Dans un contexte marqué par le caractère transnational du terrorisme et la mauvaise interprétation de la religion islamique par rapport à ce fléau mondial , le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé pour une lutte globale, solidaire et efficace contre le phénomène du terrorisme, avant d'ajouter qu'il faut rechercher les stratégies les plus rationnelles d'adaptation de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), à un environnement international « en changement rapide et peu prévisible », notamment par l'ouverture d'espaces de dialogue démocratique , doublée d'une action internationale destinée à promouvoir une meilleure compréhension et interaction entre les religions et les civilisations. Dans son discours à l'occasion du 11e sommet de l'OCI, ouvert jeudi Dakar au Sénégal, le chef de l'Etat a souligné qu'il est largement admis aujourd'hui que la lutte contre le terrorisme représente une réelle menace à la paix et à la sécurité internationale, d'autant que les événements qui ont eu pour théâtre de nombreuses régions du monde renseignent sur le caractère transnational mais surtout « criminel de ce fléau ». Il a relevé que l'Algérie réitère son appel en faveur d'une coopération internationale « effective et efficace » impliquant tous les pays dans le domaine de la lutte contre ce fléau, y compris la conclusion d'une convention globale sur le terrorisme international, et appelle à un franc rejet de tous les amalgames tendant à lier le terrorisme à un quelconque espace civilisationnel, géographique et religieux. Dans ce contexte, il a ajouté que l'Algérie souligne, également “l'impératif” de distinguer clairement le terrorisme de la lutte des peuples contre l'occupation étrangère.Pour ce qui est du rôle de l'Organisation de la conférence islamique , le Président a fait remarquer que l'OCI connaît un “moment décisif” de son évolution, rappelant qu'il a été décidé lors du sommet extraordinaire de La Mecque, en Arabie Saoudite, de donner une nouvelle impulsion à l'organisation pour qu'elle puisse faire sa mue, s'adapter aux exigences d'un monde en perpétuelle mutation et participer de manière effective à la reconfiguration des relations internationales en cours et se mettre ainsi au diapason des nouveaux défis du 21e siècle. Pour le chef de l'Etat, il faut que l'OCI place son action de réforme sous le sceau de l'ouverture pour pouvoir répondre aux préoccupations légitimes des peuples et préserver l'Islam des attaques dont il fait actuellement l'objet. Pour la question palestinienne, qui était parmi les points abordés lors de ce sommet, le président Bouteflika a fait remarquer que celle-ci connaît de dangereux développements en raison de la persistance de l'attitude israélienne de violation systématique de la légalité internationale, hypothéquant ainsi les espoirs nés de la réunion d'Annapolis pour relancer le processus de paix. Tout en affirmant que le silence et la passivité de la communauté internationale face à cette tragique situation sont inadmissibles, il ajoute que cette communauté doit prendre conscience de ses responsabilités dans le drame du peuple palestinien et oeuvrer pour amener Israël à abandonner sa politique du fait accompli et à coopérer à l'instauration d'une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient, à travers le plan de paix arabe de 2002, réactivé lors du sommet arabe de Ryadh , et qui constitue, une “nouvelle opportunité historique” pour réaliser la paix dans la région.