Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, s'est engagé dimanche à éradiquer l'épidémie de choléra, qui a touché, à ce jour, 49 cas confirmés à travers cinq wilayas du pays, "dans les trois prochains jours" au moment où des commissions de contrôle ont été constituées pour l'inspection des exploitations agricoles existantes sur le territoire de la wilaya de Blida, en vue de déterminer les causes à l'origine de l'apparition de l'épidémie. Animant une conférence de presse à l'issue d'une visite d'inspection des conditions de prise en charge des personnes atteintes, au niveau de l'hôpital de Boufarik, spécialisé dans les malades infectieuses, le ministre de la Santé a indiqué que "depuis l'apparition de l'épidémie, l'Etat a fixé une stratégie ayant permis de l'endiguer et d'empêcher sa propagation", s'engageant à éradiquer cette épidémie dans "les trois prochains jours, soit avant la prochaine rentrée scolaire". Le ministre a, par ailleurs, signalé l'enregistrement depuis l'annonce de l'apparition de cette épidémie, de 147 cas suspects de choléra, issus de cinq wilayas, dont Blida (avec le plus grand nombre d'atteintes), Tipasa, Bouira, Alger et Aïn Defla. "Les analyses en laboratoire ont fait état de 49 cas confirmés, parmi ces cas signalés", a-t-il ajouté. M. Hasbellaoui a, aussi, fait savoir, qu'à ce jour, les véritables causes derrière la propagation de cette épidémie restes inconnues, en dépit de la découverte, a-t-il précisé, d' "une source dans la région de Sidi Lekbir à Hameur El-Aïn(Tipasa), dont les analyses ont confirmé que son eau renferme la bactérie à l'origine du choléra". Il a mis en garde les habitants de la région contre le risque de boire cette eau et ce, en réaction au "comportement irresponsable" de certains jeunes qui ont délibérément bu cette eau, en dépit des avertissements du ministère de la Santé. Pour sa part, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme a affirmé la mobilisation de nombreux psychologues relevant de l'Agence de développement social, en vue de la prise en charge psychologique des malades atteints de cette épidémie, et de leurs familles. "L'Etat comprend parfaitement leur désarroi, au même titre que celui de tout le peuple algérien, à l'annonce de cette maladie", a-t-elle déclaré, tout en exprimant son souhait de voir cette "épidémie éradiquée dans les plus brefs délais". Dans le même sillage, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a appelé les directeurs des établissements éducatifs au niveau national à prendre les "mesures nécessaires" pour garantir la protection des élèves et de la corporation de l'éducation contre l'épidémie de choléra, à travers le renforcement des règles d'hygiène, notamment par l'entretien et l'assainissement des réservoirs, des citernes et des sanitaires, en prévision de la prochaine rentrée scolaire. Pour sa part, le wali de Blida a fait état de la mise en place de commissions d'inspection de la totalité des exploitations agricoles existantes sur le territoire de la wilaya de Blida, en vue de déterminer les causes à l'origine de l'apparition de l'épidémie de choléra, relevant que ces commissions englobent des représentants des directions de la Santé, de l'Agriculture, et du Commerce, en plus des partenaires des corps sécuritaires, a indiqué le wali en marge d'une visite aux malades atteints à l'hôpital de Boufarik, spécialisé dans les maladies infectieuses.
La rentrée scolaire ne sera pas retardée Pour sa part, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a écarté lundi la possibilité de retarder la rentrée scolaire 2018/2019 en raison de l'épidémie du choléra, affirmant qu'elle aura lieu dans les délais fixés, soit le 5 septembre à travers tout le territoire national. Lors d'une conférence de presse à l'issue de la clôture de la conférence nationale des directeurs de wilaya de l'Education, Mme Benghabrit a précisé que les informations communiquées par les instances concernées, à leur tête le ministère de la Santé, au sujet de l'épidémie du choléra "n'exigent pas le report de la rentrée scolaire dans les wilayas touchées". "La rentrée scolaire aura lieu dans les délais fixés, soit le 5 septembre prochain", a déclaré la ministre. Soulignant que "toutes les mesures ont été prises contre l'épidémie du choléra, non seulement au niveau des wilayas où des cas ont été enregistrés, mais dans toutes les wilayas du pays et ce, sous la supervision des ministères de l'Intérieur et de la Santé, la ministre de l'Education a indiqué que les walis "ont donné des instructions sur l'impératif d'observer les règles d'hygiène pour prévenir cette épidémie". Rappelant les mesures prises par son département ministériel en prévision de la prochaine rentrée scolaire, la ministre a appelé les responsables locaux au respect des règles d'hygiène et les opérations d'entretien et d'assainissement des réservoirs, des citernes et des sanitaires et cantines. Mme Benghabrit a indiqué avoir tenu dimanche une réunion avec les directeurs de l'Education des cinq wilayas ayant enregistré des cas de choléra (Alger, Blida, Bouira, Tipasa et Aïn Defla), ajoutant qu'elle tiendra une deuxième réunion avec les directeurs de ces wilayas pour "examiner les derniers développements et prendre les mesures préventives nécessaires".
31 malades se sont déjà rétablis Trente et une personnes affectées par le choléra, sur les 45 cas confirmés depuis l'apparition de cette épidémie à la mi-août, se sont rétablies après avoir bénéficié de soins au sein de l'hôpital de Boufarik, dans la wilaya de Blida. Approché par un journaliste de Radio-Mitidja, dont les propos ont été repris, lundi matin, par la chaîne 3 de la Radio algérienne, le directeur de cette structure de santé, Redha Derbouche, explique que ces patients ont commencé à recevoir leur traitement aussitôt après que des analyses effectuées auprès de l'Institut Pasteur aient confirmé qu'ils étaient porteurs de la maladie. Ces malades explique-t-il, avaient été mis en quarantaine et ne pouvaient donc être visités ni par leurs proches, ni recevoir d'effets vestimentaires, ni de nourriture d'aucune sorte de l'extérieur. M. Derbouche indique, d'autre part, que des traitements ont été administrés tant aux personnes dont il a été confirmé qu'elles étaient porteuses du virus qu'à celles suspectées d'avoir été en contact avec cette affection.