La croissance de l'économie britannique s'est accélérée fin 2016 mais celle de l'ensemble de l'année est inférieure à l'estimation initiale et le détail des chiffres du produit intérieur brut publiés mercredi montre des signes de faiblesse, liés à la perspective du Brexit et susceptibles de peser sur la tendance des mois à venir. La livre sterling, initialement orientée à la hausse après ces chiffres, a ensuite cédé du terrain et elle abandonnait 0,17% face au dollar à 10h55 GMT, à 1,2454. Le PIB britannique a augmenté de 0,7% au quatrième trimestre par rapport au troisième, alors que l'estimation initiale publiée fin janvier le donnait en hausse de 0,6% seulement. Il s'agit de la croissance la plus élevée enregistrée depuis le quatrième trimestre 2015, précisé l'ONS, l'institut national de la statistique. Mais si les chiffres d'octobre-décembre ont profité d'un rebond du commerce extérieur, l'investissement des entreprises s'est orienté à la baisse et les dépenses de consommation des ménages ont ralenti, ce qui augure mal de 2017. L'ONS a en outre abaissé son estimation de la croissance de l'ensemble de 2016 à 1,8% contre 2,0%, pour prendre en compte une reconstitution moins marquée des stocks des entreprises, qui l'a conduite à réviser les statistiques du premier trimestre. La Grande-Bretagne perd ainsi le titre d'économie avancée la plus dynamique au monde l'an dernier, au profit de l'Allemagne, qui affiche une croissance de 1,9%. Pour Angus Armstrong, directeur de la macroéconomie au National Institute of Economic and Social Research, la consommation des ménages, qui a longtemps été le principal moteur de l'économie britannique, montre des signes d'essoufflement. "L'économie du Royaume-Uni a besoin d'un nouveau moteur si elle veut éviter un ralentissement marqué en 2017", dit-il.
Consommation ralentie, investissement en baisse Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,7% au quatrième trimestre après +0,9% au troisième, leur croissance revenant à son plus bas niveau depuis un an. La Banque d'Angleterre (BoE) table sur une croissance de 2,0% cette année, un pronostic nettement plus optimiste que ceux de la plupart des économistes interrogés par Reuters. Mais la banque centrale prévoit aussi des pressions accrues sur les consommateurs en raison de l'accélération de l'inflation, conséquence de la chute de la livre depuis le vote du 23 juin dernier pour la sortie du pays de l'Union européenne. Plusieurs signes montrent que l'impact de la remontée des prix se fait déjà sentir : des statistiques publiées la semaine dernière ont montré une baisse des ventes au détail en novembre, décembre et janvier et la BoE a laissé entendre au début du mois qu'elle n'était pas pressée de relever son taux directeur en raison des incertitudes créées par le Brexit. L'investissement des entreprises a par ailleurs baissé de 1,0% au quatrième trimestre par rapport à juillet-septembre et de 0,9% par rapport aux trois derniers mois de 2015. Les entreprises devraient freiner leurs projets d'investissement au cours des prochains mois en attendant de voir comment évoluent les négociations entre Londres et l'UE, un processus que la Première ministre, Theresa May, doit enclencher avant la fin mars.