Les Bourses européennes ont terminé dans le vert vendredi, rassurées au moins temporairement sur les perspectives économiques par les derniers chiffres du commerce extérieur chinois et sur la santé des entreprises américaines par les résultats trimestriels de JPMorgan Chase. À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,31% (16,98 points) à 5.502,70 points après un pic à 5.510,99. Il s'agit de sa première clôture au-dessus des 5.500 points depuis le 1er octobre. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,26% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,54%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,36%, le FTSEurofirst 300 0,1% et le Stoxx 600 0,16%. Les chiffres mensuels du commerce extérieur chinois publiés en début de journée ont agréablement surpris les économistes avec un rebond plus marqué qu'attendu des exportations, en hausse de 14,2% sur un an en mars. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC enregistre une hausse de 0,48%, sa troisième performance hebdomadaire positive d'affilée, mais le Stoxx 600 recule de 0,18% après deux semaines de progression. Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était en nette hausse: le Dow Jones progressait de 0,75%, le Standard & Poor's 500 de 0,41% et le Nasdaq Composite de 0,24%. Le S&P-500 a franchi dès l'ouverture la barre des 2.900 points pour la première fois depuis le 5 octobre, grâce entre autres aux progressions de JPMorgan Chase (+4,62%) après ses résultats trimestriels supérieurs aux attentes, et de Walt Disney (+10,03%) au lendemain de la présentation de son offre de vidéo en ligne payante, appelée à concurrencer Netflix (-3,71%). "Le marché stagnait depuis un moment et quand arrivent de bons résultats comme ceux de JPMorgan, ça profite au sentiment général et ce sera probablement le facteur dominant pendant les trois semaines à venir", commente Robert Pavlik, directeur de la stratégie d'investissement de SlateStone Wealth.
Valeurs & indicateurs En Europe, les chiffres des exportations chinoises ont profité en premier lieu aux secteurs tournés vers le commerce international, à commencer par l'automobile et les matières premières, deux secteurs à la traîne ces dernières semaines dont les indices Stoxx ont gagné respectivement 1,97% et 1,2%. Les bancaires ont bénéficié à la fois des résultats de JPMorgan et de la remontée des rendements obligataires: le secteur a pris 1,92% et à Paris, BNP Paribas (+3,37%), Société générale (+3,97%) et Crédit agricole (+3,11%) figurent parmi les meilleures performances du CAC. Derrière, Valeo a pris 3,24% et ArcelorMittal 2,33%. A la baisse, le compartiment défensif de la pharmacie et de la santé a perdu 1,08% avec des replis de 2,18% pour Roche, 1,56% pour Novartis et 2,26% pour Sanofi. Dans la zone euro, la production industrielle a reculé moins que prévu en février, de 0,2% seulement alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un repli de 0,6%, et de 0,3% sur un an contre -1% attendu. Aux Etats-Unis, la confiance du consommateur s'est dégradée plus nettement qu'anticipé depuis le début du mois d'avril selon les premiers résultats de l'enquête de l'Université du Michigan, dont l'indice est revenu à 96,9.
Wall Street rassurée par JPMorgan Wall Street a terminé en hausse la dernière séance de la semaine, avec un indice S&P-500 qui a franchi la barre des 2.900 points pour la première fois depuis octobre, portée par Walt Disney et un bond des valeurs bancaires en réaction aux solides résultats de JPMorgan Chase. L'indice Dow Jones a gagné 269,25 points, soit 1,03%, à 26.412,30 points. Le S&P-500, plus large, a pris 19,09 points (0,66%) à 2.907,41 points. Le Nasdaq Composite a progressé de 36,81 points, soit 0,46%, à 7.984,16 points. Sur l'ensemble de la semaine, le Dow perd cependant 0,05%, tandis que le S&P progresse de 0,51% et que le Nasdaq Composite avance de 0,57%. Le S&P est à environ 1% de son record de clôture de septembre. Le Nasdaq et le Dow sont à 1,5% environ de leur précédent record. Après avoir réalisé sa meilleure performance trimestrielle depuis près de 10 ans, la Bourse a marqué le pas depuis le début du mois, dans l'attente du déclenchement de la période de publication des résultats trimestriels. D'autant que les analystes pensent qu'elle verra une première contraction des bénéfices des sociétés du S&P-500 depuis 2016. Les analystes projettent une baisse des bénéfices de 2,3% au premier trimestre, les retombées des mesures budgétaires de l'an passé se dissipant et l'évolution de la croissance mondiale suscitant bien des inquiétudes. C'est un peu mieux que les 2,5% précédemment anticipés. Cela étant, sur les 29 sociétés du S&P-500 qui ont publié leurs comptes jusqu'à présent, 79,3% ont battu le consensus. Les exportations de la Chine ont rebondi en mars mais les importations ont reculé pour le quatrième mois consécutif, et de façon plus marquée, décrivant un tableau mitigé pour la deuxième économie mondiale alors que les négociations commerciales entre Washington et Pékin touchent à leur fin. En revanche, les bénéfices des banques augmenteraient de 3%, selon des données de Refinitiv. Mais les investisseurs espèrent que la "saison" des résultats sera meilleure qu'on ne le pense, permettant aux grands indices de Wall Street d'inscrire de nouveaux records. "On a abordé cette saison en craignant d'en être au début d'une récession des résultats; les résultats de JPMorgan ont donné un peu d'espoir", a dit Robert Pavlik (SlateStone Wealth). "C'est comme quelqu'un qui dérive sur un radeau et qui aperçoit la terre ferme". L'indice S&P-500 "Total Return", qui incorpore les dividendes réinvestis, affiche en clôture un record de 5.815,04 (+0,67%). L'indice de volatilité du CBOE (-7,76%), dit aussi "indice de la peur", a touché un plus bas de six mois vendredi, signe que les investisseurs pensent que la bonne passe va durer. Le volume a été de 6,75 milliards de titres échangés contre 6,97 milliards en moyenne les 20 dernières séances.
Valeurs & indicateurs JPMorgan Chase (+4,66%), la première banque américaine par l'actif, a fait état vendredi de résultats du premier trimestre supérieurs aux attentes, ce qui a apaisé les craintes sur l'impact éventuel du ralentissement de la croissance économique. Son homologue Wells Fargo (-2,6%) a connu une journée moins faste. La banque a abaissé sa prévision de revenu net d'intérêts de cette année, annonce qui a éclipsé la publication d'un bénéfice au premier trimestre en hausse de 16,4%. L'indice S&P des financières a gagné 1,93%, la plus forte performance sectorielle de la journée. Walt Disney a bondi de 11,5%, au lendemain de la présentation de son service de vidéo en ligne, appelé à concurrencer Netflix (-4,5%). L'indice des services de communication, qui incorpore Walt Disney, a pris 1,23%. La compagnie pétrolière Anadarko a flambé de plus de 32%, en réaction à l'annonce d'une OPA de Chevron (-4,9%) et aux informations de la chaîne de télévision CNBC selon lesquelles Occidental Petroleum (-2,7%) est également intéressé. L'indice S&P de l'énergie a pris 0,18%. La confiance du consommateur américain est retombée plus lourdement que prévu au mois d'avril, suivant les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan. Les prix à l'importation ont augmenté pour le troisième mois d'affilée en mars aux Etats-Unis, dopés par la hausse du prix des carburants, mais la tendance sous-jacente reste faible.
Taux Les rendements des Treasuries ont inscrit des plus hauts de trois semaines, conséquence logique du retour des investisseurs vers des actifs plus risqués comme en a témoigné la hausse de Wall Street par exemple. La courbe des rendements s'est en outre pentifiée, atténuant les craintes d'une récession aux Etats-Unis, ont dit les analystes. Les bonnes statistiques du jour ont également contribué à ce que les rendements montent pour la deuxième journée consécutive. Le rendement du 10 ans gagnait 5,9 points de base à 2,5633% contre 2,504% jeudi soir. Celui du 30 ans prenait 4,1 points de base à 2,978% contre 2,937% jeudi. Le rendement du papier à deux ans avançait de 3,9 points de base à 2,3955% contre 2,356%. Les rendements des trois échéances ont inscrit des plus hauts de trois semaines. Le rendement entre le 2 ans et le 10 ans s'est élargi à 17 points de base. Celui du Bund a fini la séance en hausse de plus de cinq points - sa plus forte progression sur une séance depuis dix mois - à 0,055%, au plus haut depuis le 21 mars. Il a rebondi de près de 15 points par rapport à son plus bas du 27 mars à -0,094%.
Changes Le dollar, pénalisé par un regain de goût du risque qui le prive de son statut de devise refuge, recule, de 0,23% face à un panier de devises de référence et de 0,43% face à l'euro. La monnaie unique profite notamment, selon des cambistes, d' informations selon lesquelles la banque japonaise Mitsubishi UFJ se prépare à boucler le rachat des activités de financement aéronautique de l'allemand DZ Bank, ce qui dope la demande d'euros. Ce facteur exceptionnel a permis à l'euro d'atteindre 1,1325 dollar, son plus haut niveau depuis le 26 mars. Le dollar progresse toutefois face au yen, de 0,31%, la monnaie nippone ne pouvant compter elle non plus sur son caractère de valeur refuge quand les investisseurs retrouvent le goût du risque. La livre sterling est repartie de l'avant, les risques autour du Brexit étant provisoirement écartés. Elle s'apprécie de 0,3% face au dollar et de 0,15% face à l'euro.