Les principales Bourses européennes évoluent en nette hausse mardi matin dans le sillage du bond de Wall Street la veille, portées par l'espoir d'un compromis commercial, plutôt qu'un conflit ouvert redouté, entre les Etats-Unis et la Chine. À Paris, l'indice CAC 40 s'adjuge 1,16% à 5.125,26 points vers 08h25 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 1,4% et à Londres, le FTSE gagne 1,49%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro prend 1,19%, le FTSEurofirst 300 est en hausse de 1,14% et le Stoxx 600 avance de 1,12%. Le regain de confiance a été nourri par plusieurs informations suggérant que les Etats-Unis et la Chine pourraient rechercher une solution de compromis à leur bras de fer commercial. Le conseiller au commerce de la Maison blanche, Peter Navarro, a indiqué lundi que les deux pays étaient en négociations. De source proche des discussions, la Maison blanche a demandé à la Chine de réduire ses droits de douane sur les voitures importées, d'autoriser des prises de participation majoritaires dans son secteur financier et d'accroître ses achats de semi-conducteurs américains. De son côté, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, s'est prononcé en faveur de négociations avec les Etats-Unis et a réitéré la promesse d'un accès facilité au marché chinois pour les entreprises américaines. A Wall Street, le Dow Jones a fini lundi soir sur une progression de près de 700 points, soit 2,84%, le Standard & Poor's 500 a pris 2,72% et le Nasdaq Composite 3,26%. Il faut remonter à août 2015 pour retrouver des progressions en pourcentage aussi élevées sur une séance. En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé en hausse de 2,65%, enregistrant ainsi sa plus forte hausse en pourcentage depuis le 4 janvier. Les marchés européens avaient fini en repli lundi, pénalisés par la vigueur de l'euro. La devise unique a grimpé jusqu'à 1,2476 dollar mardi, au plus haut depuis le 16 février, avant de revenir autour de 1,2440. Vitas Vasiliauskas, le gouverneur de la Banque de Lituanie, a dit mardi souscrire aux anticipations du marché d'une hausse des taux de la Banque centrale européenne d'ici la mi-2019, emboîtant le pas à ses collègues de la Bundesbank et de la Banque d'Estonie. Le billet vert regagne pour sa part 0,11% face un panier de devises de référence après avoir perdu 1,5% lors des quatre dernières séances. "Donald Trump, par ses bravades et sa volonté de sanctionner avant et de négocier après, affaiblit clairement le dollar", observe Tangi Le Liboux, chez Aurel BGC.
Akzo et Casino se distinguent Aux valeurs en Europe, les compartiments qui avaient été les plus délaissés en raison des craintes d'un conflit commercial entre les Etats-Unis et ses partenaires enregistrent un net rebond. L'indice Stoxx de l'automobile avance ainsi de 1,67% et celui de la technologie gagne 1,89%. A Paris, STMicroelectronics (2,39%) signe l'une des plus fortes hausses du CAC 40. La cote est aussi animée par l'actualité des entreprises. Akzo Nobel monte de 3,46% après avoir annoncé la vente de sa division de chimie de spécialités pour 10,1 milliards d'euros dans le cadre de son recentrage sur les peintures et les revêtements. Casino gagne 4,31%, en tête du SBF 120 en réaction au partenariat commercial signé entre son enseigne Monoprix et le géant américain du commerce en ligne Amazon, qui permet au groupe stéphanois de répondre à la concurrence nouvelle de Leclerc dans la distribution alimentaire à domicile à Paris. Le britannique GlaxoSmithKline grimpe de 4,36%, le marché saluant le rachat de la participation de 36,5% détenue par Novartis (+1,8%) dans leur coentreprise de santé grand public. A l'inverse, l'enseigne de prêt-à-porter suédoise H&M chute de 6,41%, l'une des pires performances du Stoxx 600, après avoir prévenu qu'elle serait obligée de proposer des remises importantes au deuxième trimestre pour écouler un surplus de stocks. A Paris, Neopost lâche 6,26%, de loin le plus fort repli du SBF 120, le spécialiste du traitement de courrier ayant averti d'une nouvelle baisse de son chiffre d'affaires et de sa marge opérationnelle en 2018. Sur le marché pétrolier, les cours du brut restent orientés à la hausse, toujours soutenu par la crainte de voir les tensions au Moyen-Orient se répercuter sur l'offre globale, notamment en cas de sanctions américaines visant l'Iran. Le baril de Brent évolue à plus de 70 dollars. Les investisseurs suivront dans la journée la publication des indices Eurostat du climat des affaires et du sentiment économique (à 09h00 GMT), en attendant l'indice de confiance du consommateur américain (à 14h00 GMT).
Wall Street soutenue par les techs Wall Street a terminé en forte hausse lundi, soutenue par le secteur technologique, les investisseurs retrouvant le goût des actifs risqués alors que semble s'éloigner le spectre d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. L'indice Dow Jones a gagné 669,40 points, soit 2,84%, à 24.202,60. Le Standard & Poor's 500, plus large, a progressé de 70,29 points, soit 2,72%, à 2.658,55. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique a pris 227,88 points, soit 3,26%, à 7.220,54. Wall Street a connu la semaine dernière son repli hebdomadaire le plus important depuis janvier 2016, face aux menaces de guerre commerciale entre Washington et Pékin. Mais certains signes ont laissé espérer aux investisseurs une issue négociée entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales. Le Premier ministre chinois Li Keqiang s'est prononcé lundi en faveur de négociations avec les Etats-Unis et a réitéré la promesse d'un accès facilité au marché chinois pour les entreprises américaines, s'efforçant ainsi d'éviter une guerre commerciale entre les deux superpuissances. Washington a par ailleurs décidé d'exempter la Corée du Sud des droits de douane sur les importations d'acier, tandis que Séoul a dans le même temps accepté d'apporter des modifications aux réglementations du secteur automobile prévues par l'accord de libre-échange entre les deux pays. "Il y a eu quelques signes au cours du week-end montrant que les droits de douane (sur les importations chinoises) étaient moins lourds qu'on ne l'imaginait auparavant", commente Buck Hellwig, vice-président de BB&T Wealth Management. "La réalité, c'est qu'il n'y a probablement pas de guerre commerciale, comme le montre le fait qu'il y ait des discussions entre la Chine et les Etats-Unis pour trouver une solution."
Trois Techs en tête du Dow Tous les compartiments du S&P ont fini dans le vert, les technologiques en tête, avec un gain de 4,03%, devant la distribution (+3,67%) et les financières (+3,24%). Plus forte hausse du Dow, Microsoft a gagné 7,57%. La firme de Redmond, a bénéficié relèvement de l'objectif de cours de Morgan Stanley, à 130 dollars. En deuxième position, Intel s'est octroyé 6,32%, soutenu par le relèvement de la recommandation de Raymond James, derrière Apple (+4,75%). Netflix a gagné 6,45%, affichant sa meilleure performance depuis le 23 janvier. Travelport a bondi de plus de 17% après l'annonce par Elliott Management d'une prise de participation de 12% dans le spécialiste des logiciels de réservation de voyage. Le fonds activiste en réclame la vente et à défaut se dit prêt à se porter acquéreur. Caterpillar et Boeing, deux des valeurs les plus affectées ces dernières semaines par les tensions commerciales, ont pris respectivement 3,39% et 2,48%. United Technologies a gagné 3,54%. Le fonds spéculatif Third Point, géré par le milliardaire Daniel Loeb, veut acquérir une participation dans le conglomérat industriel, alors que ce dernier envisage une scission. Time Warner s'est adjugé 1,53%. L'action du groupe de médias semble intéressante, sur la base de sa valeur fondamentale et compte tenu de la forte probabilité que l'offre d'achat de 85 milliards de dollars d'AT&T soit finalement autorisée, écrit l'hebdomadaire financier Barron's. Le groupe de matériaux de construction USG a bondi de 19,45% à 39,83 dollars après avoir rejeté une offre d'achat de près de six milliards de dollars (4,8 milliards d'euros) présentée par son deuxième actionnaire, l'allemand Knauf, qu'il juge très insuffisante.
Facebook limite sa baisse Facebook, lui, a réduit ses pertes, pour finir sur un repli de 0,42%. L'action du réseau social, qui a perdu près de 14% la semaine dernière, est brièvement tombée sous les 150 dollars pour la première fois depuis juillet 2017, reculant jusqu'à 149,02 dollars. Le Bureau de protection des consommateurs de la Commission fédérale américaine du Commerce (FTC) a confirmé enquêter sur l'utilisation des données personnelles de ses abonnés. Seule baisse du Dow, General Electric a lâché 1,38%, après être passé sous la barre des 13 dollars pour la première fois depuis juillet 2009, pénalisé par des craintes de risques résiduels de la branche de services financiers GE Capital.