Les négociations entre parlementaires républicains et démocrates ont permis d'aboutir lundi soir à un accord de principe sur le financement de la sécurité aux frontières et d'éviter une nouvelle paralysie de l'administration fédérale, moins d'un mois après le plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis. "Nous avons trouvé un accord de principe" pour le financement de la sécurité frontalière jusqu'au 30 septembre, a déclaré aux journalistes le sénateur républicain Richard Shelby, sans préciser si des fonds seraient alloués à la construction du mur réclamé par Donald Trump à la frontière avec le Mexique. Il a ajouté que les équipes parlementaires allaient travailler d'"arrache-pied" à la mise au point des derniers détails. Un responsable de la Maison blanche a indiqué mardi matin que le président ne s'était pas prononcé pour l'instant sur cet accord. Des désaccords subsistaient durant le week-end sur les mesures de détention des migrants à la frontière avec le Mexique, notamment sur le financement du nombre de lits dans les centres de rétention et sur le type de barrières physiques à mettre en place dans la zone frontalière. Après trente-cinq jours de bras de fer avec la majorité démocrate de la Chambre des représentants, Donald Trump a accepté fin janvier de rouvrir jusqu'au 15 février les administrations paralysées en décembre, sans obtenir les 5,7 milliards de dollars qu'il réclamait au Congrès pour construire un mur à la frontière mexicaine. Les démocrates jugent ce mur inefficace, coûteux et immoral. Selon un assistant parlementaire ayant requis l'anonymat, l'accord prévoit 1,37 milliard de dollars pour la construction d'une clôture à la frontière Sud, soit un montant très similaire à celui alloué ces deux dernières années par le Congrès, mais aucun crédit n'est destiné à un "mur". En déplacement sur cette frontière mexicaine, à El Paso, où il tenait lundi soir un meeting, Donald Trump a souligné la nécessité d'un mur pour protéger les Américains de criminels violents, de l'afflux de drogue et du "déferlement terrible" de caravanes de migrants. Le président républicain a dit avoir été informé des discussions entre parlementaires juste avant de s'exprimer à la tribune. "Peut-être que des progrès ont été accomplis, peut-être que non", a-t-il dit. "Sachez-le, nous allons de toute façon construire un mur", a-t-il ajouté. A Washington, la représentante démocrate Nita Lowey a déclaré à l'issue des négociations qu'elle espérait qu'un texte définitif serait présenté mercredi. Les parlementaires souhaitaient parvenir à un accord lundi afin de laisser aux deux chambres du Congrès le temps d'adopter le projet de loi, et à Donald Trump de le promulguer avant la date butoir de vendredi, à laquelle expire le financement alloué au département de la Sécurité intérieure et à plusieurs agences fédérales.