Lors d'une réunion avec les membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le projet de loi de règlement budgétaire de 2015, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a déclaré dimanche à Alger, que l'objectif essentiel de son département, à l'heure actuelle, consiste en le parachèvement de l'ensemble des projets programmés et en l'amélioration des prestations, conformément aux objectifs des programmes du président de la République. Le ministre a précisé que les projets relevant des secteurs des transports et des travaux publics qui n'ont pas encore été réceptionnés ou qui ne sont pas encore opérationnels, sont "des fonds dormants, car ils ne contribuent pas au développement économique, d'où l'objectif essentiel, qui est le parachèvement de ces projets, et l'amélioration des prestations". "En dépit de l'absence de nouveaux projets, durant les 3 dernières années, en raison de la situation financière du pays, il n'en demeure pas moins que le grand nombre des opérations de parachèvement des projets précédemment inscrits, confirme que la cadence de développement dans le secteur ne s'arrête pas", a relevé M. Zaâlane. Il a ajouté qu'en fin 2017, une amélioration a été notée, à travers le paiement des créances de plusieurs entrepreneurs étrangers et locaux, et ce, grâce aux décisions du Conseil des ministres, lesquelles ont permis l'affectation d'un budget pour le versement de ces créances. Le ministre a par ailleurs, mis en avant la modernisation de l'administration à travers le recours à la numérisation et aux nouvelles technologies, soulignant que la préoccupation majeure de son secteur est l'amélioration des prestations.
Le lancement du Port de Cherchell dans les meilleures conditions Concernant le port d'El Hamdania à Cherchell (Port Centre), le ministre a annoncé le lancement des travaux avant la fin du 1er semestre de l'année en cours. Il a également ajouté que le lancement du projet avait été initialement prévu au mois de novembre dernier, mais l'on a préféré ne pas se précipiter, en vue de réunir toutes les mesures et toutes les conditions pour assurer, pour ce projet, un lancement dans les meilleures conditions. Abordant le transport ferroviaire de marchandises, le ministre a fait état de la décision de raccorder l'ensemble des entreprises économiques au réseau ferroviaire, particulièrement les entreprises activant dans les secteurs du ciment et de la métallurgie. Lors du débat autour du projet de loi de règlement budgétaire de 2015, le ministre a indiqué que le secteur a de tout temps été au centre des préoccupations des pouvoirs publics comme vecteur du développement socio-économique. Rappelant les principaux axes du plan quinquennal 2015-2019, le ministre a évoqué la réalisation du réseau routier, des autoroutes modernes, la structuration et la maintenance du réseau routier existant conformément aux normes des transports et de la sécurité routière, l'amélioration des services, la maintenance et la réhabilitation des infrastructures maritimes, outre la réalisation de nouvelles infrastructures maritimes dans le domaine du commerce, de la pêche et des loisirs, en sus du développement des infrastructures aéroportuaires pour satisfaire les besoins économiques. Le programme comprend en outre la modernisation, le développement et la maintenance du réseau ferroviaire, le renforcement du parc de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF), le développement du réseau de transport urbain (Métro, tramway, téléphérique) et le parachèvement du programme de réalisation des gares routières. L'année 2015 a été marquée également par le parachèvement des projets relevant des précédents plans quinquennaux, ainsi que des programmes relatifs au développement des infrastructures dans les Hauts-Plateaux et au Sud. Le secteur des travaux publics a bénéficié en 2015 d'un budget de fonctionnement de 20 milliards Da, d'une autorisation de nouveau programme et de réévaluation dans le cadre du budget équipement de 234 milliards Da, de 206 milliards Da de crédits de paiement, et de 3.346 milliards DA au titre du compte d'affectation spéciale "Fonds national routier et autoroutier".
Le secteur a consommé plus de 17 milliards de da en 2015 Le ministre a fait savoir que le secteur a consommé 17,302 milliards de da, soit 85,87 % des crédits de paiement concernant le budget de fonctionnement contre 442,797 milliards de da pour ce qui est du budget d'équipement, soit un taux de consommation de 43,75 % des crédits de paiement. M. Zaâlane a indiqué que les principaux indicateurs de croissance du secteur des Travaux publics pour l'année 2015 consistent en le développement du réseau routier à hauteur de 0,92%, avec une augmentation de 1123 km outre les 122.528 km réalisés jusqu'en 2014 ainsi que l'augmentation de la densité routière qui a atteint 0,0519 km/km2 en 2015 contre 0,0514 km/km2 en 2014. Concernant le programme de sécurisation des frontières terrestres dans les wilayas du sud du pays qui prévoit l'ouverture et la réhabilitation de 14.623 km de routes et le revêtement de près de 8.100 km, le ministre a indiqué que 7.420 km de routes ont été réhabilités et 1.632 km ont fait l'objet de revêtement jusqu'au 31 décembre 2015. Il a indiqué que le secteur des transports a bénéficié d'un budget de fonctionnement de 12,8 milliards de da et de 423,4 milliards de DA comme autorisation d'un nouveau programme ou d'une réévaluation dans le cadre du budget d'équipement et 144,6 milliards de da comme crédits de paiement et 19,236 milliards de da dans le cadre du compte d'affectation pour le développement du transport public". Pour M. Zaâlane, les principaux indicateurs de croissance du secteur des transports en 2015 se résument comme suit: augmentation du taux de transport des voyageurs de 7,26 % et celui du transport aérien des marchandises de 3,97 %. Concernant le transport maritime, le taux de transport des voyageurs a augmenté de 1,74 % par rapport à 2014, celui du transport des marchandises de 3,97 % et celui du transport ferroviaire des voyageurs de 9,13 %, a-t-il indiqué, précisant que le transport des marchandises a été clôturé, fin 2017, par le transport de 9 millions de tonnes. Le réseau ferroviaire est passé de 1800 km en 1999 à 4000 km actuellement outre 1300 km en cours de réalisation pour atteindre 6300 km durant les deux prochaines années.
Le fret maritime et aérien ouvert au privé D'autre part, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a annoncé l'ouverture du fret maritime et aérien aux opérateurs privés algériens en vue de satisfaire les demandes d'exportation. Donnant plus de détails sur ce sujet, le ministre a indiqué que la décision d'ouvrir le fret maritime et aérien aux opérateurs privés nationaux intervient dans le cadre de la nouvelle orientation de l'économie nationale vers l'exportation. Il a rappelé que le cadre législatif relatif à l'ouverture du fret aérien existait depuis 1998 mais il est resté gelé. Il a ajouté que la levée du gel sur cette loi concernera en premier lieu le transport des marchandises. L'ouverture de cette activité au privé permettra de transporter les produits locaux destinés à l'exportation, y compris les produits agricoles ce qui permettra de créer de nouveaux emplois, a affirmé M. Zaâlane. Il a souligné qu'"Air Algérie ne peut satisfaire toutes les demandes des opérateurs en matière d'exportation de marchandises". Le ministre a indiqué par ailleurs qu'une journée d'information sera organisée prochainement au profit des opérateurs sur les modalités d'obtention d'autorisations de transport de marchandises par voies aérienne et maritime. Les opérateurs privés peuvent acquérir ou affréter des avions pour les opérations d'exportation, a-t-il indiqué. Le premier responsable du secteur des transports a en outre indiqué que le gouvernement avait pris plusieurs mesures pour renforcer le transport maritime à travers un programme d'acquisition de 24 navires, précisant que 7 à 10 navires ont été achetés jusque-là. Aujourd'hui, nous devons penser au secteur national avec ses deux composantes publique et privée, a lancé le ministre. Pour rappel, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait invité décembre dernier à l'occasion de l'inauguration de la Foire de la production algérienne (FPA), les opérateurs privés à investir dans le domaine du Fret aérien et maritime pour satisfaire les demandes d'exportation vers les marchés extérieurs.
Pas de privatisation d'Air Algérie Dans sa réponse aux préoccupations des élus de l'APN axées sur la situation de la compagnie nationale, notamment sur les grèves des travailleurs, la réévaluation des projets et l'état des routes, le ministre a indiqué qu'il est important de procéder à des études minutieuses avant le lancement des projets. M. Zaâlane a souligné que la situation financière de la compagnie aérienne nationale est difficile ajoutant qu'elle était en déficit fin 2017 estimé à 11 milliards DA, excluant dans le même temps une privatisation de la compagnie. Concernant l'ouverture du fret aérien et maritime, le ministre a indiqué que le gel a été levé sur la loi relative à cette activité, soulignant qu'elle sera ouverte aux opérateurs privés nationaux.