Les participants au 4è Forum international de l'Aquaculture et des Ressources halieutiques ont affirmé la nécessité de respecter les écosystèmes dans le secteur de l'aquaculture et prendre en considération tous les facteurs écologiques pouvant avoir un impact sur cette activité. Selon les participants, plusieurs facteurs dont l'espace, le climat, la lumière, la durée de stockage de l'eau et la qualité des bassins utilisés auront un impact sur cette activité.
Ces mêmes participants ont abordé, en présence de représentants des deux ministères de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, et des Ressources en eau, ainsi que des représentants de la Délégation européenne en Algérie, les différents sujets relatifs au renforcement de la production et de l'élevage des espèces aquatiques, outre les procédures efficaces pour la protection des ressources halieutiques. Pour sa part, le Conseiller auprès du Programme d'appui à la diversification de l'économie pour le secteur de la pêche et de l'aquaculture (DIVICO 2), Jérôme Lazard a passé en revue le modèle asiatique en matière de réalisation des bassins destinés à l'élevage d'espèces aquatiques, intégrés avec le secteur agricole. Le conseiller a évoqué, en outre, la possibilité du recours, dans le cadre de ce modèle, aux moyens naturels en matière d'aquaculture à travers, entre autres, la mise en place de bassins souterrains, ce qui mènera, dit-il, à "des produits aquatiques à 100% naturels sans alimentation artificielle aucune". Selon M. Lazard, cette opération permettra d'économiser d'importants montants financiers, d'épargner à l'aquaculteur le besoin de recourir à l'alimentation artificielle, et de fournir les dépenses à même de construire des refuges et des soubassements en béton. Cette méthode, ajoute-t-il, permet la valorisation des eaux cumulées naturellement, en sus du développement de la pisciculture au niveau des barrages. La méthode adoptée par le secteur de la pêche et de l'aquaculture se base essentiellement sur les abris et les récifs en béton d'où la nécessité d'assurer de manière régulière l'alimentation des poissons, précise M. Lazard. " On ne peut pas avoir une production naturelle de poisson si ce dernier est cultivé dans les bassins en béton et nourri artificiellement", a-t-il souligné. Pour sa part, le directeur adjoint de la valorisation des compétences professionnelles auprès du ministère de l'Agriculture, Fouad Guenatri, a mis en avant la nécessité de la mise en place d'un nouveau mécanisme de recensement pour l'identification des ressources marines et des produits d'aquaculture. A noter que l'Algérie vise dans le cadre du plan Aqua-pêche 2020 à produire 100.000 tonnes de poissons contre 5.000 tonnes produits actuellement. 222 autorisations octroyées dans le domaine de l'aquaculture Concernant la situation des dossiers de projets d'aquaculture jusqu'au juin 2018, le responsable a fait état de 401 dossiers déposés par les investisseurs, soulignant l'attribution de 222 autorisations et 180 contrats d'exploitation. Mettant en avant la demande accrue sur cette activité par rapport à l'année 2017, M. Guenatri a révélé que le dépôt de 181 dossiers dans le domaine de pisciculture marine en 2017 et 226 dossiers en 2018, ajoutant que les contrats d'exploitation délivrés étaient passés de 130 en 2017 à 141 actes en 2018 dont 33 déjà opérationnels et 45 en cours de démarrage. Quant à la pisciculture en eaux douces, le nombre de dossiers déposés a grimpé de 102 en 2017 à 175 dossiers en 2018, outre les contrats d'exploitation dont le nombre est passé de 31 contrats en 2017 à 39 cette année. S'agissant de la pisciculture intégrée à l'agriculture, M. Guenatri a fait état de 22 858 bassins dont 463 seulement exploités, appelant à consentir plus d'efforts dans ce sens. Selon le responsable, cette activité dépend de la formation des agriculteurs, donnant lieu à de "bons" résultats jusqu'à aujourd'hui, à savoir 2 126 agriculteurs formés sur 18147 activant dans le domaine de l'agriculture. M. Guenatri a indiqué que plusieurs projets visant la préservation des ressources halieutiques faisaient l'objet d'examen avant de les mettre en application, à l'instar du décret exécutif n 17-363 du 25 décembre 2017 relatif aux récifs artificiels. Il a considéré ce projet comme un des plus importants minutieusement suivi par les universités d'Annaba et d'Oran. A ce propos, un membre de la Commission de l'Union européenne (UE) à Alger, Stefano Corrado a souligné l'importance de gérer les activités de pêche et d'aquaculture de façon permanente qui se traduit positivement sur les domaines environnemental, économique et social, constituant une source alimentaire saine pour la population. A travers les 50 000 kilomètres du littoral méditerranéen, M. Corrado a fait état de la circulation de 82 000 bateaux, dont 15 000 transportant des matières sensibles à l'instar du pétrole et des matières chimiques nuisibles à l'environnement. Le programme de l'UE œuvre à lutter contre la pêche illégale, à interdire le dégazage depuis 2013, et à lier l'espace de l'agriculture à l'activité halieutique. Par ailleurs, Docteur Djezzar Meliani, professeur à l'université de Djilali Bounaama, a plaidé pour une meilleure exploitation des ressources halieutiques particulièrement dans le domaine de l'élevage, estimant que cette activité pourrait atteindre un niveau de production avoisinant les 80 000 tonnes/an, en cas d'exploitation de 400 millions de mètres3/an des eaux destinées à l'irrigation. Pour rappel, ce forum s'inscrit dans le cadre des travaux de la 18ème édition du Salon international de l'élevage et de l'agroéquipement (SIPSA-SIMA 2018), tenu du 8 au 11 octobre au palais des expositions aux Pins maritimes (Safex).