aux deux autres lignes mises en exploitation précédemment. La première ligne destinée à l'AEP de la wilaya d'Oran assure, depuis la mise en service de la station il y a trois ans quelque 110.000 m3/jour alors que la seconde ligne approvisionne les wilayas de Mostaganem et Relizane, a-t-il ajouté. Cette ligne est raccordée au réseau d'AEP de la wilaya d'Oran ainsi qu'aux installations de stockage. En terme d'AEP, les besoins de la wilaya d'Oran ne cessent d'augmenter passant de 350.000 m3/jour en 2014 à environ 400.000 m3 quotidiennement cette année. La capacité totale de la production d'eau dans la wilaya d'Oran est estimée à plus de 700.000 m3. "Nous poursuivons le processus de renforcement des capacités de production d'eau en quantité et qualité pour satisfaire les besoins de nos citoyens en matière d'AEP d'une part et pour consolider l'approvisionnement en eau d'autres secteurs tels que l'industrie et l'agriculture, dans le cadre d'une stratégie d'exploitation rationnelle de l'excédent de la production", a affirmé le premier responsable du secteur des Ressources en eau.