Le Conseil européen a officialisé la nomination de la directrice générale du FMI comme la candidate choisie pour succéder à Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne. Ses compétences ont fait " l'unanimité " a expliqué Emmanuel Macron. Officiellement candidate à rien, Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a réagi vers 19h depuis son compte Twitter, quelques minutes après l'annonce par le Conseil européen de sa sélection pour occuper la présidence de la Banque centrale européenne (BCE). Celle qui fut " en juin 2007 la première femme ministre des Finances et de l'Économie d'un pays du G7 " comme le souligne sa biographie officielle puis la première femme nommée à la tête du FMI en 2011, en remplacement de Dominique Strauss-Kahn, devrait succéder à Mario Draghi, dont le mandat arrive à échéance fin octobre, après validation de sa nomination. " Je suis très honorée d'avoir été nominée pour la Présidence de la Banque centrale européenne. Au vu de ce qui précède, et en consultation avec le Comité d'éthique du Conseil d'administration du FMI, j'ai décidé de quitter provisoirement mes fonctions de directrice générale du Fonds monétaire international durant la période de nomination ", a-t-elle déclaré. Emmanuel Macron a expliqué que les compétences de l'ancienne ministre avaient fait l'unanimité. " L'analyse à l'unanimité du Conseil a été que les capacités, les compétences de Mme Lagarde la qualifient totalement pour ce poste ", a déclaré le président de la République lors d'une conférence de presse à Bruxelles, à l'issue du Conseil européen. Interrogé sur l'absence d'expérience de banquière centrale de Christine Lagarde, il a souligné que cette dernière était bien au fait des questions de politique monétaire et qu'elle disposait de la crédibilité nécessaire pour s'adresser aux marchés., après avoir affronté à Bercy " la plus grande crise financière et de dettes souveraines des dernières décennies ".
Première femme présidente de la BCE A 63 ans, l'ancienne avocate d'affaires, au troisième rang derrière Angela Merkel et Theresa May dans le classement des femmes les plus puissantes dans le monde de Forbes l'an dernier, sera la première femme à diriger la BCE et la deuxième personnalité de nationalité française après Jean-Claude Trichet, de 2003 à 2011. L'institution de Francfort n'a connu que trois présidents depuis sa fondation en 1998. " De juillet à décembre 2008, elle a également présidé l'Ecofin, conseil des ministres de l'Économie et des Finances de l'Union européenne, et contribué à ce titre à promouvoir des politiques internationales axées sur la supervision et la réglementation financières et à renforcer la gouvernance économique mondiale. Devenue présidente du G20 lorsque la France en a assumé la présidence pour 2011, elle a lancé un vaste chantier de réforme du système monétaire international " souligne sa biographie officielle. Christine Lagarde avait jusqu'ici catégoriquement écarté de ne pas aller au bout de son second mandat de directrice générale du FMI, qui courait jusqu'à l'été 2021, semble-t-il pour des questions d'étiquette. D'où sa mise en retrait " provisoire. " La France avait deux autres candidats pour la succession de Mario Draghi : l'actuel gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE dont le mandat arrive à échéance fin décembre. Les dirigeants européens se sont également mis d'accord sur la candidature de la ministre allemande de la Défense Ursula Von der Leyen à la présidence de la Commission et l'actuel Premier ministre belge Charles Michel comme président du Conseil européen, ainsi que l'Espagnol Josep Borrell comme Haut représentant aux Affaires étrangères.
Le Conseil unanime sur la compétence de Lagarde pour la BCE Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont jugé de façon unanime que les compétences et l'expérience de Christine Lagarde la qualifiaient pour exercer la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré mardi Emmanuel Macron. Le président français a vanté les conclusions "positives et consensuelles" du Conseil sur les nominations aux quatre plus grands postes européens, hors présidence du Parlement qui dépend des seuls députés. Le choix de la Française, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), pour succéder à Mario Draghi a été discuté dès son annonce. Des observateurs ont souligné qu'elle n'était pas une banquière centrale et certains ont émis des doutes sur sa capacité à être crédible face aux acteurs financiers. "L'analyse à l'unanimité du Conseil a été que les capacités, les compétences de Mme Lagarde la qualifient totalement pour ce poste", a dit le président français lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen, à Bruxelles. "Elle a été pendant plusieurs années ministre de l'Economie et des Finances à une époque particulièrement difficile, en affrontant des crises, en particulier la plus grande crise financière et de dettes souveraines des dernières décennies", a-t-il poursuivi. "Elle a ensuite été à la tête du Fonds monétaire international, ce qui me paraît qualifier très profondément pour avoir les qualités requises, d'une part, pour maîtriser la politique monétaire, d'autre part pour avoir une crédibilité face aux marchés."
Le FMI contraint de trouver un successeur à Lagarde La nomination de Christine Lagarde à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) mardi a contraint le Fonds monétaire international (FMI) à se lancer dans la quête précoce et inattendue d'un nouveau dirigeant, dans un contexte de guerre commerciale qui assombrit les perspectives de croissance mondiale. Christine Lagarde a déclaré sur Twitter qu'elle était "honorée" d'être choisie pour succéder à Mario Draghi à la BCE. Elle a également annoncé sa mise en retrait de ses fonctions actuelles pendant le processus de confirmation de sa nomination, qui doit encore être approuvée par le Parlement européen. . Le second quinquennat de Christine Lagarde à la tête du FMI court jusqu'en juillet 2021. Interrogée en septembre dernier par le Financial Times sur un éventuel intérêt pour le poste à la BCE, elle a répondu: "Non, non, non, non, non." Le directeur général délégué de l'institution, l'Américain David Lipton, va remplacer provisoirement Lagarde à la tête du FMI, dit un communiqué du conseil d'administration, sans fournir de détail sur la recherche d'un éventuel successeur. A Washington, les rumeurs sur le futur directeur se concentrent sur certains candidats qui étaient en lice pour succéder à Mario Draghi à la tête de la BCE, à l'instar des gouverneurs des banques centrales finlandaise, française et allemande - respectivement Olli Rehn, François Villeroy de Galhau, Jens Weidmann - ainsi que Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE. Selon certains analystes, Mario Draghi, qui aura 72 ans lorsqu'il quittera la BCE le 31 octobre, pourrait être un candidat potentiel à la direction du FMI, dans le cadre d'une sorte d'échange de postes avec Lagarde, âgée de 63 ans. Le FMI a toujours été dirigé par un Européen depuis sa création à la fin de la Seconde Guerre mondiale, tandis que la Banque mondiale, son institution jumelle, est dirigée par un Américain. Des dirigeants des grands pays émergents ont parfois tenté de casser ce duopole en plaçant leur propre candidat. Pour Mark Sobel, ancien responsable du Trésor américain qui fut aussi représentant des Etats-Unis au FMI, il ne devrait pas y avoir d'exception cette fois-ci, surtout depuis que le candidat du président américain Donald Trump à la direction de la Banque mondiale, David Malpass, a été approuvé en avril. "Le duopole est bien implanté (...) Les Européens ne voulaient pas s'opposer à Malpass parce qu'ils voulaient conserver le siège du FMI. Les États-Unis ne s'opposeront pas à quelqu'un que les Européens soutiennent", explique Sobel.