Commentant la situation dans le nord-est de la Syrie contrôlé par les formations kurdes appuyées par les États-Unis, le Président Assad a conseillé aux habitants de ne pas faire confiance aux Américains qui les "vendront à la Turquie", d'après l'agence Sana. Les forces gouvernementales syriennes sont les seules capables de protéger les habitants du nord-est du pays limitrophe de la Turquie où les Kurdes luttent actuellement contre les terroristes avec le concours des États-Unis, a déclaré dimanche le Président Bachar el-Assad devant les responsables des conseils municipaux syriens. "Nous disons aux groupes qui misent sur les Américains: les Américains ne vous protégeront pas. Les Américains vous vendront à la Turquie. Personne ne vous défendra sauf l'armée syrienne", a indiqué le Président Assad cité par l'agence Sana. Le 9 février, les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes ont annoncé le début de l'opération de libération de Baghouz située non loin de la frontière irakienne, dans la province de Deir ez-Zor. Selon les FDS, c'est le dernier fief de Daech en Syrie. Alors que la lutte contre Daech en Syrie semble toucher à sa fin, rien n'a encore été décidé à propos d'une opération à Idlib, dans le nord-ouest du pays, où se trouvent des radicaux soutenus par la Turquie. Quant au sud de la Syrie, Israël y poursuit ses frappes. Selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, ces attaques ont pour mission d'empêcher l'Iran de renforcer sa présence militaire sur le territoire syrien.
Certains pays empêchent les réfugiés de rentrer en Syrie La crise des réfugiés est une source de corruption qui profite à certains pays et organisations qui soutiennent les terroristes au lieu d'accorder une aide humanitaire aux personnes déplacées, a affirmé Bachar el-Assad cité par l'agence Sana. Certains pays empêchent les réfugiés syriens de rentrer dans leur pays parce qu'ils craignent de perdre des sources de financement, a déclaré le Président Bachar el-Assad. "Les États intéressés par la question des réfugiés les empêchent de rentrer en Syrie… Ces dernières années, le grand nombre de réfugiés est une source de corruption. Cela profite aux fonctionnaires des pays soutenant les terroristes et aux responsables d'organisations censées envoyer une aide humanitaire qui, comme vous le savez, finit entre les mains de terroristes", a indiqué M.Assad dont l'intervention a été diffusée par l'agence Sana. Selon lui, la résolution de la crise des réfugiés "privera ces pays de leviers politiques et d'avantages matériels". Des tensions autour des réfugiés ont été artificiellement provoquées un an avant le début de la crise en Syrie, en 2010, a-t-il estimé. "Un an avant la crise [en Syrie], des camps de réfugiés ont fait leur apparition dans des pays voisins dont la mission était d'augmenter les souffrances humanitaires et le nombre des réfugiés afin d'en rejeter la responsabilité sur l'État syrien et de mobiliser l'opinion publique contre la Syrie", a noté M.Assad. Le durcissement des sanctions contre Damas était aussi lié à cette politique, d'après lui. "Nous ne permettrons pas à ces forces hostiles à Damas d'instrumentaliser les souffrances des réfugiés à des fins politiques", a poursuivi M.Assad avant d'inviter les Syriens qui ont quitté le pays en raison de menaces terroristes à y rentrer pour "contribuer à sa reconstruction après la guerre". Le chef de l'État a aussi rappelé qu'en 2018 des dizaines de milliers de personnes étaient déjà rentrées en Syrie.
Washington redoute le rétablissement du contrôle d'Assad Les États-Unis s'opposent à ce que le gouvernement de Bachar el-Assad reprenne le contrôle du nord-est de la Syrie, "car il ne contribue pas à la stabilité", a affirmé l'envoyé spécial de Washington pour la Syrie, James Jeffrey, à la Conférence sur la sécurité de Munich. Washington cherche à éviter que le gouvernement de Bachar el-Assad ne rétablisse son contrôle sur le nord-est du pays, a déclaré à la Conférence de Munich James Jeffrey, représentant spécial des États-Unis pour la Syrie. "Nos objectifs dans le nord-est [de la Syrie, ndlr] restent inchangés. Ils supposent la préservation de la sécurité dans la région, ce qui signifie que nous ne voulons pas que le régime [appellation donnée par les USA au gouvernement de Bachar el-Assad] y retourne, car il ne contribue pas à la stabilité", a-t-il indiqué. Dans le même temps, il a fait remarquer que le pays retirait ses troupes terrestres de Syrie, "étant donné que la mission principale de leur introduction - l'aide aux Forces démocratiques syriennes et la victoire sur le groupe terroriste Daech - est accomplie". James Jeffrey a ajouté que, malgré le retrait de leurs troupes, les États-Unis poursuivraient la lutte contre Daech* préservant un potentiel aérien et gardant "la capacité à réagir aux menaces qui surgissent en raison de la présence de forces de Daech*". Se référant au Pentagone, The Washington Post a annoncé vendredi que le secrétariat américain de la Défense prévoyait de mettre en place une zone de sécurité pour protéger les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie avec la participation de soldats européens. Selon le journal, l'idée est que les pays européens y déploient un contingent d'environ 1.500 soldats. Dans ce contexte, les représentants de l'administration américaine à la Conférence de Munich ont invité les pays membres de l'OTAN, notamment l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, à fournir des militaires. Le 19 décembre dernier, Donald Trump avait annoncé que les États-Unis avaient écrasé Daech* en Syrie, précisant que la lutte contre le groupe terroriste était la seule raison de la présence militaire américaine dans le pays. Par la suite, la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a annoncé que les États-Unis avaient commencé à retirer leurs troupes de Syrie, tout en soulignant que la victoire sur les djihadistes de Daech* ne signifiait pas la fin de la coalition antiterroriste dirigée par Washington.